Le LSP9, de son petit nom, est LE vidéoprojecteur à ultra courte focale haut de gamme commercialisé par Samsung. Il embarque une puce DLP et un système de wobulation 4K, mais sa principale originalité réside dans son système d’éclairage composé de trois lasers. Luminosité et contraste devraient être au rendez-vous. Vérifions cela.
- La qualité audio et vidéo
- La fidélité des couleurs et la dynamique
- Les services connectés de TizenOS
- Le silence de fonctionnement
- Le prix élevé
- La télécommande pas assez premium
- Les quelques lenteur de TizenOS
Ne tournons pas autour du pot, ce vidéoprojecteur Samsung The Premiere LSP9T permet de profiter d'une belle et immense image avec un minimum de contraintes, mais il très cher aussi : 6500 euros !
Il n'est, de fait, pas donné à tout le monde, mais ceux qui pourront se l'offrir, profiteront d'un spectacle que pas un seul téléviseur à ce prix n'est capable d'offrir. Voilà le test complet d’un produit surprenant, mais pas parfait pour autant !
Samsung The Premiere LSP9 : les caractéristiques techniques
La grande particularité du Samsung LSP9T réside dans son système d’éclairage. Il est en effet doté de trois lasers (RVB) là où bon nombre de produits n’en utilisent qu’un seul. C’est d’ailleurs ce qui justifie le prix élevé. Samsung propose également le LSP7T qui est lui doté d’un seul laser et d’une roue chromatique huit segments et quatre couleurs (rouge, vert, bleu et jaune). Nous ferons un aparté dans notre test sur ce modèle vendu 3500 euros.
Autre élément différenciant entre ces deux produits, le LSP9 intègre une puce DLP de plus grande taille (0.66 pouce) que celle du LSP7T (0,47 pouce), ce qui donne par ailleurs lieu à une définition supérieure. En l’occurrence, le LSP7T exploite une matrice Full HD, alors que la définition native du LSP9T est de 2716 x 1528 pixels. Ainsi, même si tous les deux assurent une image UltraHD grâce à la wobulation, en théorie, le piqué devrait être encore meilleur avec l'aîné des deux.
- Technologie de projection : DLP à Laser
- Puce : Texas Instrument 0.66 pouce
- Résolution native : 2716 x 1528 pixels
- Résolution d’affichage : 3480 x 2160 pixels (vobulation 4K)
- Norme HDR : HDR10+ et HLG
- Taux de contraste natif : 1 000:1
- Taux de contraste dynamique : 2 000 000:1
- Luminosité : 2800 ANSI Lumen
- Ratio de focale : 0.189
- Durée de vie de l'éclairage : jusqu'à 20 000 heures
- Connectique : 3 HDMI / Ethernet / Wi-Fi AC / Optique S/PDIF / Bluetooth / USB
- Zoom optique : Non
- Lens shift : Non
- Correction trapézoïdale horizontale : oui
- Correction trapézoïdale verticale : oui
- Bruit annoncé : 31 dB
- Haut-parleurs : 40 watts
- Assistant vocaux : Samsung Bixby et Amazon Alexa
- Dimensions : 55 x 36,7 x 12,8 cm
- Poids : 11,5 Kg
- Système d'exploitation : TizenOS
A savoir :
Nous avons testé le Samsung LSP9T avec un écran fixe Lumene Movie Palace UHD 240C qui nous a été prêté par Son-vidéo.com afin de mener à bien nos tests de vidéoprojecteur à ultra courte focale. En effet, ces appareils exigent une toile parfaitement tendue sous peine de voir apparaître des défauts, telle qu’une ondulation de l’image. Ici, cette toile technique annule par ailleurs les effets de lumière parasite et renforce la luminosité et les contrastes. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le produit est en rupture de stock, mais vous en trouverez beaucoup d’autres sur ce site… ou ailleurs.
Un design sans réelle faute de goût ni grande innovation
Comme tous les vidéoprojecteurs à focale ultra courte, le Samsung LSP9 offre cette grande facilité d’installation : l'argument majeur de ces produits. La connectique placée à l’arrière permet de relier ses différents équipements multimédias sans qu’aucun câble soit apparent.
La conception comme le design sont plutôt soignés dans l'ensemble, mais sans grande innovation pour autant et nous allons voir que quelques points auraient mérité d'être peaufinés.
