Test du BenQ X1300i - D. Nogueira pour Clubic
Test du BenQ X1300i - D. Nogueira pour Clubic

Et si le constructeur BenQ proposait une solution adaptée pour jouer sur un écran géant sans sacrifier le confort et la fluidité de l'image ? Deux paramètres intimement liés aux performances pour les joueurs. C'est ce que nous avons voulu savoir en testant le BenQ X1300i un vidéoprojecteur qui s'annonce très prometteur sur le papier.

Les plus
  • La fluidité 1080p 120 Hz en mode jeu
  • Le très faible retard à l'affichage
  • La fidélité des couleurs en mode SDR
  • La puissance lumineuse
  • La durée de vie de 20 000 heures
Les moins
  • Le rendu HDR perfectible
  • Pas de compatibilité Netflix
  • Pas si silencieux que promis

Le constructeur BenQ est un acteur bien connu, tant dans le monde de la vidéoprotection que dans celui des moniteurs pour joueurs. Alors quand la firme a annoncé un produit qui réunit son expertise acquise dans les deux mondes, nous avons sauté sur notre téléphone pour le demander en test… et on ne le regrette pas du tout !

Le BenQ X1300i n'est certes pas parfait, mais l'essentiel de la promesse est tenu. Voyons plus en détail ce que modèle à 1300 euros a dans le ventre.

BenQ X1300i : les caractéristiques techniques

Nous avions présenté le BenQ X1300i à l'occasion de son annonce faite le 9 février dernier. Vous retrouverez ci-dessous les caractéristiques techniques complètes, mais les spécificités clés de ce produit sont assez simples. Il s'agit d'un modèle projetant une image Full HD, à 120 images par seconde, avec un faible retard à l'affichage (8 ms) et une haute luminosité (3000 ANSI Lumen).

Cerise sur le gâteau, il s'agit d'une source lumineuse composée de quatre LEDs offrant une très longue durée de vie et une puissance particulièrement importante.

  • Technologie de projection : Texas Instrument DLP
  • Taille de la puce DMD : 0,65 pouce
  • Résolution : 1920 x 1080 pixels
  • Compatibilité HDR : HDR10 / HLG
  • Luminosité : 3000 ANSI Lumen
  • Mise au point : manuel
  • Ratio de projection : 1,3 à 1,56
  • Durée de vie de l'éclairage : 20 000 h normal / 30 000 h éco
  • Connectique : 2x HDMI / Wi-Fi / sortie audio 3.5 mm / Bluetooth / USB
  • Zoom optique : oui, manuel - x1,2
  • Lens shift : Oui
  • Correction trapézoïdale horizontale : automatique et manuel (+/- 30 degrés)
  • Correction trapézoïdale verticale : automatique et manuel (manuel (+/- 30 degrés)
  • Bruit annoncé : 27 dB en mode éco / 31 dB en mode normal
  • Haut-parleurs : 2 x 5 watts - Trevolo
  • Dimensions : 27,2 x 19,7 x 29,9 cm
  • Poids : 6,4 Kg
  • Système d'exploitation : Android 9
  • Compatible Chromecast : oui
  • Google Assistant : oui
  • Accessoires livrés : télécommande Bluetooth
  • Prix : 1299 euros

Les mesures ont été réalisées via le logiciel Calman Portrait Display et à l'aide d'une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus.

BenQ X1300i - D. Nogueira pour Clubic

Ergonomie et design : un gros pavé blanc et noir qui ne passe pas inaperçu

Esthétiquement, le X1300i est assez loin du design conventionnel des vidéoprojecteurs home cinema. Le form-factor est cubique et si vous avez pour projet de le fixer au plafond, tête en bas à l'aide d'une potence, sachez qu'il ne passera pas inaperçu. L'opération est en tout cas possible grâce à ses trois pas de vis M4x8mm disposés en triangle sous l'appareil.

Les boutons et molettes de réglages sont accessibles sur le côté du produit - D. Nogueira pour Clubic

Sachez également que les réglages optiques, zoom et mise au point, sont manuels. Ils s'effectuent à l'aide de molettes situées sur le côté du X1300i. De fait, même s'il est vrai qu'il ne sera sans doute pas nécessaire d'y revenir une fois le produit installé au plafond, mieux vaut avoir en tête qu'il faudra pouvoir y avoir accès à défaut de réglages électroniques.

Une électronique exposée - D. Nogueira pour Clubic

Du même côté, en partie basse, on peut voir la grille d'aération et l'électronique exposée aux poussières. Pas de filtre amovible là non plus : il semble que ce soit une habitude chez de nombreux constructeurs qui proposent des solutions à éclairage LEDs, comme ici, ou lasers comme sur le Samsung The Premiere LSP9 ou le Vava VA-LT002. Vous, qu'en pensez-vous ?

