Surprise du chef sous la forme d'un secret de polichinelle, le Xiaomi 14 Ultra est venu s'ajouter à la dernière gamme de smartphones du constructeur à l'occasion du Mobile World Congress. Et, cette année, pas (encore) d'IA chez le fabricant, mais une emphase toujours plus appuyée sur la photographie. On se lasse, non ?
On ne va pas se mentir, il n'y a rien de plus banal en 2024 qu'un smartphone qui nous annonce qu'il veut révolutionner la photo. Ça fait des années qu'on entend le couplet — même de la part de modèles de seconde zone, c'est dire. Pourtant, il serait malhonnête d'écrire que Xiaomi ne s'est pas taillé une solide réputation en matière de photographie ces dernières années. Toujours très bien notés par les experts de DXOMARK, les terminaux haut de gamme de la marque chinoise s'améliorent d'année en année. Qu'en sera-t-il de ce Xiaomi 14 Ultra, alors que le Honor Magic 6 Pro vient juste de s'arroger la première place du classement DXO ? Notre verdict.
- Une qualité photo hors du commun
- Un smartphone remarquable sur toute la ligne
- Des performances de haut vol
- Écran super lumineux
- Pas de HDR en 4K60 fps
- Toujours "que" 5 ans de MàJ
- Des pubs sur un téléphone à 1 500 €
- Autonomie perfectible
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.
Xiaomi 14 Ultra : la fiche technique
Fiche technique Xiaomi 14 Ultra
Taille de l'écran | 6.73 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 512 Go |
Mémoire vive (RAM) | 16 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 Mpx ,50 Mpx ,50 Mpx ,50 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 14 |
Surcouche Android | HyperOS |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.73 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Définition de l'écran | 3200 x 1440 pixels |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 522 ppp |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 512 Go |
Stockage extensible | Non |
Processeur | Qualcomm SM8650-AB Snapdragon 8 Gen 3 |
Finesse de gravure | 4nm |
Nombre de cœurs CPU | 8 |
Fréquence CPU | 3.3GHz |
GPU | Adreno 750 |
Mémoire vive (RAM) | 16 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Batterie amovible | Non |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 90W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 5 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 Mpx ,50 Mpx ,50 Mpx ,50 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 32 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K60 ips |
Stabilisateur caméra | Optique |
Flash arrière | Dual-LED |
Taille des photosites objectifs arrière | 1.6 µm, 0.7µm, 0.7µm, 0.7µm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 1.7 µm |
Ouverture objectif photo arrières | ƒ/1.6-4.0, ƒ/1.8, ƒ/2.5, ƒ/1.8 |
Ouverture objectif photo frontaux | ƒ/2.0 |
Zoom Optique | 3.2x, 5x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | 7 |
Bluetooth | 5.4 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Oui |
Type de connecteur | USB Type-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Hauteur | 161.4mm |
Largeur | 75.3mm |
Epaisseur | 9.2mm |
Poids | 219.8g |
Certification IP | IP68 |
Dans la boîte du Xiaomi 14 Ultra
La marque chinoise tient bon. Malgré une concurrence qui, depuis des années déjà, oublie de fournir un chargeur avec ses smartphones, le Xiaomi 14 Ultra est livré avec un épais bloc de recharge. Il faut dire que c'est l'un de ses arguments de vente, l'inverse ferait tache.
- Coque de protection rigide transparente
- Câble USB-C vers USB-C
- Chargeur 90 W
Design : un véritable colosse
Xiaomi a la folie des grandeurs. Impossible d'y échapper : le Xiaomi 14 Ultra est équipé du bloc d'appareils photo le plus volumineux qu'on a jamais vu. Et son prédécesseur faisait déjà fort en la matière.
Sans rien retirer à l'aspect premium du smartphone et à ses excellentes finitions, il nous faut dire que le 14 Ultra a un petit côté grossier aux entournures. Le smartphone est plutôt épais — 1 mm de plus que le Xiaomi 14 ou l'iPhone 15 Pro, pour comparer.
Dans l'ensemble, le téléphone tient bien en main, même si on le trouve un peu lourd (j'ai personnellement du mal avec les mobiles pesant plus de 200 grammes, mais cela n'engage que moi). Ce qui est plus dérangeant, c'est bien la taille qu'occupent les appareils photo, surtout si vous avez l'habitude de jouer sur votre smartphone à l'horizontale. Impossible de ne pas déposer ses doigts sur les modules ce qui, sans être grave, n'est pas très confortable.
