Toujours plus populaire en France, le Chinois TerraMaster renouvelle régulièrement ses gammes de NAS avec un mot d’ordre qui se confirme génération après génération : un petit prix. Le F4-423 ne déroge pas à la règle, même si la montée en puissance de son électronique implique un relèvement tarifaire.
- Rapport qualité / prix bien vu
- 2 ports 2,5 GbE + agrégation
- Bonnes performances générales
- Jusqu'à 32 Go de RAM
- 2 slots M.2 (cache ou stockage)
- De l'USB 3.2 Gen 2
- Le 10 GbE du F4-422 disparaît
- HDMI davantage à exploiter
- AppCenter à enrichir
- Pas d'USB en façade
Alors que Synology est le moins actif des fabricants de NAS, TerraMaster marche davantage dans les pas de QNAP. Ainsi, seulement quelques semaines après avoir testé le F5-221, nous découvrons déjà un nouveau modèle de la marque. Le F4-423 change toutefois sensiblement d’optique par rapport au précédent NAS. La capacité de stockage reste intéressante, mais l’accent a été mis sur le processeur et la mémoire vive pour toucher un public qui a davantage besoin de puissance de calcul.
Fiche technique TerraMaster F4-423
Type de processeur | Intel Celeron N5105 |
Norme(s) ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Nombre maximal de disques supportés | 4 |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, 1, 10, 5, 6, JBOD |
Système de fichier | Btrfs, Ext4 |
Type de processeur | Intel Celeron N5105 |
Fréquence CPU | 2000 MHz |
Taille de la mémoire | 4Go |
Type de mémoire | DDR4 |
Norme(s) ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Connecteur(s) Réseau | 2.5 Gigabit Ethernet x2 |
Wake On LAN | Oui |
Capacité | 108To |
Interface interne | M.2 - PCI-E 3.0 1x |
Format de disque | M.2, 3" 1/2, 2" 1/2 |
Nombre maximal de disques supportés | 4 |
RAID supporté | Oui |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, 1, 10, 5, 6, JBOD |
Système de fichier | Btrfs, Ext4 |
Connecteur(s) | HDMI, USB 3.2 Gen 2 x2 |
Fonctions du serveur | FTP, Impression, iTunes, Multimédia, Photo, Virtualisation, Web |
Windows ADS | Non |
Rackable | Non |
Niveau sonore | 27.4dB |
Consommation | 35.2W |
Largeur | 227mm |
Hauteur | 136mm |
Profondeur | 225mm |
Poids | 2.3kg |
Design et ergonomie
Il y a quelques semaines, au moment de tester le F5-221, nous soulignions un design qui « ressemble comme deux gouttes d’eau » au F4-422. Logiquement, il en va de même aujourd’hui puisque, plus que jamais, TerraMaster conserve cette conception qui lui a permis de marquer des points auprès des utilisateurs. Extérieurement, le F4-423 se place donc comme la copie presque conforme du F4-422 avec, en façade, la présence des quatre baies pour les unités de stockages.
Côté coloris, TerraMaster ne change pas plus ses habitudes avec un gris « brillant » qui tranche avec les standards du secteur. Quelques inserts sont là pour bien distinguer les baies de stockage et une cartouche sur un autre ton de gris reçoit les diverses LED : six au total, une pour l’alimentation, une pour l’activité réseau et une pour chacun des disques. Deux regrets : nous n’avons pas de LED pour chacun des deux ports réseau et TerraMaster ne propose pas de port USB en façade.
La connectique est simple, mais conforme à l'objectif du NAS. Le port HDMI est pour l'heure inutile © Nerces
Cette absence de port USB est un classique chez le fabricant qui cherche sans doute à faire quelques économies, mais perd par la même un peu de praticité. Il compense cependant en intégrant de l’USB 3.2 Gen 2 (10 Gbps) sur la face arrière de son NAS. Deux ports Type-A sont ici présents. Ils sont complétés par un port HDMI – dont les applications sont, hélas, encore modestes – et, donc, deux ports RJ45. Là, on observe une petite baisse de régime pour TerraMaster.
Si le F4-422 se distinguait par l’intégration d’un contrôleur 10 GbE, le F4-423 rentre en quelque sorte dans le rang : il faut se contenter de ports 2,5 GbE, mais le fabricant a le bon goût de proposer deux ports à cette norme et d’ajouter l’agrégation de liens pour un doublement des débits que l’on aura à cœur de vérifier. La partie connectique se termine avec le port d’alimentation, TerraMaster ayant retenu le principe de brique externe (90 Watts).