Le LSP9 mesure 55 x 36,7 x 12,8 cm, soit des dimensions assez classiques qui se rapprochent même de celles du Vava Projector 4K que nous avons également testé.
Quoi qu'il soit, ce format permet d'obtenir une image de plus de deux mètres de base, même si le meuble Hi-Fi qui l'accueille n'est pas très profond. Un meuble de 60 cm de profondeur est idéal, mais avec un modèle de 40 cm, peut suffire s'il n'est pas collé au mur.
Bref, il n'y a dans le LSP9 aucune particularité, pas même dans l'intégration du système projection, présent dans une forme de "cuvette" qui sera propice à retenir toutes les poussières qui flottent dans la pièce. On trouve à côté de la lentille de projection les capteurs de présence qui permettent à l'électronique d'abaisser instantanément la puissance lumineuse du projecteur si quelque chose est détecté.
Cette sécurité est prévue pour vous éviter d'être aveuglé si vous passez trop près de ce vidéoprojecteur et que votre regard croise le faisceau lumineux.
Samsung livre une télécommande qui ressemble à celle fournie avec les téléviseurs de la marque, à quelques détails près : elle ne propose pas les raccourcis vers les applications telles que Netflix et elle est moins qualitative.
Nous sommes d'ailleurs contrariés par ce dernier point. À 6500 euros, le LSP9T est clairement un produit premium qui aurait mérité une zappette plus qualitative. De la même manière que la montée en gamme des téléviseurs s’accompagne d’une télécommande plus en métal, nous regrettons qu’il n’en soit pas de même avec ce vidéoprojecteur. Toujours en raison du prix de l'ensemble, un modèle rétroéclairé aurait été apprécié.
Il est dommage également que Samsung ne propose pas une version noir mat de son vidéoprojecteur. Moins salissante et peut-être plus élégante encore, que le blanc brillant.
Pour en finir avec le tour du propriétaire, notons ce tissu acoustique signé du Suédois Kvadrat. Pour un textile supposé de grande qualité, nous sommes là encore sur la réserve : des marques en forme de quadrillage sont perceptibles à l'œil nu. S’agit-il d’un défaut de notre modèle de test qui a bien baroudé ? Le tissu se mettra-t-il en place avec le temps ? En l’état ce n’est pas parfait.
Une installation très simple à un détail près
La facilité d’utilisation est ce qui caractérise le mieux ces vidéoprojecteurs à ultra courte focale. Inutile de tirer de longs câbles HDMI pour rejoindre les sources vidéos. Pas besoin de bras à accrocher au plafond. L’objet se pose là et en quelques minutes tout est prêt. The Premiere LSP9 ne déroge pas à la règle et son installation se passe bien.
Il dispose de pieds à l’arrière pour en régler l’inclinaison, mais il est important de noter qu’il ne dispose pas de zoom. Grâce à son ratio de 0,189:1 (0,25:1 pour le LSP7), dans notre configuration de test, il faut une quinzaine cm de recul pour couvrir notre écran fixe de 2,2 m de base. C’est toujours aussi magique à l’usage, mais tellement confortable aussi ! Alors qu’un vidéoprojecteur fond de salle sera sans doute soumis à une installation au plafond pour ne pas perturber la projection par des allers et venue, le problème est ici exclu.
De manière assez classique, la géométrie de l’image s’ajuste via des menus dédiés par ailleurs assez complets. Au choix, un premier mode offre quatre points de réglages et un second mode en propose quinze. De quoi régler l’image aux petits oignons… enfin si on veut.
Nous ne sommes pas complètement convaincus par la mire de mise au point dont la lecture n’est pas très évidente. Il faut presque coller le nez sur la toile pour être sûr que le focus est optimum. Nous aurions apprécié que Samsung ajoute à cette mire un peu de texte, tel qu’on pourrait les voir dans les sous-titres d’un film par exemple. Le choix des motifs de test nous paraît discutable.
En revanche, il est à noter que la netteté de l’image est bonne du centre jusque dans les coins de la projection.
Des projections géantes et saisissantes !
Pour vous faire une idée plus précise de la qualité d'image de ce vidéoprojecteur, nous vous invitons à visionner notre vidéo. Comme nous le disions plus haut, il est important de retenir que la puce DLP du LSP9 est plus grande, avec une résolution supérieure dont les pixels supplémentaires devraient profiter à la production d’image ultra HD.
