Test Honor 90 : son écran peut-il le sauver ?

Disponible depuis la rentrée, le Honor 90 est un smartphone de milieu de gamme qui hérite de certaines caractéristiques des modèles premium. Cela suffit-il à en faire un produit intéressant ? Rien de mieux qu'un test pour le savoir !

Design haut de gamme

Il n'y a pas à dire : le Honor 90 a de la gueule. Même s'il n'innove pas vraiment en matière de design, il reprend les attributs esthétiques des modèles haut de gamme. L'appareil est ainsi fin (7,8 millimètres), d'un poids raisonnable (183 grammes), et se pare de verre sur ses deux faces.

L'écran occupe la quasi-totalité de la face avant. Il est construit autour d'une dalle de 6,7 pouces de type quad curved (dont les quatre bords sont recourbés), chose plutôt rare en milieu de gamme. Très classiquement, il reprend la structure en sandwich qui sévit depuis quelques années : une chasse métallique est enserrée par deux feuilles de verre.

Le Honor 90 est proposé en quatre couleurs et textures. Si la version Midnight Black (noire) n'est pas la plus originale, Honor a fait des efforts pour la déclinaison blanche.

Baptisée Diamond Silver, elle est gravée de motifs géométriques sur une partie de sa face arrière. Ils ajoutent une touche de style, mais ne l'empêchent pas de capter les salissures et empreintes de doigts.

Le modèle Emerald Green (vert émeraude) porte bien son nom, même s'il bénéficie d'une finition plus mate et soyeuse rappelant celle du Magic 5 Pro. Enfin, Peacock Blue est une sorte de bleu irisé, semblant assez prometteur. Nous ne pourrons pas vous en dire plus à son sujet, car nous ne l'avons pas eu entre les mains.

La caméra dorsale prend la forme de deux ovales cerclés de métal et recouverts d'un verre de protection. Comme à l'accoutumée, tous deux dépassent allègrement de la face arrière.

© Marc Mitrani pour Clubic

Enfin, rien de particulier à signaler sur les flancs du Honor 90, et l'on retrouve les traditionnelles touches mécaniques, le tiroir pour cartes SIM ainsi que le connecteur USB-C.

Le Honor 90 est sans conteste un produit au design réussi et à l'ergonomie on ne peut plus classique. Ce n'est pas un problème, et l'appareil s'avère agréable à utiliser au quotidien. On regrette juste qu'il ne dispose pas d'une certification d'étanchéité, pourtant fort appréciable.

Un écran vraiment réussi

Nous l'avons brièvement évoquée précédemment, l'écran du Honor 90 est construit autour d'une dalle de 6,7 pouces. De type AMOLED, elle affiche 1 200 x 2 664 pixels en un milliard de teintes (densité de 435 ppp) et dispose d'une fréquence de rafraîchissement maximale de 120 Hz. À cela s'ajoutent une certification HDR10+ ainsi qu'une luminosité pouvant atteindre 1 600 nits en pic HDR.

Les quatre bords de la dalle sont de type waterfall, c'est-à-dire qu'ils sont légèrement courbés afin de gommer au maximum les fines bordures noires.

Afin de limiter la consommation électrique, la fréquence de rafraîchissement peut être abaissée à 60 ou 90 Hz. Même chose pour la définition d'affichage, qui peut passer à 1 998 x 900 pixels ou à 2 442 x 1 100 pixels. Ces deux paramètres disposent d'un mode automatique laissant l'OS choisir la meilleure option en fonction de l'application utilisée.

© Marc Mitrani pour Clubic

Par défaut, les couleurs sont boostées afin de produire une image plus flatteuse. Si cela fonctionne plutôt bien, on s'éloigne alors de la fidélité colorimétrique. Un rapide passage dans les réglages afin d'activer le mode « Normal » à la place de « Vive » permet d'y remédier. On obtient alors un rendu colorimétrique d'une grande fidélité.

