Ce vidéoprojecteur à haute luminosité serait un compagnon idéal pour la diffusion de tous vos contenus, de jour comme dans la pénombre d'une pièce aménagée façon « salle de cinéma à la maison ». La réalité est-elle à la hauteur de nos attentes ?
- La qualité de l'image perçue
- La qualité audio
- La télécommande rétro éclairée
- Le design soignée
- Pas de système d'exploitation connecté
- La connectique un peu minimaliste
- L'effet de saccade sur les contenus 24p
- Le bruit des ventilateurs
À l’approche de l’Euro de football, vous avez sans doute envisagé de multiples solutions pour regarder vos matchs en grand… très, très grand. Les vidéoprojecteurs sont l’une de ces solutions et le BenQ V6050 testé ici lève une contrainte de taille : la complexité de l’installation. En effet, il est question d’un modèle à ultra courte focale, qui s’installe à une vingtaine de centimètres du mur pour produire une image de 100 pouces de diagonale environ. Mais ce n’est pas le seul atout de cet appareil, aussi appelé « TV laser », puisque sa plateforme combine un éclairage laser dont la durée de vie est annoncée à 20 000 h et une puce DLP capable de produire une image 4K par wobulation. De quoi répondre en principe aux attentes des cinéphilesr.
BenQ V6050 : les caractéristiques techniques
Outre son dispositif d’éclairage laser et son ultra courte focale, le V6050 a d'autres atouts à faire valoir tels que son système audio embarqué, sa conception de qualité et, bien sûr, sa qualité d’image Ultra HD. Voici les caractéristiques techniques de ce produit proposé à 3 690 € par le constructeur taïwanais.
Fiche technique BenQ V6050
Entrées vidéo | HDMI 2.0 (x2) |
Résolution native | 1920 x 1080 pixels |
Luminosité | 3000 ANSI Lumens |
Norme HDR | HDR10 |
Bruit annoncé | 34dB |
Type de puce | Texas Instrument DLP 0.47 pouce |
Consommation annoncée | 375W |
Consommation en veille | 0.5W |
Entrées vidéo | HDMI 2.0 (x2) |
Sorties audio | Audio numérique S/PDIF Optique |
Connecteur(s) additionnels | USB Type A (x3) |
Wi-Fi | Non |
Bluetooth | Non |
Ethernet | Non |
Résolution native | 1920 x 1080 pixels |
Résolution d’affichage | 3840 x 2160 pixels |
Luminosité | 3000 ANSI Lumens |
Durée de vie de l'éclairage | 20,000h |
Taux de contraste dynamique | 3000000:1 |
Norme HDR | HDR10 |
Bruit annoncé | 34dB |
Lens shift horizontale | Non |
Lens shift verticale | Non |
Correction trapézoïdale horizontale | +/- 30 degrés |
Correction trapézoïdale verticale | +/- 30 degrés |
Hauteur | 16m |
Largeur | 38.5m |
Profondeur | 50m |
Poids | 10kg |
Haut-parleurs | 2 x 5 watts |
Design et ergonomie : un rien futuriste, vraiment élégant
La réputation de BenQ n’est plus à faire sur le marché de la vidéoprojection grand public. Dès lors, il se devait de proposer un produit raccord avec les attentes des consommateurs disposés à payer près de 3700 euros pour leur « TV laser ». Cela passe par quelques petits trucs en plus, d’abord du côté de l'ergonomie du produit.
Si vous êtes plutôt sensibles aux designs en rondeur, peut-être un peu plus « passe partout », à la manière des The Première de Samsung ou encore du VA-LT002 de Vava, ce BenQ V6050 risque de ne pas vous attirer au premier abord. En effet, ce modèle adopte un format très rectangulaire et plutôt massif.
Il mesure 50 x 38,5 x 16 cm (pour un poids de 10 kg), ce qui limitera la possibilité de l’installer sur un petit meuble. Celui-ci devra au moins faire 60 cm de profondeur pour profiter d’une image d’au moins 100 pouces.
On remarque que BenQ a voulu apporter une forme de modernité dans son design avec des flancs travaillés, en relief, plutôt séduisants. Ceux-ci renferment le système de refroidissement qui, précisons-le au passage, ne fait pas partie des plus silencieux que nous ayons testés. La piste audio de vos contenus couvrira le bruit dans la plupart des situations - la soufflerie est audible pendant les scènes calme des films. Le constructeur a visiblement préféré dimensionner le refroidissement en conséquence de la luminosité de 3 000 ANSI Lumens annoncée.