En termes de confort d'utilisation, BenQ indiquait que son vidéoprojecteur était particulièrement silencieux, notamment grâce à l'utilisation de LEDs. Dans les faits, ce n'est pas le plus discret du genre. L'unique ventilateur (+80 mm selon nos estimations) semblable à celui d'un PC, tourne rapidement et se fait entendre. Heureusement, il sera couvert par la piste audio des contenus.

Pas de fioriture du côté de la connectique - D. Nogueira pour Clubic

La connectique disposée à l'arrière ne compte que deux ports HDMI et ceux-ci sont compatibles HDMI 2.0b. Exit l'HDMI 2.1 et donc la 4K 120 Hz de votre console next gen ou de votre PC dotée d'une carte graphique compatible ; vous pourrez néanmoins pleinement profiter du Full HD en 120 Hz.

À noter qu'il est également possible de diffuser du contenu sans fil depuis son smartphone ou tout autre appareil compatible avec un Chromecast.

Le modeste système audio Trevolo intégré - D. Nogueira pour Clubic

Juste en dessous, le système audio stéréo signé Trevolo, est composé de deux haut-parleurs de 5 watts chacun.

La télécommande offre l'essentiel des commandes - D. Nogueira pour Clubic

Enfin, la télécommande est assez classique, sans fioriture, si ce n'est la présence d'un bouton dédié à l'activation de l'assistant Google. En effet, le X1300i fonctionne sous Android TV. Il peut donc profiter des fonctions connectées de l'OS… Nous allons y revenir.

Une expérience gaming convaincante

Inutile de tourner autour du pot, nous avons réellement pu jouer à nos titres Casual Gaming sans éprouver de réelle frustration. Compte tenu de la taille de l'image et en fonction du jeu sélectionné, vous pourrez noter une baisse plus ou moins importante de vos performances, mais cela sera surtout lié au fait que l'image est immense.

C'est en tout cas ce que nous avons ressenti en passant de notre moniteur AOC 27 pouces Full 240 Hz à ce vidéoprojecteur. Il faut reprendre ses marques et ajuster ses réglages en conséquence. À noter que le X1300i propose plusieurs modes jeu : FPS, RPG et SPG.

Le mouvement rapide du dauphin ne provoque aucun artefact - D. Nogueira pour Clubic
Le compteur d'info affiche 120 fps sans aucun problème - D. Nogueira pour Clubic

La fluidité d'image ne va pas être simple à démontrer avec ces quelques photos ; nous pouvons toutefois vous assurer que nous n'avons pas relevé de déchirement d'image sous nos titres habituels, y compris sur des mouvements rapides.

L'immersion est garantie avec cette image immense - D. Nogueira pour Clubic

Cela se vérifie notamment avec des jeux de course automobile. Evidemment, ici, le décor file et se déchire sur les côtés, il s'agit de captures d'images issues de vidéos qui ne sont pas filmées à 120 Hz, mais à 60 Hz. En revanche, malgré l'effet de vitesse, on ne déplore pas d'artefacts sur les zones nettes de l'image, en l'occurrence notre voiture.

Saluons le piqué de cette image Full HD - D. Nogueira pour Clubic

Vous pouvez admirer ci-dessus la netteté de l'image qui n'est pourtant qu'en Full HD 120 Hz. À l'intérieur de la cabine de notre camion, toutes les aiguilles et inscriptions sont parfaitement lisibles.

Précisons toutefois que nous jouons depuis un PC Millenium MM2 Mini doté d'une carte graphique RTX 3090, qui ne fait qu'une bouchée de Forza Motorsport 7 même avec les réglages poussés au maximum.

Confortablement installé sur notre siège PlaySeat et volant Logitech en main, on peut vous assurer que l'immersion est énorme ! Dommage que le système audio ne soit pas de meilleure qualité, surtout si vous êtes installé devant le X1300i, ses haut-parleurs étant intégrés à l'arrière. En effet, même si la puissance est bonne, le son ne se propage pas dans la bonne direction. Le recours au casque reste possible grâce via la prise mini jack 3,5 mm, ou la connexion Bluetooth.

Une gestion perfectible des hautes luminosités

Si elle est de qualité, cette image « gaming » n'est pas parfaite pour autant. On peut remarquer dans l'image ci-dessous, que la gestion des zones très lumineuses n'est pas parfaitement aboutie. Le phénomène est ici amplifié par la caméra, mais il en est malheureusement de même de visu.

La gestion des hautes luminosités n'est toutefois pas parfaite - D. Nogueira pour Clubic

Si ce point spécifique a finalement assez peu d'importance dans ce cas précis du jeu de course automobile (on en fait très vite abstraction d'ailleurs), cela devient un défaut lorsqu'il faut aller chercher des détails dans ces zones lumineuses.