En fonction de la manière dont vous avez l'habitude de tenir vos smartphones, l'îlot photo pourra également gêner votre index lors d'une prise en main standard. Ici, nous avons l'habitude de tendre le doigt sur toute la surface du dos de l'appareil, ce qui n'est pas possible ici. Il en résulte un certain déséquilibre, et une peur que le téléphone bascule. On finit par s'y faire… mais c'est déstabilisant.
Maintenant, redisons-le, les finitions du smartphone sont excellentes. Le revêtement dorsal en cuir végétal fait son petit effet (bien que l'on s'interroge sur la propreté du modèle blanc au long terme), et une certaine noblesse se dégage des matériaux utilisés. Même si, finalement, Xiaomi s'en tient à de l'aluminium alors qu'on l'imaginait faire la bascule vers du titane comme certains concurrents.
On retrouve toujours un capteur d'empreintes sous l'écran, les boutons de volume et d'allumage sur la tranche droite, et un discret poinçon au sommet de la dalle. Les bordures ne paraissent pas particulièrement plus fines que sur le précédent modèle, lequel offrait déjà une surface d'affichage des plus généreuses.
Côté résistance, l'écran à débordement du smartphone est protégé par un verre Xiaomi Shield Glass. Le constructeur lui prête une résistance 10 fois supérieure à celui du Xiaomi 13 Ultra. Il profite bien entendu d'une certification IP68.
L'écran à débordement du smartphone est protégé par un verre Xiaomi Shield Glass © Pierre Crochart pour Clubic
Écran : une merveille (un peu étrange)
Ce n'est guère une surprise, l'écran du Xiaomi 14 Ultra est excellent. Hyper lumineux (le fabricant annonce des pics à 3 000 nits), il reste lisible en toute circonstance. Même sous un soleil tapant et avec des lunettes de soleil, aucun problème pour consulter ses messages.
L'interface offre de nombreuses façons d'améliorer encore les choses avec diverses fonctionnalités de traitement d'IA et HDR, mais aussi des fonctions liées à la colorimétrie. Notamment une salvatrice roue chromatique permettant d'ajuster la température (traditionnellement un peu froide) de l'afficheur selon ses préférences.
La dalle, LTPO, autorise une fréquence de rafraîchissement variable de 1 à 120 Hz, promet Xiaomi. Toutefois, nous n'avons jamais été en mesure de la voir passer sous les 10 Hz, même en mode always on. Ce cas de figure ne doit donc se déclencher que dans des cas très spécifique — rien de foncièrement dramatique. Ce qui est plus gênant selon nous, c'est la définition de l'écran.
Comme quantité d'autres smartphones avant lui, le Xiaomi 14 Ultra promet une définition WQHD+ (1440p) mais opte par défaut pour du bon vieux full HD, moins énergivore. Soit, on s'en contente sans problème. Là où c'est gênant, c'est bien qu'il s'agisse de 2400 x 1080 pixels, là où même des appareils milieu de gamme de chez Xiaomi, comme le Redmi Note 13 Pro+, ont droit à une définition dite « 1,2 K », de 2712 x 1220 pixels. En d'autres termes, la résolution de ce dernier (un smartphone à 400 €) est plus élevée que le Xiaomi 14 Ultra (446 ppp contre 420 ppp).
On vous rassure : on pinaille. Mais s'il y a bien un produit dont on doit exiger le meilleur, c'est celui-ci !
Performances : à la pointe, mais attention à la chauffe
Le Xiaomi 14 Ultra est bien évidemment équipé de la puce Snapdragon 8 Gen 3 de Qualcomm. Comme le Xiaomi 14, nous direz-vous, et comme la majorité des modèles haut de gamme qui sont déjà sortis et sortiront cette année. Mais la bonne idée du fabricant, c'est de conjuguer cette puce surpuissante à 16 Go de RAM LPDDR5 et à un stockage 512 Go en UFS 4.0. Une vraie configuration haut de gamme, qui n'essaie pas de faire des économies de bout de chandelle.
Dans nos applis de benchmark habituelles, le Xiaomi 14 Ultra fait juste un tout petit peu mieux que le Xiaomi 14 que nous testions la semaine dernière. Cela est probablement dû à une plus grande quantité de RAM embarquée (16 Go contre 12 Go) dans notre unité de test. Au quotidien, impossible de faire la moindre différence de vélocité entre ce modèle très haut de gamme et le smartphone compact. Les deux se valent largement en matière de performances.
