La vidéoprojection rime désormais avec mobilité. Les vidéoprojecteurs compacts prêts à délivrer une grande image n’importe où sont bien plus nombreux que les gros 4K pour salles dédiées. Loin de nous l’idée de les comparer, mais on voit clairement dans quelle direction va la tendance. Philips n’est pas nouveau sur ce créneau avec de multiples références disponibles depuis des années. Le dernier PicoPix MaxTV renouvelle le genre avec une qualité d’image encore améliorée.
- Image éclatante dans les hautes lumières
- Section sonore de qualité
- Android TV avec le support de Netflix
- Silence relatif de fonctionnement
- Connectivité suffisante
- Peu de détails dans les basses lumières
- Cadre gris autour de l’image
- Pas de sacoche de transport
Les téléviseurs sont de plus en plus grands et de moins en moins chers. Certains ne peuvent s’en satisfaire car ce grand rectangle noir sur le mur leur est insupportable, telle une verrue au milieu de leur déco. Et puis il y a aussi cette volonté de ne pas avoir de télévision tout simplement. Pourtant, on veut pouvoir regarder un film de temps en temps, un grand événement sportif ou un concert. Le vidéoprojecteur portable est l’appareil incontournable pour cet usage : il propose une grande image pour une ambiance salle de cinéma et il se range dans le placard une fois la séance terminée.
Les vidéoprojecteurs nomades sont suffisamment performants désormais pour s’acquitter de cette tâche sans arrière-pensée. Il fallait auparavant faire appel à des projecteurs destinés aux présentations PowerPoint dans les entreprises. L’image était délavée, la résolution trop faible et le bruit du ventilateur à la limite du supportable. La miniaturisation des composants a permis de développer des projecteurs grand public encore plus compacts que les modèles pour salles de réunion au fonctionnement adapté en appartement ou en maison. Les derniers modèles comme ce Philips PicoPix MaxTV sont même connectés pour éviter d’avoir à connecter une source vidéo.
Fiche technique Philips PicoPix MaxTV
Source lumineuse | LED |
Entrées vidéo | HDMI |
Résolution native | 1080p |
Système d'exploitation | Android TV |
Source lumineuse | LED |
Type de puce | DLP |
Entrées vidéo | HDMI |
Sorties audio | Audio numérique S/PDIF Optique, Prise Casque - Jack 3.5mm |
Connecteur(s) additionnels | USB 2.0 Type A, USB 3.0 Type C |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 5 |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 5 |
Ethernet | Non |
Assistant vocal | Google Assistant |
NFC | Non |
AirPlay | Non |
Résolution native | 1080p |
Résolution d’affichage | 1 920 x 1 080 pixels |
Durée de vie de l'éclairage | 30,000h |
Taux de contraste natif | 1000/1 |
Zoom optique | Numérique |
Lens shift horizontale | Oui |
Lens shift verticale | Oui |
Correction trapézoïdale horizontale | Automatique |
Correction trapézoïdale verticale | Automatique |
Hauteur | 158mm |
Largeur | 150mm |
Profondeur | 119mm |
Poids | 2kg |
Haut-parleurs | 2 x 12 w |
Design : un mini cube à poser ou à fixer sur un trépied
Le PicoPix MaxTV prend la forme d’un pavé noir brillant aux arêtes arrondies. C’est un design classique pour les mini vidéoprojecteurs portables. D’autres fabricants font un peu plus d’efforts avec des coloris qui changent ou l’application de tissu pour réduire les surfaces en plastique. Contrairement à d’autres, le Philips n’a pas de poigné de transport. Bien que son encombrement soit minimal, il ne sera pas facile de l’attraper à une seule main malgré un poids inférieur à 2 kg.
L’ensemble est dépouillé avec une face supérieure accueillant quelques touches de contrôles sensitives. A l’avant, l’objectif est protégé par une mini trappe coulissante manuellement. Les côtés sont constellés de multiples ouvertures pour laisser s’échapper les calories produites par la source lumineuse.
En-dessous, Philips a prévu un pas de vis classique pour pied photo. Vous pourrez ainsi positionner à bonne hauteur le projecteur n’importe où, sans même avoir besoin de table basse. Nous l’avons essayé avec un trépied Joby Gorillapod qui permet d’orienter précisément le PicoPix dans toutes les directions.
Équipement : une vraie image Full HD
Qui dit mobile, dit batterie. Celle du PicoPix MaxTV tient 4 heures en moyenne, ce qui est largement suffisant pour regarder un film sans risquer de tomber en panne sèche. Les haut-parleurs intégrés de 2x12 Watts peuvent être utilisés en mode son sans image via le Bluetooth. Dans ce cas, l’autonomie du PicoPix est de 10 heures.