N'ayant pas le LSP7 sous la main pour un duel avec les mêmes projections, mettons cela de côté. Le LSP9 délivre une belle qualité d'image, piquée, nette, contrastée et même, d'une certaine manière, lumineuse. Le processeur embarqué n'offre pas la même puissance pour appliquer les différents traitements d'image, mais dans l'ensemble le résultat est satisfaisant. En tout cas pour ce qui concerne la gestion de fluidité.
Attention, ce n'est pas au niveau d'une télé. Et c'est un cran en dessous encore du côté de l'upscalling. Nous recommandons vraiment d'alimenter le produit avec des sources pas trop dégradées. D'ailleurs, les limites du processeur en matière d'upscaling sont simples à vérifier : il suffit de brancher un boîtier externe tel qu'une Nvidia Shield pour se rendre compte de la différence. Si le traitement est déporté en externe, le rendu n'en est que meilleur.
Toujours du côté de l'électronique embarquée, on note que le moteur de compensation de mouvements, en mode Cinéma et Film Maker, applique un traitement léger et suffisant. Dans les modes dynamique et standard, les artefacts et le bruit numérique se font bien plus présents. Comme toujours donc, mieux vaut prévoir ces modes adaptés au cinéma quitte à y perdre en luminosité, mais y gagner grandement en fidélité des couleurs. Nous y reviendrons.
Concernant la partie audio, le résultat est à vrai dire assez étonnant. Sauf à de rares exceptions, nous n'avons pas eu besoin de monter le niveau à plus de 25 pour nous en mettre plein les oreilles. Notre espace de projection n'est pas très grand (25 m2), mais l'appareil en a encore en réserve..
Quelques menus permettent de choisir entre des modes audio automatique, amplifiant les voix par exemple, ou un mode standard. Ce dernier donne alors accès à un égaliseur qui vous permettra de compenser légèrement les creux perçus sur les plages les plus larges du spectres. Renforcer les basses et les aigus pourrait peut aider à corriger les limites de ce kit 4.2 de 40 watts.
Pour en finir avec la qualité d'image, nous ajouterons que, assez étrangement, nous avons plus facilement perçu les effets arc-en-ciel sur ce LSP9 que sur le LSP7. C'est d'autant plus étrange que le LSP9 n'embarque pas de roue chromatique, dont les déplacements très rapides sont bien souvent à l'origine de cet effet.
Notre hypothèse alors : le phénomène est sans doute lié au fait que la puissance lumineuse et les contrastes sont supérieurs avec cette technologie à trois lasers.
Pas de quoi réellement nous gâcher la vie, mais si vous êtes sensible à ce phénomène - que nous estimons bien plus rares sur les modèles à ultra courte focale - vous feriez mieux de vous rendre dans l'un des magasins qui vous permettra de profiter d'une démonstration.
TizenOS et ses services connectés à bord
Vous l’avez sans doute remarqué, le LSP9 intègre un tuner TNT : comme un véritable téléviseur ! Mais dans la mesure où il fonctionne sous TizenOS, il peut aussi accéder à la boutique d’applications bien connue chez Samsung.
Netflix, Disney+, PrimeVideo, Molotov, MyCanal, AppleTV, OCS, RMC Sport, YouTube… tout y est même l’application B.TV qui permet au client d’un abonnement Bouygues de retrouver leur bouquet TV sur le vidéoprojecteur.
Un système d’exploitation déjà bien connu puisqu’il est semblable à celui des téléviseurs de la marque, en plus lent toutefois. En effet, le processeur intégré dans le LSP9 n’est pas aussi performant et on note quelques lenteurs. Certes, on parle là de lenteurs constatées lorsqu'on presse frénétiquement les boutons de la télécommande, mais à ce niveau de prix, on s'attend que la réactivité de l'appareil soit aussi bonne que sur les téléviseurs haut de gamme de la marque.
Quoi qu’il en soit, en plus de la barre d’icônes à double entrée (par exemple, la ligne du dessous donne accès à l’application Netflix et la ligne du dessus au contenu du dernier compte connecté), on trouve en dessous une médiathèque avec les différents programmes proposés par les services de streaming. Une sorte de grand portail qui pourrait bien vous aider à trouver le programme du soir, y compris avec des films proposés à l’achat.