L'image manque en revanche de détails dans les zones lumineuses - D. Nogueira pour Clubic

Ainsi, les cibles éloignées deviennent difficiles à percevoir, tout comme notre viseur d'ailleurs. On peut relever ci-dessus que toute la partie haute de l'image manque de contraste.
Là encore, il s'agit ici d'un titre un peu daté (CS:GO), mais suffisamment « brut » pour percevoir rapidement les problèmes de saccades. Avec ce titre, la qualité d'image nous a souvent empêcher de percevoir les ennemis perchés sur les toits ou au loin sur la carte.

La bonne nouvelle, néanmoins, c'est qu'avec quelques réglages dans les menus du jeu et du vidéoprojecteur, on parvient à améliorer quelque peu le rendu et rejoindre le haut du classement. Aussi, dans l'ensemble, c'est bien l'une des rares fois où un vidéoprojecteur nous aura procuré un tel plaisir de jeu, même s'il n'égale évidemment pas les performances d'un téléviseur et encore moins d'un moniteur gaming.

La mesure d'input lag est excellente en mode jeu - D. Nogueira pour Clubic

Parmi les autres performances techniques importantes pour les joueurs, il y a le retard à l'affichage, le fameux « input lag ». Comme vous pouvez le voir, nous l'avons mesuré à seulement 16 ms ! Et il devrait être meilleur encore avec une source en 120 Hz puisque notre boîtier se limite ici à du 1080p@60Hz. De quoi rendre jaloux certains téléviseurs. À titre de comparaison, il est d'environ 40 ms sur le Samsung The Premiere LSP9 (un vidéoprojecteur à 6500 euros) ce qui, selon nos constats, n'en faisait vraiment pas un produit taillé pour les jeux vidéo.

Globalement apte aux projections cinéma

Quiconque connaît la marque BenQ sait que le constructeur propose des vidéoprojecteurs home cinema d'un bon rapport qualité/prix - parfois même excellents. Le X1300i se positionne plutôt dans la première catégorie. Imparfait dans la reproduction de tous les contenus, il assure tout de même le spectacle.

Soul - Disney+

Sans surprise, on ne profite d'aucune sorte d'amélioration de la part du vidéoprojecteur à la lecture de contenu depuis les services de streaming. Que ce soit sous Disney+ ou Amazon Prime Video, ne comptez pas sur le X1300i pour optimiser la chose. De fait, le rendu est propre, sans plus. Et aucune gestion particulière de la fluidité ou des contrastes ne saute aux yeux. Un classique, qui n'empêche pas de passer un bon moment.

En revanche, la puissance lumineuse des quatre LEDs est assez remarquable. Pour en comprendre le fonctionnement de ses quatre diodes, nous vous invitons à relire notre article de présentation du BenQ X1300i.

Les tons « chairs » sont assez bien reproduits par l'appareil, même s'il ne faudra pas sortir du mode cinéma pour profiter de l'image la plus juste - nous y reviendrons. Le rendu est donc dans l'ensemble convaincant, jusqu'au traditionnel test de Marco Polo où le piqué limité à du 1080p est aisément perceptible sur ce contenu visionné en streaming (depuis une NVIDIA Shield TV Pro).

Mais le plus regrettable concerne un défaut visible dans les photos ci-dessous avec le volet de comparaison.

Vous remarquerez ainsi l'effet de solarisation dans le dégradé du ciel sur cette scène de Marco Polo. Un défaut auxquels échappent les derniers vidéoprojecteurs que nous avons pu tester. Il semble que l'appareil se limite ici à une reproduction 8 bits perfectible.

Cela dit, nous avons été épatés par l'impression de netteté et la fluidité de l'image à la lecture de contenu en 4K à 60 images par seconde. Certes la définition est limitée à du 1080p, mais la fluidité et le rendu sont surprenants !

Un résultat assez étonnamment, alors que nous ne sommes initialement pas fans de cette image cinéma trop fluide ; ici c'est assurément très réussi, er permet de réduire au passage certains artefacts. Un régal !

BenQ X1300i : résultats des mesures

Les premières mesures ont été réalisées en mode cinéma et sur l'espace colorimétrique REC.709. La calibration du point blanc et l'échelle de gris tendent à montrer que le X1300i produit des images qui tirent légèrement vers le bleu et le vert. Cela n'a rien de surprenant étant donné que BenQ y a ajouté une diode bleue supplémentaire pour produire du vert et ainsi booster la luminosité. Néanmoins, l'écart est minime et le graphique « RGB balance » révèle une dérive d'environ 2 à 5 %.

Des résultats qui n'empêchent pas ce modèle de livrer une échelle de gris parfaite dans son ensemble (Delta E 2000 moyen de 1,9), une température de 6 726 K non loin des 6 500 K de référence, une couverture de l'espace colorimétrique de 97 % et, surtout, une totale fidélité des couleurs. Le Delta E 2000 moyen est mesuré à 1,27 : voilà une belle prestation de la part de BenQ.