La source lumineuse est une lampe LED délivrant 900 lumens. Un chiffre moyen qui nécessitera d’attendre la nuit tombée ou de fermer les rideaux pour profiter au mieux du ratio de contraste de 1000:1. Philips indique par ailleurs une compatibilité HDR10 et une couverture à 100% du Rec.709. La lampe LED n’aura sans doute jamais besoin d’être changée grâce à ses 30.000 heures de durée de vie. Cela permet au MaxTV de s’allumer quasi instantanément, comme un téléviseur.
L’objectif est fixe avec un ratio classique de 1.2:1. Il est complété par un zoom numérique et toute la panoplie habituelle pour régler finement l’image. La mise au point est automatique, tout comme la correction de trapèze. Un capteur de luminosité agit sur l’image de façon automatique là aussi.
La résolution native du PicoPix MaxTV correspond au Full HD (1920x1080 pixels). Beaucoup de vidéoprojecteurs mobiles sont encore en simple HD. De plus, le MaxTV accepte les flux vidéo en 4K qu’il adapte pour les afficher correctement sur sa matrice mono DLP. Philips précise que cette technologie est celle utilisée dans la plupart des salles de cinéma du monde entier. Ce qui est partiellement vrai puisque dans les cinémas, les vidéoprojecteurs sont équipés de trois matrices DLP (RVB) pour un tout autre niveau d’image évidemment.
Connectivité : tout ce qu’il faut, Chromecast en bonus
La connectique présente sur le Philips MaxTV est limitée mais suffisante. Nous disposons d’une entrée HDMI. Elle n’est pas 2.1 mais cela n’aurait pas de sens avec les capacités du vidéoprojecteur. Le port USB-C accepte la connexion avec un smartphone pour en afficher le contenu. Tandis que le port USB-A est présent pour alimenter un éventuel dongle multimédia par exemple. Côté audio, il y a une sortie casque sur mini-jack et une sortie numérique optique. Celle-ci sera sans doute peu utilisée, ou peut-être avec une enceinte active équipée de ce genre d’entrée.
Pour ne pas avoir besoin de connecter des sources externes, le PicoPix MaxTV tourne sous Android TV, comme les téléviseurs Philips. Cela lui donne accès directement aux applications vidéo et autres. La connexion au réseau sera nécessaire via le WiFi. En outre, la fonction Chromecast permet de transmettre le contenu vidéo d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur directement vers le vidéoprojecteur, sans liaison physique.
Ergonomie : des menus simples dans lesquels on ne se perd pas
Bien qu’il soit présenté comme un appareil nomade, Philips n’a pas pensé à fournir de sacoche de transport. On peut estimer que le plastique noir sera suffisant en guise de protection et qu’il absorbera chocs et rayures. Mais une sacoche ou un équivalent aurait été le bienvenu, pour le transporter comme pour le ranger en toute sécurité avec ses accessoires.
Car il faut noter que l’alimentation n’est pas intégrée à l’appareil. Un bloc déporté, identique à celui d’un chargeur d’ordinateur portable, devra être souvent emporté avec le PicoPix, au minimum dès que sa batterie interne sera vidée. Philips fournit également un cordon HDMI et un cordon USB-C vers USB-C. C’est tout cela que nous aurions bien aimé ranger dans une sacoche.
La télécommande propose l’essentiel. On retrouve le bouton Home d’Android TV ainsi que la touche Google Assistant pour les ordres vocaux. Le micro se trouve intégré à cette télécommande. Deux grandes touches offrent un accès direct à Netflix et Amazon Prime Video. Tandis qu’il est possible d’accéder directement aux réglages et de changer de source à la volée.
La présence de Netflix est un excellent point ! Beaucoup de vidéoprojecteurs, y compris des modèles aux tarifs bien supérieurs, n’ont pas accès à Netflix. On sait que le service de SVOD n’accepte pas facilement que son application soit disponible sur les vidéoprojecteurs, même sur ceux équipés d’Android ou Google TV. Cela permet au PicoPix MaxTV d’offrir un avantage majeur par rapport à ses concurrents.
Analyse : une image précise et lumineuse proche d’un téléviseur
Au démarrage, la ventilation fait beaucoup de bruit comme souvent. Mais elle se calme une fois le menu principal affiché, pour se faire quasiment oublier. L’image est entourée d’un cadre plus clair, même lorsque le zoom est inactif et que l’image est à l’horizontale, c’est-à-dire quand la matrice est remplie totalement. Quand le projecteur vise vers le haut, la partie grise prend une forme de trapèze qui attire l’œil quand il fait sombre, comme avec tous les mini projecteurs.