Reste que nous avons mesuré environ 40 dB à 2,5 mètres de l'appareil, ce qui devrait correspondre environ à la distance laquelle vous regarderez vos programmes sur cet écran géant.
L’imposante façade est, comme souvent sur ce format d’appareil, recouverte d’un tissu acoustique assez élégant et parfaitement ajusté. Dans l’ensemble, le BenQ V6050 profite d’un assemblage de qualité.
Mais la grande originalité de ce modèle n’est autre que la capot motorisé qui protège la lentille de projection. Il faut moins de 10 secondes à celle-ci pour coulisser et faire apparaître l'objectif. Une cinématique qui porte la mise en route du produit à 35 secondes au total, entre l’ouverture de la trappe et le démarrage du système. Comptez 15 secondes pour éteindre l'appareil.
On peut se poser des questions sur la durée de vie de ce mécanisme. Quoi qu’il en soit, il présente l’intérêt de protéger la lentille et de limiter l’accumulation de poussière dans cette cuvette.
C’est également sous le capot coulissant qu’on trouve les capteurs anti-éblouissement. Lorsqu’ils détectent une forme, la puissance lumineuse est réduite pour ne pas créer de lésion aux yeux de l'utilisateur.
La télécommande est, à l’image du vidéoprojecteur, plutôt massive. La chose n’est pas pour nous déplaire, car nous aimons ce genre de conception qui met tous les raccourcis essentiels à portée de clic. Autre excellent point, chacune des touches de la télécommande active le rétroéclairage.
Certains pourraient apprécier aussi la présence de petites toises amovibles permettant de positionner le vidéoprojecteur à la bonne distance en fonction de la taille d’image recherchée.
Une fois la vis de serrage débridée, ces réglettes (en métal, précisons-le) s’extraient de l’arrière du produit pour laisser apparaître quatre graduations : 80, 90, 100 et 120 pouces. Il y en a naturellement une de chaque côté du produit et les distances de recul associées sont de 12 cm, 17,5 cm, 22,2 cm et 33,2 cm.
Il faut ensuite ajouter la profondeur du vidéoprojecteur lui-même (39 cm environ) pour en déduire la profondeur du meuble nécessaire pour accueillir la bête. Par exemple, pour une image de 100 pouces, il vous faudra un meuble de 60 cm environ.
Les détails qui fâchent : la connectique et une partie du logiciel
De façon assez classique pour ce type d’appareil, la connectique est accessible à l’arrière pour ne pas être visible. Mais c’est là que nous sommes pour le moins contrariés : le V6050 ne dispose que de deux prises HDMI 2.0, ce qui limite grandement le nombre d’appareils pour vous pourrez y relier.
L’essentiel des produits concurrents en propose au moins trois et, parfois même, intègre un tuner TNT, ce qui n’est pas le cas ici non plus. Du coup, il vous faudra y brancher votre box opérateur pour regarder vos programmes.
Il ne reste alors plus qu’une prise pour votre lecteur Blu-ray ou votre console de jeu. A moins que ce ne soit pour y brancher une solution telle qu’une Nvidia Shield TV, un Google ChromeCast ou encore un Fire TV Stick 4K d’Amazon. Il faudra au moins cela pour compléter le BenQ V6050 avec son système d’exploitation décevant lui aussi.
En effet, on regrette que le constructeur n'ait pas opté pour un OS type Android TV, ou a minima permis de profiter de ses applications Netflix, Amazon Prime Video, Molotov ou encore Disney+ sans avoir à passer par une solution externe. Dans notre cas, nous avons exploité ce produit avec une Nvidia Shield TV Pro, afin de profiter par ailleurs d’un lecteur de grande qualité, même si le format façon « grosse clé HDMI » de la Fire TV Stick 4K prend tout son sens dans le cadre d’une installation discrète.
En revanche, si nous sommes déçus par l’absence d’un système d’exploitation qui aurait transformé ce TV laser en « smart projector », il faut bien reconnaître que l’expertise de BenQ se manifeste dans les multiples options disponibles. Les options de base sont déjà riches, avec quelques réglages pour l'image et le nécessaire pour corriger la géométrie de l'image si cela est nécessaire.
Le V6050 étant compatible HDR10, sitôt que du contenu dans ce format est visionné, tous les paramètres sont ajustés en conséquence. Reste que le mode HDR10 bloque l'accès aux paramètres avancés de colorimétrie.