L'image produite s'avère tout bonnement excellente en toutes circonstances. La luminosité s'avère largement suffisamment forte pour que l'écran reste lisible en plein soleil. Qu'il s'agisse de visualiser des photos, des vidéos ou de jouer, il répond présent sans jamais faiblir. Une belle réussite !

Performances et autonomie correctes

Le Honor 90 embarque un SoC Snapdragon 7 Gen 1 de Qualcomm dans une version baptisée « édition accélérée ». Celle-ci dispose d'une fréquence de fonctionnement un peu plus rapide que la puce d'origine (2,5 GHz pour le cœur principal, contre 2,4 GHz pour l'édition standard).

Elle est épaulée par 12 Go de RAM et 512 Go de stockage interne (non extensible). La gestion de l'affichage est confiée à la puce graphique Adreno 644, intégrée au Snapdragon 7 Gen 1.

Sur le papier cette configuration s'avère tout à fait cohérente pour un smartphone de milieu de gamme et laisse présager des performances globales correctes, ce que confirment nos tests.

© Marc Mitrani pour Clubic

L'appareil obtient ainsi 690 294 points Antutu 10, qui évalue les capacités générales, 3 160 points 3DMark Mobile Wild Life (test de la puce graphique) et de 3 181 points au test Geekbench 6 (1 117 points en monocœur).

Le Honor 90 n'est pas le smartphone le plus puissant du moment, mais il dispose de tout ce qu'il faut pour autoriser une utilisation satisfaisante au quotidien. On pourra aussi jouer, à condition d'accepter de réduire un peu la qualité d'image et le framerate sur les titres 3D.

Le smartphone embarque une batterie de 5 000 mAh, qui lui confère une autonomie correcte, à défaut d'être excellente. En utilisation raisonnée (c'est-à-dire sans abuser du jeu, du streaming vidéo ou des applications gourmandes en ressources), on tient une bonne journée avant de passer par la case recharge.

À ce sujet, le Honor 90 dispose de la technologie de charge rapide SuperCharge 66 watts, qui nécessite l'emploi d'un bloc d'alimentation compatible. Problème : le constructeur n'en fournit plus avec ses smartphones d'entrée ou de milieu de gamme.

Il faut donc l'acquérir séparément pour une cinquantaine d'euros (même s'il est assez facile de le trouver à moins de 30 euros lors de promotions) ou d'utiliser un chargeur déjà en sa possession.

S'il est compatible avec la SuperCharge 66 watts, il faudra 55 minutes pour passer de 1 à 100 %, et nettement plus s'il ne l'est pas. Précisons au passage que l'appareil n'est pas compatible avec les chargeurs par induction.

Audio en service minimum

Avec un seul haut-parleur, le Honor 90 ne brille pas vraiment dans le domaine de l'audio. Il produit un son plutôt terne où les basses sont sous-représentées.

© Marc Mitrani pour Clubic

Heureusement, les bas médiums sont relativement préservés, ce qui permet de restituer la voix humaine de façon acceptable. En revanche, il semble difficile d'écouter de la musique plus de quelques minutes sans avoir les oreilles qui saignent… Le rendu est meilleur dès que l'on utilise des écouteurs Bluetooth (tout dépend de leur niveau, bien évidemment). Il faudra alors faire avec les moyens du bord, ceux-ci étant plutôt limités.

Il n'y a pas ici de compatibilité Dolby Atmos ni d'audio spatial, mais quelques effets en utilisant la technologie maison Histen. On aura alors accès à un égaliseur ainsi qu'à quelques modes d'écoute plutôt agréables.

Une partie logicielle satisfaisante

Sans surprise, l'appareil embarque Android 13 et MagicOS 7.1. La surcouche maison a pour objectif de combler les manques de l'interface officielle d'Android Stock. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle y arrive plutôt bien, même si elle commence à se faire rattraper par la concurrence.