L’image est douce par défaut avec les sources non Full HD, non pas qu’elle manque de définition, mais c’est comme s’il y avait une sorte d’aplat pour estomper trop de détails et de netteté et ainsi mieux faire passer la compression. En full HD, la plupart des caractéristiques de l’image sont respectées et l’on ressent que le MaxTV donne son maximum. Lorsque l’image est lumineuse, on en prend plein les yeux avec une colorimétrie éclatante et un excellent contraste dans les hautes lumières. Il y a quelques marches d’escalier sur les dégradés, mais rien de grave. Les panoramiques sont souvent hachés, c’est là aussi le lot de beaucoup des mini projecteurs.
En revanche, les noirs sont complètement bouchés. Même en effectuant nos tests en soirée, il y a un manque cruel d’informations dans les parties les plus sombres de l’image qui se mélangent pour ne faire qu’une vaste zone sombre uniforme plus grise que noire. C’est là le plus gros défaut de ce PicoPix MaxTV. Car sur tout le reste, et sans avoir à perdre des heures dans les réglages à l’aide d’outils spécifiques, qui sont de toute façon limités ici, l’image est vraiment belle. Même sans être un expert, vous avez peu de chance de vous retrouver avec une image totalement faussée.
La partie sonore est plutôt bien réussie. La dynamique est limitée sans être tassée et le grave est absent. Cependant, ce qui est restituée est clair et propre, sans coloration excessive. De plus le positionnement des deux haut-parleurs en stéréo sur chaque face latérale permet d’obtenir un son ouvert et large. A partir d’un film en 5.1, il y a même quelques effets sonores éloignés du projecteur ! Le PicoPix fait aussi bien, voire mieux que pas mal de petites enceintes Bluetooth. Vous pourrez donc vous en passer et confier sans crainte le son au vidéoprojecteur. Petit détail : après réinitialisation des paramètres, le son est à fond au premier lancement de l’appareil. Ca surprend !
Prix et concurrence
A 899 €, le PicoPix MaxTV se place dans le haut du panier des vidéoprojecteurs nomades. A ce titre, il a peu de concurrents. Il y a tout d’abord le Xgimi Halo dont le format est plus étiré en hauteur que le Philips. La grande majorité des caractéristiques est identique entre les deux appareils : Android TV, lampe LED, 30.000 heures de durée de vie, 900 lumens, HDR10… Ce sont presque des frères jumeaux, à l’exception de la batterie qui tient deux heures sur le Xgimi, contre 4 pour le Philips. La puissance sonore est aussi plus élevée avec le PicoPix. Quant à la taille d’image, elle est de 3m maximum chez Philips alors que Xgimi annonce jusqu’à 7,76 mètres de diagonale.
Le Samsung The Freestyle SP-LSP3 se limite à 2,5m de diagonale. Il est mobile mais sa batterie est en option. HDR10, il embarque moins de lumens mais promet un contraste plus élevé. Il embarque aussi une partie Smart TV sous Samsung Tizen. The Freestyle a pour lui son design original, mais il coûte 100 € plus cher que le Philips et le Xgimi.
L’avis de Clubic
Le Philips PicoPix MaxTV réussit la prouesse de délivrer une image proche d’un grand téléviseur en termes de contraste et de colorimétrie. Cependant, pour vraiment en profiter, il faut attendre la fin de journée ou bien fermer les volets. Car les détails inexistants dans les parties les plus sombres de l’image représentent son talon d’Achille. Si vous pouvez vous satisfaire de ce défaut, car rien n’est jamais parfait en ce bas monde, alors le MaxTV est un vidéoprojecteur portable incontournable.
La présence d’Android TV avec Netflix en version complète lui permet de fonctionner de façon autonome si une connexion WiFi est disponible. Dans le cas contraire, vous pourrez toujours transmettre l’image d’un autre appareil via le Chromecast. Enfin, il fallait absolument mentionner la partie sonore qui a su nous étonner par son étendue sur les films, quasiment aussi bonne qu’une barre de son d’entrée de gamme et meilleure que la plupart des mini enceintes Bluetooth.
- Image éclatante dans les hautes lumières
- Section sonore de qualité
- Android TV avec le support de Netflix
- Silence relatif de fonctionnement
- Connectivité suffisante
- Peu de détails dans les basses lumières
- Cadre gris autour de l’image
- Pas de sacoche de transport