Pour autant, il est préférable de laisser l'activation du HDR en mode automatique, car forcer le mode SDR dégrade assez significativement la qualité.
Tous les réglages ne présentent pas un impact bien distinct sur la qualité de l'image, mais les modes prédéfinis de température des couleurs sont efficaces. Par défaut, le V6050 est configuré selon le mode froid.
Le V6050 propose d'autres menus plus détaillés. Les sous-menus de « Cinema Master » permettent notamment d'intervenir sur la technologie de wobulation en demandant à ce que l'intensité de cet « uspcalling » 4K soit plus ou moins importante. Par défaut, cette fonction est réglée sur le niveau 4 et le « motion enhancer » est désactivé. Il nous est toutefois arrivé de jouer sur ces options pour améliorer la fluidité de certains rendus. Mais comme toutes technologies du genre, mieux vaut y aller à tâtons avec ces réglages pour ne pas créer d'artefacts.
Rappelons brièvement que si les vidéoprojecteurs à ultra courte focale (UST, pour Ultra Short Throw) facilitent grandement l’installation côté câbles, l’installation d’une toile de projection ou la création d’un mur blanc reste indispensable. Autre précaution importante, si les vidéoprojecteurs classiques se contentent d’une toile plutôt abordable, les modèles à UST exigent une toile tendue et idéalement même une toile tendue dite technique (ALR, pour Ambient Light Rejecting). Celles-ci sont d’ailleurs souvent assez chères, mais elles permettent d’utiliser ces appareils dans des conditions optimales. Nos tests sont réalisés sur une Lumene Movie Palace UHD Extra Bright 240C mise à disposition par Sonvidéo.com.
Une image flatteuse, mais pas complètement dingue
Une fois encore, le confort d'utilisation et l'immersion proposés par un tel produit sont vraiment appréciables. Le fait que le vidéoprojecteur soit installé au pied du support de projection facilite l'utilisation et la vie au quotidien. Ensuite, côté qualité audio et vidéo, ce V6050 assure un joli spectacle… Malgré tout, on pourrait parfois en attendre un peu plus d'un appareil signé BenQ.
Du côté de l'audio, le constructeur a fait un travail intéressant. Même s'il faut parfois pousser le volume au-delà de 50% pour s'offrir quelques sensations, le résultat est étonnamment équilibré sur l'ensemble du spectre. Les basses sont certes assez modestes, mais au moins le fait que les graves ne soient pas trop appuyés permet de ne pas écraser le reste de la bande-son. Du coup, pour un système intégré de seulement 2 x 5 watts, il semble finalement assez polyvalent.
Concernant la vidéo, comme nous l'indiquions plus avant, il faut parfois jouer des options de traitement de l'image pour obtenir un rendu qui convient à certains contenus rapides. Et parfois, le V6050 s'avoue vaincu. C'est le cas à la lecture de vidéos en 24p où on peut très aisément constater un effet de Judder, ces petites saccades dans les mouvements qui rendent le visionnage peu agréable.
Un défaut qui se fait plus rare à la lecture des contenus via les services en ligne tels que Netflix, Youtube, Prime Video, Disney+, etc. Surtout si, comme nous, vous utilisez un boîtier externe tel que la Nvidia Shield TV.
Pour autant, le résultat n'est pas toujours parfait, voire même assez inégal. Alors qu'on apprécie certains modèles Laser 4K à ultra courte focale pour leur capacité à produire de belles images même dans une pièce éclairée, le V6050 exige plus d'obscurité pour vous mettre une claque visuelle.
Le cas échéant, les projections sont parfois superbes, les couleurs nous sautent aux yeux et les détails ressortent bien dans les scènes sombres de l'image.
C'est par moment même assez impressionnant, comme avec les contenus issus d'un Blu-ray de test. Les textures, la colorimétrie, la netteté… les prestations du V6050 sont étonnantes !
Dans les photos ci-dessus, on peut noter que le piqué est tenu sur l'intégralité de l'image. L'optique assure une homogénéité très appréciée. Et même s'il s'agit d'un flux Netflix, les scènes sont détaillées, l'uniformité dans l'aplat du ciel est bonne et, à l'inverse, la gestion de la luminosité plutôt douce pour ne pas surexposer (donc cramer) les détails. Ici, en mode HDR10, on peut même apprécier le rendu des tons chairs dans une scène pourtant sombre.
