Test Samsung Galaxy S24 et S24+ : IA qu'à demander !

Les Galaxy S24 et S24+ sont à Samsung ce que les iPhone 15 et 15 Plus sont à Apple : deux smartphones quasiment identiques. Les compagnons de route du S24 Ultra partagent en effet l’intégralité de leurs caractéristiques, à l’exception de l’écran et de la batterie.

Nous les avons donc regroupés en un seul test, comme nous l’avions fait pour les Galaxy S23 et S23+.

Les Galaxy S24 et S24+ signent le retour d’un nouveau SoC Exynos pour les modèles européens, délaissés l’an dernier à l’avantage du Snapdragon 8 Gen 2. Est-ce une bonne nouvelle ? C'est une excellente question et on vous remercie de l’avoir posée… Afin de nous faire une idée, on a passé les petits frères du Galaxy S24 Ultra au banc d’essais et on a vécu avec ces smartphones pendant plusieurs semaines.

Design et ergonomie : un minimalisme élégant

Côté design, il n’y a quasiment aucun changement par rapport aux modèles équivalents de l’an dernier. Si l’on chipote, on trouvera bien quelques dixièmes de millimètres en plus ou en moins et un ou deux grammes de différence. Bref, rien de marquant.

Faut-il s’en plaindre ? Nous ne le pensons pas. Car à défaut d’être novateurs en la matière, les S24 et S24+ affichent un minimalisme élégant que nous aimons énormément. Le châssis en aluminium est enserré par deux plaques de verre Gorilla Victus 2 de Corning. Les touches mécaniques prennent place sur le flanc droit tandis que le tiroir pour cartes SIM et le port USB-C se trouvent sur la face inférieure.

La caméra dorsale se constitue de trois modules directement enchâssés dans la face arrière, dont ils dépassent légèrement. Les deux smartphones bénéficient d’une certification IP68 et disposent d’un lecteur d’empreintes dissimulé sous l’écran. Ce dernier marque la différence la plus visible entre les deux modèles puisqu’il mesure 6,2’’ de diagonale pour le S24 contre 6,7 ’’ pour le S24+.

Samsung propose les S24 et S24+ en deux ensembles de couleurs. Les modèles indigo, crème, noir et argent sont disponibles un peu partout tandis que les teintes bleu, vert et orange sont réservées exclusivement à la boutique en ligne et aux magasins du constructeur.

Utiliser les S24 et S24+ au quotidien s’avère agréable. Certains préféreront le premier, plus compact, tandis que d’autres craqueront pour le second. De toute façon, l’un comme l’autre ne peuvent pas être entièrement manipulé d’une seule main.

Écran : excellent, ni plus ni moins !

Les S24 et S24+ embarquent une dalle Dynamic AMOLED 2X ayant respectivement une diagonale de 6,2" et 6,7". Ils sont donc un peu plus grands que ceux des S23 et S23+ (6,1" et 6,6"), Samsung ayant réussi à raboter un peu plus les bordures noires qui les entourent.

L’an dernier, les deux modèles affichaient 1080 x 2340 pixels. Ce n’est plus le cas : si le S24 conserve la même résolution, celle du S24+ est en augmentation puisqu’elle passe à 1440 x 3120 pixels, soit la même que le S24 Ultra.

Pour le reste, ils cochent toutes les cases de ce que l’on peut attendre d’un smartphone haut de gamme : affichage de plus d’un milliard de teintes, fréquence de rafraîchissement de 120 Hz maxi, luminosité en pic HDR pouvant atteindre 2600 nits et certification HDR10+.

La caméra frontale prend place dans un poinçon discret logé en haut de la médiane verticale. On l’oublie facilement, même si on préférerait ne plus le voir du tout. Espérons que les technologies permettant de le loger sous les pixels de l’écran progressent rapidement.

Au risque de nous répéter par rapport à l’an dernier, les images produites par les écrans des S24 et S24+ sont excellentes. Comme d’habitude chez Samsung, la colorimétrie est un peu boostée afin de rendre l’image plus flatteuse à la rétine. On corrige cela en ajustant les paramètres d’affichage ou en activant le mode « Naturel » au rendu plus fidèle.

Images fixes, animées ou jeux bénéficient d’un rendu irréprochable sur les deux smartphones et l’on prend plaisir à les utiliser dans la pénombre tout comme en plein soleil.