Nous n'allons pas détailler ici le fonctionnement et les avantages/inconvénients de MagicOS 7.1, nous l'avons déjà fait lors de notre test du Magic 5 Pro. Nous nous contenterons de préciser que l'utilisation s'avère fluide, et que nous n'avons pas rencontré de plantage ou de blocage lors de nos quatre semaines de test.

Signalons pour clore ce chapitre que Honor assure deux années de mises à jour majeures d'Android et trois ans pour les patchs de sécurité.

Photo : 200 mégapixels, pour quoi faire ?

La caméra dorsale du Honor 90 se compose de trois modules :

• Principal : capteur de 200 mégapixels (taille 1/1,4 pouce, photosites 0,56 µm) ; objectif ouvrant à f/1,9 ; autofocus à détection de phase ;
• Ultra grand-angle : capteur de 12 mégapixels ; objectif ouvrant à f/2,2 ; angle de vision de 112 degrés ; autofocus ;
• ToF : capteur de 2 mégapixels évaluant la profondeur de la scène à shooter (ne produit pas d'images).

La caméra frontale est constituée d'un capteur de 50 mégapixels et d'un objectif ouvrant à f/2,4. Il couvre un champ de vision de 100 degrés. Comme nous l'avons déjà constaté lors de nos tests précédents, Honor n'étouffe pas vraiment la presse ou ses clients potentiels sous les spécifications techniques de la partie photographique. Nous ferons donc avec.

Le capteur de 200 mégapixels du module principal est un ISOCELL HP3 qui vient de chez Samsung. À part impressionner à la lecture de la fiche technique, un tel capteur apporte-t-il véritablement quelque chose en plus ?

Pas vraiment, à vrai dire, puisqu'il est essentiellement exploité afin de produire des images de 12 mégapixels grâce au pixel binning (chaque pixel de l'image définitive est le résultat de la lumière captée par 16 photosites regroupés en matrice de 4x4).

© Marc Mitrani pour Clubic

Il peut aussi servir à simuler un zoom en ne conservant que le centre de l'image captée, ce qui réduit le nombre de photosites servant à créer un pixel final… et donc la qualité de la photo.

En plein jour ou avec une bonne luminosité intérieure, les photos réalisées par le module principal sont de bonne tenue, tant que l'on n'utilise pas le zoom. Dans certains cas (notamment en photo de paysage), les couleurs sont boostées par une IA un peu trop enthousiaste. En zone de fort contraste, on peut remarquer des aberrations chromatiques, heureusement peu nombreuses.

Nous avons essayé de shooter en 200 mégapixels afin de voir si l'image gagnait en finesse : ce n'est pas le cas, malheureusement. La seule différence notable est la taille du fichier que l'on obtient, qui dépasse allègrement les 50 Mo (contre 8 Mo pour la même image en 12 mégapixels).

L'ultra grand-angle produit lui aussi des clichés agréables. Bien sûr, il faut faire avec l'inévitable mollesse de l'image sur les bords de la scène, mais en gros, le rendu général s'avère conforme à ce que l'on peut espérer d'un smartphone milieu de gamme. La qualité se dégrade au fur et à mesure que l'on monte dans les facteurs de zoom. Si le résultat passe encore à 2x, il s'avère nettement moins convaincant à 5x, et carrément médiocre à 10x, valeur limite disponible.

Le mode portrait est quant à lui améliorable. Dans le meilleur des cas, le bokeh généré garde un petit côté artificiel que n'importe quel photographe amateur pourra détecter.

Malheureusement, le résultat devient décevant lorsque l'IA est confrontée à des scènes un tant soit peu complexes. Le détourage semble effectué à la hache, et le résultat peut rapidement tourner à la catastrophe.

Nous nous consolerons (un peu) avec le mode macro, qui produit des images fort acceptables, à condition de s'accommoder de la forte compression JPEG appliquée sur certaines zones.

Honor 90 : l'avis de Clubic