Evidemment, nous sommes aussi conscients que tout ceci est possible (notamment la production du noir) grâce à la qualité de notre toile technique dite ALR et le fait que nous soyons dans la pénombre totale.
C'est d'ailleurs l'un des points qui nous contrarie un peu, comme les saccades en 24p, ou encore cette impression, parfois, que l'image devient un peu « flat » avec certains contenus. Les détails semblent s'écraser et le piqué qu'on attend de cette solution à wobulation 4K, a fortiori en DLP, n'est pas satisfait par l'image que nous avons devant les yeux.
Résultats des mesures
Outre notre analyse subjective de l'image, nous avons soumis le V6050 à nos outils de mesures. Le logiciel Calman Business de Portrait display d'une part et l'œil de notre sonde Xrite i1 Display Pro Plus.
Ci-dessus, les mesures réalisées en mode cinéma, avec la température de couleurs en « normal », permettent de relever un Delta E 2000 moyen de 5.4, ce qui, pour un vidéoprojecteur, n'est pas un mauvais résultat. C'est sûr, comparé à une télé… c'est autre chose. Pour produire des images dynamiques, les couleurs sont parfois saturées et cela se ressent sur les mesures. Nous sommes en revanche impressionnés par la production du noir pour lequel le Delta E est très faible.
Nous sommes toutefois loin de la perfection annoncée par BenQ, qui précise sur son site que ses produits sont calibrés en usine pour obtenir une colorimétrie parfaite en REC.709. Toujours en mode « cinéma normal », notre sonde relève une température des couleurs proche de la perfection avec du 6486K, un Gamma proche là aussi de la valeur idéale de 2.2 et une couverture de l'espace colorimétrique REC.709 assurée à 97%.
C'est la configuration que nous vous recommandons pour une utilisation quotidienne. Vous pourrez également définir la température des couleurs en mode chaud, si vous le souhaitez, ce qui ne changera quasiment rien à ces mesures, assez étrangement d'ailleurs. En mode froid en revanche, le bleu est boosté et la température moyenne monte à 7128K.
Pour les projections où vous aurez besoin de plus de luminosité, vous pourrez vous en remettre au mode salon. Attention toutefois, les couleurs sous celui-ci sont moins justes. Le Delta E est mesuré à 8.2 avec des teintes plus saturées encore.
En revanche, cela profite à la luminosité, mais aussi au taux de contraste qui passe de 993:1 à 1101:1. La luminosité évolue de 63,6 à 70,3 cd/m². De modestes mesures, qui confirment notre propos sur la luminosité perçue de l'appareil.
En mode HDR, sous l'espace colorimétrique DCI-P3, le Delta E 2000 moyen est, sans surprise, moins bon. Nous l'avons mesuré à 7,93 ce qui pour un vidéoprojecteur ne fait pas de ce V6050 un très mauvais élève… mais il n'en fait pas un modèle bien calibré pour autant. On peut surtout remarquer qu'en HDR, la gestion de la montée en luminosité est très lissée et cela pénalise notamment l'échelle de gris. Les courbes de mesures EOTF et luminance sont assez loin des courbes de référence, ce qui explique l'image douce perçue à l'œil, mais parfois aussi cette impression que les détails sont écrasés et que l'électronique peine à mettre les contenus HDR en valeur.
Enfin, la couverture de l'espace colorimétrique DCI-P3 est assurée à près de 75%, mais là encore la fidélité reste largement perfectible. D'ailleurs, si nous ne sommes pas équipés pour réaliser une calibration parfaite du produit, il faut reconnaître qu'on trouve dans les options tout ce qu'il faut pour améliorer la colorimétrie du produit. Si vous êtes client, vous pourriez y penser, car tout sera grandement amélioré du côté des contrastes, de la luminosité et du piqué de l'image.
Avec le V6050, BenQ réalise un vidéoprojecteur à ultra courte focale séduisant par son design, sa télécommande rétroéclairée, sa qualité audio, mais aussi et surtout par son image douce et agréable. En contrepartie, on peut regretter parfois la sensation d'un léger manque de peps et une gestion pas toujours parfaite du HDR.
- La qualité de l'image perçue
- La qualité audio
- La télécommande rétro éclairée
- Le design soignée
- Pas de système d'exploitation connecté
- La connectique un peu minimaliste
- L'effet de saccade sur les contenus 24p
- Le bruit des ventilateurs