Des performances qui tiennent largement la route

Les Galaxy S24 et S24+ commercialisés en dehors de l’Amérique du Nord et de la Chine sont équipés d’un SoC Exynos 2400 conçus par Samsung. L’an dernier, le constructeur avait abandonné sa plateforme maison au profit du Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm, aussi présent sur le S23 Ultra.

Ce remplacement temporaire a-t-il permis au coréen de repenser sa plateforme afin de rattraper l’écart de performances grandissant avec les puces de Qualcomm ? Mystère.

L’Exynos 2400 est un processeur à dix cœurs, gravé en 4 nm censé concurrencer les performances du Snapdragon 8 Gen 3. Il est accompagné d’un GPU Xclipse 940, lui aussi conçu par Samsung et dispose de 8 Go (S24) ou 12 Go de RAM (S24+).

Le stockage interne, non extensible, a une capacité de 128 ou 256 Go pour le S24 tandis que le S24+ dispose de 256 ou 512 Go de Flash. À l’exception du modèle 128 Go qui se contente d’UFS 3.1, les S24 et S24+ utilisent de la mémoire Flash UFS 4.0.

Résultats de test du Galaxy S24

Nous avons bien évidemment soumis les S24 et S24+ à notre habituelle batterie de tests. Tous deux obtiennent des résultats très proches avec Antutu, qui mesure les performances globales (1 761 909 points pour le S24 et 1 855 652 pour le S24+).

Geekbench, qui évalue la puissance de traitement du CPU, leur attribue 6 715 points en multicœurs et 2160 en monocœur (6944 et 2159 points pour le S24+). Les résultats du test 3DMark Wildlife Extreme, qui estime les performances de la puce graphique, sont, eux aussi, très proches (4 130 points pour le S24 et 4249 pour le S24+).

Résultats de test du Galaxy S24+

En utilisation intensive, le throttling (ralentissement de la fréquence de fonctionnement afin de limiter la surchauffe) semble bien géré sur une longue période d’utilisation. Samsung a repensé la chambre à vapeur, en charge de la dissipation thermique, afin de minimiser la surchauffe.

Même si les deux smartphones s’en tirent bien, le S24+, dont le mécanisme de dissipation thermique est un peu plus grand, se montre plus performant.

À l’issue de nos tests, force est de constater que l’Exynos 2400 tient bien la route face au Snapdragon 8 Gen 3. Qu’il s’agisse de jeux récents ou d’applications de création (montage vidéo, retouche d’images), les S24 et S24+ ne déçoivent pas. Aucun problème non plus en multitâche, la quantité de mémoire vive s’avérant suffisante.

Logiciel : prêt pour Android 20 !

Les Galaxy S24 et S24+ embarquent Android 14 et la surcouche maison OneUI 6.1. Comme sur le S24 Ultra, Samsung garantit au moins sept ans de mise à jour logicielle (versions majeures et patchs de sécurité). Le coréen fait donc jeu égal avec Google et on ne peut que s’en féliciter.

Le préchargement logiciel des S24 et S24+ étant strictement identique à celui du S24 Ultra, nous n’allons pas ici en faire des tonnes, mais plutôt vous renvoyer vers le test du S24 Ultra pour une présentation détaillée. On se contentera juste de dire que OneUI 6.1 est à notre avis la surcouche la plus aboutie du moment et que l’on apprécie son aspect intuitif.

Galaxy AI : aussi révolutionnaire que sur le Galaxy S24 Ultra

Là aussi, on ne va pas s'étendre trop longtemps sur Galaxy AI. Afin de tout savoir sur l’intelligence artificielle concoctée par Samsung pour ses smartphones, on vous conseille de lire notre article détaillé sur Galaxy AI. Même si si elle n’est pas parfaite, Galaxy AI représente une révolution dans la façon d’utiliser son smartphone dans quatre domaines principaux.

Communiquer

Traduction instantanée : disponible en face à face ou par téléphone
Assistant Message : reformule un message dans un style adapté (pro, social, détendu, poli, émoji).

S’informer

Entourer pour chercher : entourez une image ou un texte affiché à l’écran afin d’obtenir des informations complémentaires
Assistant Web : résume un article ou une page web. Deux niveaux de résumés sont proposés.