Résultats des mesures : une calibration réussie
Comme toujours l’heure est désormais de compléter notre test par les mesures réalisées via le logiciel Calman Business de Portrait Display et notre sonde XRite i1 DisplayPro Plus. Les résultats publiés ci-dessous ont été obtenus sous le mode Film Maker, qui est un peu mieux calibré que le mode cinéma.
Comme nous le disions plus avant, nous avons pu mettre la main sur le LSP7 et réaliser les mêmes mesures. Dans l'ensemble, le LSP9 est bien mieux calibré et cela que ce soit sur l'espace colorimétrique REC.709 ou DCI-P3. C'est d'ailleurs par les résultats en REC.709 pour lequel nous avons mesuré un Delta E 2000 moyen de 3,43 soit très très proche de la perfection. Les graphiques ci-dessus nous permettent de constater que le point blanc à 100% a tendance à tirer vers le vert. C'est d'ailleurs aussi le cas pour le LSP7, sauf que ce dernier affiche un Delta E 2000 moyen supérieur à 5, ce qui, sans être catastrophique, est moins bon.
Pour en revenir à notre LSP9, malgré la forte présence du vert dans la calibration du produit, on peut noter que la température moyenne est très bonne : 6578K soit très proche des 6500K de référence.
Nos autres mesures nous permettent de constater également que le LSP9 se révèle très bon aussi pour les contenus HDR. Nous relevons un Delta E 2000 moyen de 4.99 ce qui n'est certes pas parfait, mais tout à fait acceptable, voire même honorable pour un vidéoprojecteur. A titre de comparaison, le Samsung The Premiere LSP7 et le Vava Projector 4K affichent respectivement dans les mêmes conditions un Delta E supérieure à 10 pour le premier et de 9,1 pour le second.
Un produit bien calibré donc, mais il ne faudra pas pour autant vous fier aux indications publiées sur le site de Samsung. Le constructeur y promet une couverture de 147% de l'espace colorimétrique DCI-P3 et 106% du BT.2020…. Dans les fait, nous sommes plutôt nous en sommes loin. Moins de 90% pour le DCI-P3 et environ 74% pour le spectre le plus large.
Pour conclure notre chapitre sur les mesures, ajoutons que le LSP9 est bien meilleur aussi que son petit frère sur la luminosité et les taux de contrastes. La technologie triple laser lui est largement profitable avec une luminosité mesurée par réflexion sur notre toile de 89 cd/m² en mode HDR et 103 cd/m² en mode SDR. Les taux de contraste associés sont alors de 1218:1 et 1535:1. Voilà qui n'est pas mal du tout !
Les résultats sont en tout cas bien moins bons sur le LSP7 qui affiche une luminosité inférieure à 55 cd/m² et un taux de contraste de 830:1 environ.
Test Samsung The Premiere LSP9 : notre verdict
Qui ne rêverait pas de se créer un cinéma à la maison avec un minimum de galères ? Pas de câblage, pas de perçage, le LSP9T s'installe presque aussi facilement qu'un téléviseur auquel il faut toutefois
ajouter un support de projection. Dans notre cas. La toile technique Lumene nous aura permis de vraiment en profiter dans des conditions optimales.
En l'état et compte tenu de la calibration et des bonnes performances de ce produit, nous pensons réellement que le LSP9 peut être envisagé pour assurer les fonctions d'un immense téléviseur. En revanche, les amateurs de jeux vidéo ne devront pas se reposer sur ce produit pour se faire vraiment plaisir. L'image est trop grande, la fluidité trop moyenne y compris pour un usage Casual Gaming.
Pour conclure, oui le LSP9 coûte cher, surtout qu'il faudra peut être intégrer l'achat d'une toile tendue au budget, mais pour autant, aucun téléviseur à 6500 euros ne vous permettra de profiter d'une telle image de 100 pouces de diagonale et de l'immersion qui en découle.
Le Samsung The Premiere LSP9 est un étonnant vidéoprojecteur à ultra courte focale 4K. Sa plateforme composée d'une puce DLP et de trois lasers lui permet d'afficher des images ultra HD nettes, détaillées, dynamiques et même bien calibrées. Cerise sur le gâteau, il fonctionne sous Tizen OS et embarque un système audio assez puissant.
- La qualité audio et vidéo
- La fidélité des couleurs et la dynamique
- Les services connectés de TizenOS
- Le silence de fonctionnement
- Le prix élevé
- La télécommande pas assez premium
- Les quelques lenteur de TizenOS