Les habitués feront remarquer qu’un petit « trou » est présent à proximité du port HDMI : il sert à la réinitialisation du NAS. En revanche, TerraMaster fait une nouvelle fois l’impasse sur le verrouillage Kensington. Enfin, il est intéressant d’évoquer les deux ventilateurs de 80 x 80 x 25 millimètres qui assurent le rafraîchissement d’un modèle conçu autour d’un processeur beaucoup plus musclé que sur les précédentes versions. Nous allons y revenir dans un instant.
On retrouve bien sûr les différents connecteurs ainsi que le port SO-DIMM occupé par 4 Go de DDR4 © Nerces
Fonctionnalités et interface logicielle
En effet, avant d’entrer dans le détail du logiciel, il nous faut évoquer les entrailles du NAS et le choix, par TerraMaster, d’un Celeron N5105 en lieu et place du Celeron J3455 qui équipait le F4-422. Ce nouveau processeur Intel dispose de deux cœurs supplémentaires et de fréquences plus élevées (2,9 GHz contre 2,3 GHz en boost). De base, la mémoire vive est identique (4 Go DDR4-2133), mais un maximum de 32 Go (contre 8 Go) est autorisé au travers des deux slots SO-DIMM (un seul est libre).
Les quatre baies de stockage évoquées précédemment disposent évidemment de leur propre rack extractible. Comme à son habitude, TerraMaster ne place aucune serrure pour verrouiller la position desdits racks et l’installation des disques durs à l’intérieur est on ne peut plus simple : les modèles 3,5 pouces profitent de baguettes en plastique pour une mise en place sans vis alors que les 2,5 pouces auront besoin de ces dernières. Le F4-423 est prêt à être allumé.
Comme d'habitue avec TerraMaster, le démarrage est rapide et on ne note aucun problème en ce qui concerne l’identification sur le réseau avec le logiciel TNAS. Il suffit ensuite de suivre les étapes pour que le TerraMaster Operating System (TOS) s’installe. Modèle quatre baies, le NAS autorise plusieurs modes de fonctionnement depuis le JBOD jusqu’au RAID 10 en passant par les RAID 0, 1, 5 et 6. Ensuite, on a le choix entre le système de fichier ext4 et le BTRFS, plus moderne. Des choix qui manquent peut-être un peu d’explications pour les néophytes, malgré une interface intégralement traduite.
Bien traduite, l'interface du TOS est propre, mais parfois simpliste (cf. l'outil de surveillance sur la droite) © Nerces
Autre regret, alors qu’il faut compter quelques minutes pour valider les choix de l’usager et finaliser l’installation, on estime que TerraMaster aurait pu présenter certaines fonctionnalités, certaines applications durant ce temps. Heureusement, l’interface du TOS est très claire et si le complet débutant aura peut-être un peu de mal au départ, il prendra très vite le coup. Notons au passage que l’interface du TOS est très proche de ce que propose Synology sur son DSM.
Le panneau de configuration est d'ailleurs une copie parfaite de celui de Synology et de nombreux autres éléments se rapprochent beaucoup de l'OS du concurrent. En attendant l’arrivée de la version 5 – tout juste disponible au moment où nous écrivons ces lignes – TOS reste tout de même moins bien doté que le DSM de Synology, que le QTS de QNAP ou que l’ADM d’Asustor, et ce, particulièrement au niveau de la boutique d’applications : moins agréable et surtout bien plus pauvre que celles des concurrents de TerraMaster.
Tous les outils de gestion des disques et des comptes sont bien sûr au menu © Nerces
Si les services sont moins nombreux que chez les autres acteurs du marché, TerraMaster offre tout de même déjà de quoi faire. On dispose notamment de ce qu'il faut de gestion de comptes et d’outils de sauvegarde avec les logiciels Rsync et Time Machine. Il est simple de se tourner vers le Cloud avec des modules Dropbox, Google Drive ou OneDrive. Enfin, des modules WordPress ou VirtualBox complétés par Dock et de nombreux outils multimédias sont au menu. On regrette que le port HDMI ne soit pour l’heure pas encore très utile ou qu’aucun outil de vidéosurveillance ne soit disponible sans TOS 5.0.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Si vous suivez nos tests de NAS, vous en avez l’habitude : nous essayons toujours de conduire les mesures dans des conditions identiques. Nous avons donc ici utilisé nos quatre SSD 860 EVO Samsung d’une capacité de 250 Go pour créer la pile RAID, et nous nous sommes encore une fois tournés vers notre switch 10 GbE de marque Buffalo, le MP2008.