Travailler

Assistant Retranscription : retranscrit un meeting ou une interview, puis le convertit en texte et génère un résumé, tout pouvant être traduit à la volée dans une des langues supportées.
Assistant Notes : Il récupère les notes manuscrites ou saisies au clavier afin de les formater, puis génère une synthèse de ce qui a été dit.

Retoucher

L’IA générative permet de supprimer ou de déplacer des objets d’une scène, mais aussi de créer un bout d’arrière-plan manquant suite à un recadrage.

Autonomie : peut mieux faire

Les Galaxy S24 et S24+ sont respectivement équipés d’une batterie non amovible de 4 000 mAh et 4 900 mAh, donc plus puissantes que celles des S23 (3 900 mAh) et S23+ (4 700 mAh). Cette augmentation a-t-elle un véritable impact sur l’autonomie, sachant que les SoC Exynos ont toujours eu une consommation électrique supérieure à leurs équivalents Snapdragon ?

Ce n’est malheureusement pas le cas si on la compare à celle des S23 et S23+, équipés de puces Snapdragon. En utilisation normale, c’est-à-dire sans abuser du jeu, du streaming vidéo ou de l’enregistrement de photos et de vidéo, le S24 tient un peu plus d’une journée. De son côté, le S24+, utilisé dans les mêmes conditions, peut dépasser 1,5 jour sans devoir être rechargé.

En mode geek, où l’on abuse du jeu vidéo notamment, le S24 tiendra un peu moins d’une journée, tandis que le S24+ la dépassera de peu. On est loin des résultats obtenus avec les S23 et S23+ qui, rappelons-le, embarquaient des batteries moins performantes (au moins un jour pour le S23 et 1,5 jour pour le S23+ en utilisation intensive).

Le S24 dispose d’un mécanisme de charge qui n’a de rapide que le nom, car plafonné à 25 watts. Le S24+ fait un peu mieux puisqu’il monte à 45 watts à condition d’avoir un bloc d’alimentation compatible. Et comme Samsung ne le fournit plus, il faudra débourser entre 30 et 50 euros pour l’acquérir ou utiliser un modèle déjà en sa possession.

Dans les faits, il faudra prendre son mal en patience puisqu’il nous a fallu près de 80 minutes pour passer de 0 à 100 % avec le S24 et 65 minutes avec le S24+. On est loin des performances de la concurrence, dont les technologies permettent de faire le plein en moins de 20 minutes…

Photographie & vidéo : le changement dans la continuité

Les caméras des Galaxy S24 et S24+ étant strictement identiques, la mention S24 dans cette section du test fait référence aux deux modèles.

Les caméras du S24 sont composées de trois modules au dos et d’un quatrième en frontal :

• Module principal : capteur Samsung Isocell GM5 50 Mpxl (1/2, 55" ; photosite 1 μm) ; objectif 23 mm f/1,8 ; autofocus Dual Pixel ; stabilisation optique
• Téléobjectif 3x : capteur 10 Mpxl (1/3, 94" ; photosite 1 μm) ; objectif 69 mm f/2,4 ; autofocus Dual Pixel ; stabilisation optique
• Ultra grand-angle : capteur 12 Mpxl (1/2, 55" ; photosite 1,4 μm) ; objectif 13 mm f/2,2 
• Caméra avant : capteur 12 Mpxl (1/2, 82" ; photosite 0,7 μm) ; objectif 26 mm f/2,2 ; autofocus Dual Pixel

Pourquoi changer une configuration matérielle qui fonctionne correctement ? C’est sûrement la réflexion qu’ont dû se faire les p’tits gars de Samsung avant de concevoir les quatre modules des caméras des S24/S24+.

Au niveau matériel, rien ne change par rapport à ce que proposaient les S23/S23+, eux-mêmes strictement identiques à celles des S22/S22+… Voici donc un exemple parfait de recyclage hi-tech réussi, dont Samsung ne se vante pas trop. Faut-il le regretter ? Pas vraiment, les résultats de cette formule étant plus que satisfaisants.

Honnêtement, il est un peu exagéré que d’affirmer qu’il n’y a aucun changement. Il y a sûrement quelques différences au niveau de la formule optique, sur laquelle Samsung ne communique pas, du processeur de signal vidéo et du traitement effectué par l’IA.