En revanche, sitôt le mode jeu activé, la fidélité des couleurs se dégrade. Le Delta E 2000 moyen s'établit à 6,15 et, comme on peut le voir dans la capture ci-contre, les couleurs sont bien plus saturées. Une manière de produire des images dynamiques plus flatteuses pour les jeux.

Le X1300i propose aussi un mode « pièce lumineuse » qui, comme le mode jeu, booste la colorimétrie de l'image au détriment de la fidélité des couleurs.
Le Delta E moyen 2000 est relevé à 6,77. À noter que dans tous ces modes, le taux de contraste s'établit aux alentours des 230:1 dans le meilleur des cas.

Une valeur assez faible car le X1300i peine à produire un noir intense alors que la luminosité est plutôt bonne. Nous l'avons mesuré à 126 cd/m² en mode cinéma et avec le vidéoprojecteur installé à 2 mètres de la toile. D'ailleurs, dans cette configuration, l'image mesure environ 1,65 m de base et 1,9 m de diagonale (75 pouces).

En mode HDR, là encore, la saturation est notable et la gestion de la montée en luminosité est poussive. Rien de surprenant pour un tel appareil qui ne peut évidemment se montrer aussi performant qu'un téléviseur dans la gestion des signaux dynamiques. Toutefois avec une mesure de 5,77 pour le Delta E 2000 moyen, on peut considérer que la fidélité des couleurs reste acceptable.

La couverture de l'espace colorimétrique DCI-P3, elle, s'établit à environ 65 % là où les meilleurs téléviseurs dépassent les 95 %. Rien de surprenant là non plus, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un produit à 1300 euros doté d'un mode 120 Hz.

Dans ce même mode appelé « HDR 10 », on note aussi que la luminosité s'effondre. Nous avions pu le constater avec les photos publiées plus avant et cela se confirme avec une mesure de 80 cd/m² pour la luminosité maximale et cela, sans intervenir sur aucun réglages.

Et pourtant ce ne sont pas les réglages qui manquent. BenQ est même un expert en la matière puisque vous trouverez dans les options tout ce qu'il faut pour ajuster les paramètres avec un niveau de détails remarquable. Evidemment, l'efficacité de ceux-ci s'appréciera dans la limite technique de cette plateforme DLP à quatre LEDs, mais des améliorations sont possibles.

Pour en finir avec les mesures, nous avons relevé une consommation moyenne d'environ 190 watts sur l'essentiel de nos usages. Que ce soit en mode cinéma ou en mode jeu. Toutefois, nous n'avons pas utilisé le mode "pièce lumineuse" dont la colorimétrie n'est trop dégradée selon nous.

Android TV avec un max de menus, mais sans Netflix

Ce vidéoprojecteur fonctionne sous Android TV 9, dans une version remaniée, avec les quatre entrées « Rechercher », « Accueil », « Discover » et « Applis » disposées en partie haute de l'image.
Justement, du côté des applications, on trouve bien Molotov pour regarder la télé sans passer par un tuner externe ou une box. Il y a aussi Disney+, PrimeVideo, MyCanal et, bien entendu YouTube, mais un absent demeure.

En effet, l'application Netflix n'est pas accessible en passant par le store. Il vous faudra trouver une solution alternative pour ajouter le service au X1300i. de notre côté, nous avons utilisé un boîtier NVIDIA Shield Pro pour visionner nos films et séries.

Bonne nouvelle pour finir : l'interface d'Android TV est ici parfaitement fluide, y compris dans la recherche de contenu via Google Assistant. Le micro télécommande est même assez sensible : on apprécie.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Avec le BenQ X1300i, les Casual Gamers peuvent enfin espérer se faire plaisir sur un écran géant. La fluidité de l'image est là et la faible latence rend l'expérience très agréable. S'il n'est pas parfait pour une utilisation cinéma, il offre néanmoins une belle expérience. Un produit finalement bien équilibré.

Bonne nouvelle pour finir : l'interface d'Android TV est ici parfaitement fluide, y compris dans la recherche de contenu via Google Assistant. Le micro télécommande est même assez sensible : on apprécie.

Les plus
  • La fluidité 1080p 120 Hz en mode jeu
  • Le très faible retard à l'affichage
  • La fidélité des couleurs en mode SDR
  • La puissance lumineuse
  • La durée de vie de 20 000 heures
Les moins
  • Le rendu HDR perfectible
  • Pas de compatibilité Netflix
  • Pas si silencieux que promis
Sous-notes
Qualité vidéo
8
Qualité audio
7
Design
7
Ergonomie
6
Connectivité
7