Test Nacon Revolution 5 Pro : une révolution toute relative, la faute à Sony ?

Avec sa gamme de manettes Revolution, Nacon n’a jamais fait dans la modestie. C’est à nouveau le cas avec la petite dernière de la série, la Revolution 5 Pro que la marque destine bien évidemment à la PlayStation 5 avec comme objectif affiché de concurrencer la Dual Sense Edge du fabricant japonais.

Une boîte carton basique, mais une boîte de transport de qualité © Nerces pour Clubic

Design massif, manette confortable

Quelle que soit la manette de la gamme Revolution, il n’y a jamais trop eu à se plaindre du soin apporté par Nacon à « l’habillage ». La Revolution 5 Pro est ainsi livrée dans une boîte carton très classique, mais à l’intérieur de laquelle la manette est en réalité dans une jolie boîte de transport à laquelle nous n’avons pas fait subir tous les outrages, mais qui nous semble plutôt robuste. En plus de la manette, elle contient – et peut donc emporter partout – tous les accessoires du gamepad et vous allez voir, des accessoires, il y en a.

Nacon expose les deux coloris et la personnalisation matérielle © Nacon

En ouvrant la boîte, nous découvrons donc la manette – nous y reviendrons – mais aussi le câble USB, impeccablement tressé, de trois mètres de long. On trouve un chiffon à l’effigie de la marque et, plus important, le dongle USB pour jouer en sans-fil aussi bien sur PC que sur console (PS4/PS5). Enfin, se trouve la petite boîte d’accessoires avec tout ce qu’il faut à l’intérieur : trois sets de poids (10/14/16 g) à insérer dans les poignées pour changer l’équilibre de la manette, trois corps de sticks pour en modifier la hauteur et trois têtes de sticks pour changer les sensations.

Un peu de greenwashing avec votre chiffon microfibre ? © Nerces pour Clubic

Au premier coup d’œil posé sur la manette en elle-même, c’est son design massif et asymétrique qui interpelle… surtout les habitués de la Dual Sense. L’aspect massif tient surtout à la forme de la manette alors que l’asymétrie, elle, n’est pas qu’une illusion. L’organisation « Xbox » est ici adoptée comme pour se distinguer de Sony. Nul doute que de nombreux joueurs apprécieront quand d’autres resteront fidèles à la marque japonaise. On ne peut en tout cas pas critiquer Nacon sur les finitions. La Revolution 5 Pro est un modèle remarquablement conçu.

Sur le dessus, nous retrouvons logiquement la zone tactile et les boutons PS, Option et Share ainsi qu’un bouton sourdine. Leur position est la même que sur la Dual Sense. Sur l’avant de la manette, en plus de la prise USB-C, on trouve le bouton d’appairage et le curseur filaire/sans-fil. Enfin, sous le pad, il y a quatre palettes – dont deux sont mal placées – des curseurs pour la course des gâchettes, un curseur pour choisir la plateforme (PC, PS4 ou PS5), un curseur débutant/avancé, un bouton de profil et de quoi gérer Bluetooth et volume sonore.

Les nombreux accessoires avec poids, capuchons, croix… © Nerces pour Clubic

Configuration, précision, mais… déception

Sur un plan esthétique, notons la présence de deux coloris : noire, comme sur nos photos, ou mêlant noir et blanc à la manière… de la Dual Sense. À tous les niveaux, le pad respire le travail bien fait et même si ce n’est pas la manette la plus légère (310 grammes), le poids est bien réparti, sachant que – nous l’avons dit – il est encore possible d’ajuster les choses. Nous avons bien apprécié la possibilité d’ajuster les sticks et l’existence d’une croix « Nintendo » dans la boîte d’accessoires.

À l’usage, nous n’avons pas senti une différence folle entre cette croix et le cercle estampillé Nacon installé de base sur le pad, la précision reste heureusement de bon niveau. La personnalisation au niveau des sticks est autrement plus convaincante avec de vraies modifications dans la course des sticks et dans le ressenti du pouce sur le capuchon. C’est ici très appréciable. Pour les trois sets de poids enfin, nous ne sommes pas convaincus, mais il faut reconnaître que le poids de base nous a semblé presque idéalement réparti. D’autres joueurs auront un autre avis.

Le stick ici en configuration de base. Notez le grip sur la gâchette © Nerces pour Clubic

Les choses deviennent plus gênantes avec les gâchettes. Elles sont précises et tombent bien sous les doigts, mais l’ajustement de course ne se fait que sur deux positions : il y en a trois sur la Dual Sense Edge. Il faut aussi faire avec ces deux palettes mal placées sur l’intérieur des poignées du pad. Mais qui a eu cette d’idée ? Pire, la Revolution 5 Pro ne dispose pas des fonctions spécifiques comme les gâchettes adaptatives et le retour haptique. C’est un vrai manque et certains jeux (Marvel’s Spider-Man 2) en deviennent injouables. Nacon n’est pas fautif, Sony réservant ces fonctionnalités à ses manettes, mais pour le joueur cela ne change rien à l’affaire.

Ce gros « couac » rend presque caduque la promesse du fabricant de faire mieux que la Dual Sense Edge. Sur PC ou sur PS4, le problème ne se pose pas, mais qui irait acheter la Revolution 5 Pro pour ne l’utiliser que sur PC ou PS4 ? C’est d’autant plus dommage que pour le reste, la formule est intéressante et la marque s’est donné du mal pour nous proposer une application très fournie afin d’ajouter à la personnalisation matérielle des outils de personnalisation logicielle. Application qui n’a d’ailleurs pas besoin de créer un compte, même si ça reste une option. Merci.

Parmi les nombreuses options du logiciel, la courbe des mini-sticks © Nerces pour Clubic

Pour le reste, quatre profils par plateforme peuvent être sauvegardés et pour chacun d’entre eux, il est possible d’ajuster à peu près tout ce que l’on peut imaginer. Bien sûr, cela passe par le mapping de chacun des contrôles. Il est aussi possible d’ajuster la courbe de réponse des deux mini-sticks avec d’éventuelles zones mortes. Plus original, on peut caler la croix directionnelle sur 4 ou 8 directions. La course des gâchettes est ajustable avec différentes options de blocage et on peut aussi modifier les LED autour des sticks, régler la puissance des vibrations et jouer sur l’égalisation du son.

Courses ajustables, options en pagaille, mais où est le français ? © Nerces pour Clubic

Un double bémol cependant car, sauf erreur de notre part, l’application n’est disponible qu’en anglais et il y a encore du travail pour rendre la chose plus didactique. Reste que le potentiel est bien réel. Potentiel d’ailleurs que l’on peut élargir à l’ensemble de la manette, car la prise en main est excellente, le confort d’utilisation au rendez-vous et même si l’autonomie pourrait être meilleure (environ dix heures, LED activées), ça reste correct. Nous aurions aussi aimé des grips un peu plus francs et un tarif plus agressif. Au-delà du « couac » PS5, la concurrence est rude sur PC.

Nacon Revolution 5 Pro : l'avis de Clubic