En lumière du jour, les images produites par le module principal sont de très bonne qualité. Même constat au téléobjectif tant que l’on reste dans la plage du zoom optique 3x.

Au-delà, on constate une dégradation progressive du résultat, qui reste acceptable jusqu’à 5x, voire 10x si l’on montre une certaine indulgence pour l’absence de détails fins. À partir d’un zoom 20x, la perte de détail devient flagrante et s’amplifie jusqu’à 30x, limite supérieure du zoom numérique.

Toujours en bonne luminosité, l’ultra-grand-angle s’avère très satisfaisant. Bien sûr, on constate une inévitable mollesse des détails sur les bords de l’image sans qu’elle soit rédhibitoire.

Le mode portrait s’avère lui aussi satisfaisant, l’IA s’en sortant correctement la plupart du temps. Mais parfois, elle se fait bêtement piéger sur des scènes moyennement complexes. Le Bokeh qu’elle crée est correct et il faut parfois l’examiner minutieusement afin de détecter son caractère artificiel.

La prise de vue macro ne bénéficie pas d’un mode spécifique, ce qui ne l’empêche pas d’être de très bonne qualité. Il est ainsi possible de réaliser de belles images à 4 centimètres d’un sujet normalement éclairé.

Le S24 ne démérite pas en faible luminosité, les images restant tout à fait convenables lorsqu’elles sont réalisées à l’ultra-grand-angle ou avec le module principal. On se satisfera aussi du résultat en zoom 3x malgré l’apparition de bruit numérique sur les à-plats sombres.

Le mode nuit suit le même schéma sur l’ultra-grand-angle, le module principal et le zoom optique 3x. Au-delà, la perte de détail s’amplifie jusqu’à devenir gênante en 10x, valeur maxi autorisée.

Même s’il ne révolutionne pas le domaine, l’aspect vidéo du S24 reste plus que très honorable. L’an dernier, la captation en 8K 30 im/s faisait son apparition sur le S23+. On la retrouve sur le S24+, mais aussi sur le S24. Est-ce utile ? Oui, si l’on souhaite recadrer l’image en 4K en postproduction ou si l’on possède une télévision 8K. Sinon, on s’en passe aisément.

En 4K, les images produites sont d’excellente qualité et la stabilisation effectue un bon boulot. Étonnamment, le mode super-ralenti à 960 im/s, pourtant présent sur le S23, disparaît et il faudra se contenter de 240 im/s au maximum. Cela vient peut-être d’un changement de technologie de capteur et/ou du passage sous Exynos. Dommage.

Le S24 assure une très bonne prestation en matière de photographie et de vidéo, mais elle n’évolue pas vraiment par rapport à ce que proposait le S23 et le S22. Il serait peut-être temps que Samsung renoue avec l’innovation au lieu de s’endormir sur ses lauriers qui risquent de faner face à l’inventivité de la concurrence.

Prix et disponibilité des Galaxy S24 et S24+

Les Galaxy S24 et S24+ sont tous les deux disponibles en deux versions dont les prix — ô surprise — baissent de quelques dizaines d’euros par rapport à ceux de la gamme S23 (le montant de la baisse est indiqué pour chaque version). On les trouve sur le site de Samsung, chez les opérateurs et dans le réseau de distribution habituel des produits de la marque.

Galaxy S24 :

• 128 Go: 899 € (-60 €)
• 256 Go: 969 € (-50 €)

Galaxy S24+ :

• 256 Go: 1 169 € (-50 €)
• 512 Go: 1 289 € (-50 €)

Malgré cette légère baisse de tarif que l’on ne peut qu'applaudir, nous continuons à penser que les modèles haut de gamme de Samsung (et de la concurrence) sont hors de prix. Cela dit, tant qu’ils trouveront preneurs à de tels montants, Samsung aurait tort de s’en priver.

On note toutefois avec intérêt que les prix de vente ont tendance à baisser de plus en plus rapidement. À l’annonce, des promotions intéressantes permettent d’alléger l’addition de quelques centaines d’euros (notamment en cas de reprise d’un ancien modèle).

En patientant quelques mois, on peut trouver le produit neuf à 30 ou 40 % moins cher que son prix d’annonce. Vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Galaxy S24 et S24+ de Samsung : l’avis de Clubic