De la même manière, nous n’avons pas cherché à repenser notre protocole de test et nous avons donc d’abord évalué les performances – les débits – du F4-423 avec l’outil CrystalDiskMark pour les confronter avec un relevé en copie de fichiers sous Windows. Ensuite, nous avons mesuré températures, nuisances sonores et consommation électronique avant, NAS 4 baies oblige, de vérifier le temps nécessaire à la reconstruction d’une pile RAID 5.
Épaulé par un contrôleur réseau 2,5 GbE, le F4-423 est logiquement au-dessus du dernier NAS de TerraMaster testé dans nos colonnes, le F5-221. En revanche, et ce n’est pas non plus une surprise, il est nettement distancé par le F4-422 et son contrôleur 10 GbE. À 288,31 Mo/s en lecture séquentielle, nous ne sommes pas loin de saturer l’interface réseau, mais on note une nette baisse en écriture séquentielle. Dommage.
Sur de petits fichiers, le F4-423 est – comme tous les autres NAS – beaucoup moins à la fête et nous ne parlons plus ici que de débits tournant autour des 25 Mo/s et des 15 Mo/s respectivement en lecture et en écriture. Il faut toutefois souligner que la performance n’est pas si mauvaise au regard de ce qu’obtenaient les précédents modèles de TerraMaster : on est au-dessus du F5-221 comme du F4-422.
Nous avons logiquement cherché à vérifier ces débits théoriques par quelques mesures « en situation » avec de la copie de fichiers sous Windows 10. Le NAS est connecté à un PC équipé d’un SSD très rapide et… nous ne retrouvons pas les débits de CrystalDiskMark. À plus ou moins 250 Mo/s en écriture, le NAS signe tout de même une performance plus qu’acceptable d’autant qu’il nous faut préciser la possibilité d’agréger les deux ports 2,5 GbE : nous ne doublons alors pas les débits, mais l’augmentation reste intéressante (environ 410 Mo/s).
Notre test se poursuit avec les mesures de « surveillance » du NAS. Il est assez inutile d’épiloguer sur ces résultats : compte tenu du processeur utilisé, il y avait peu de chance que le F4-423 devienne une fournaise pas plus qu’il ne se transforme en turbine assourdissante. Notons tout de même les 36 Watts de consommation avec quatre disques durs 3,5 pouces en activité en lieu et place de nos SSD.
Enfin, nous terminons avec un test propre aux unités dotées d’au moins trois baies : le temps nécessaire à la reconstruction de notre pile RAID 5. Celle-ci est composée d’environ 100 Go de données réparties en huit gros fichiers ainsi que 10 Go de données constituées de plus de 4 000 petits fichiers. L’évolution vers un processeur 4 cœurs permet au F4-423 de se sortir très honorablement de l’exercice en un tout petit peu moins de 9 minutes.
TerraMaster F4-423 : l'avis de Clubic
Sans vraiment chercher à révolutionner son offre, TerraMaster la fait évoluer en douceur et globalement dans le bon sens. « Globalement » car on regrette la disparition du contrôleur 10 GbE par rapport au F4-422, mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Le fabricant profite de l’économie réalisée pour passer à un processeur plus costaud et autoriser une plus grande capacité mémoire.
La présence de ports USB 3.2 Gen 2 est un élément intéressant et l’interface réseau profite de deux ports RJ45 2,5 GbE. Les amoureux de gros débits pourront toujours profiter de l’agrégation de liens pour atteindre des sommets d'efficacité. Reste tout de même à TerraMaster de prendre plus en charge le port HDMI qu’il met en place sur tous ses modèles depuis déjà un moment et, par la même occasion, de repenser un logiciel TOS intéressant, mais débordé par la concurrence : à voir avec la version 5.0 tout juste disponible.
- Rapport qualité / prix bien vu
- 2 ports 2,5 GbE + agrégation
- Bonnes performances générales
- Jusqu'à 32 Go de RAM
- 2 slots M.2 (cache ou stockage)
- De l'USB 3.2 Gen 2
- Le 10 GbE du F4-422 disparaît
- HDMI davantage à exploiter
- AppCenter à enrichir
- Pas d'USB en façade