Mais ils se valent aussi en matière de chauffe, malheureusement. Comme sur le Xiaomi 14, 3D Mark aura mis en alerte les mesures de sécurité du téléphone, qui s'est mis en état de surchauffe après 16 minutes sur l'intensif stress test Wild Life Extreme. On n'a jamais été inquiété par cela ensuite lors de nos sessions de jeux — même en ultra à 60 fps sur Genshin Impact. Reste que nous avons là un smartphone qui dégage vite beaucoup de chaleur lorsqu'il grimpe dans les tours.
Interface : toujours de la pub, sur un téléphone à 1 500 €
On l'a déjà écrit à deux reprises désormais : HyperOS ne change pas grand-chose dans l'expérience utilisateur par rapport à son ancêtre MIUI. Au mieux, l'interface est beaucoup plus fluide dans ses animations — et c'est déjà beaucoup ! Concernant les fonctionnalités en revanche, rien de particulier à noter. On retrouve ici du très classique… et du très Xiaomi, aussi.
Comprendre par là que HyperOS ne lève pas le pied sur la publicité, avec notamment son horrible système de fond d'écran dynamique Carousel, qui vous propose un wallpaper différent à chaque déverrouillage. Disons que, quand vous avez de la chance, vous tombez sur un portrait de Timothée Chalamet. Même chose après la lecture d'une vidéo (que vous avez prise donc) dans votre galerie. Une fois arrivée à son terme, on arrive sur une page nous recommandant d'obscures clips en provenance des réseaux sociaux. Qu'est-ce que ça fait là ?
Le Xiaomi 14 Ultra vient également avec une petite dizaine d'applications préinstallées dont on peut se débarrasser facilement. Cela reste malgré tout pénible sur un téléphone à 1 500 €. Même chose pour le « scan antivirus » à chaque installation d'un fichier APK qui, même s'il part d'une bonne intention, dispose malgré tout d'autorisations root qui nous mettent mal à l'aise.
Maintenant, admettons que ce ne sont que des reproches bourgeois et que le quidam ne devrait absolument rien trouver à redire à l'interface du Xiaomi 14 Ultra. Du moins s'il n'est pas particulièrement regardant sur la politique de mises à jour de l'entreprise. Eh oui, à l'heure où Apple, Samsung et Google offrent désormais jusqu'à sept ans de mises à jour logicielles, Xiaomi se contente toujours de cinq. Soyons francs : vous aurez déjà changé de smartphone d'ici là, mais on apprécierait de voir le fabricant emboîter le pas à ses concurrents.
Appareil photo : la claque est totale
Des années que Xiaomi s'avance chaque année, claironnant à qui veut l'entendre qu'il est le meilleur en photographie. Et si, cette année, c'était la bonne ? Entendons-nous bien : les modèles Ultra de Xiaomi s'en sont toujours très bien sortis en photographie. Mais ils n'ont pas pour autant meilleure réputation qu'un iPhone, qu'un Galaxy ou qu'un Pixel de Google. Le Xiaomi 14 Ultra a-t-il ce qu'il faut pour changer le paradigme ?
La configuration photo du Xiaomi 14 Ultra :
- Grand-angle : 50 Mpx (1" ; ƒ/1.63-4.0 ; 23 mm ; OIS)
- Ultra grand-angle : 50 Mpx (1/2.51" ; ƒ/1.8 ; 12 mm)
- Téléobjectif 3.2x : 50 Mpx (1/2.51" ; ƒ/1.8 ; 75 mm ; OIS)
- Téléobjectif 5X : 50 Mpx (1/2.51" ; ƒ/2.5 ; 120 mm ; OIS)
- Selfie : 32 Mpx (1/3.14" ; ƒ/2.0 ; 22 m)
Le photography kit
Dans sa grande mansuétude, Xiaomi nous a également fourni le kit photographie (199 €) qui accompagne son dernier fleuron. Un pack d'accessoires consistant en une coque, un module affichant un bouton de déclenchement et une molette d'exposition doublée d'une batterie de secours, et deux filtres à venir visser sur le bloc d'appareils photo.
Autant l'écrire : son utilisation ne change en rien la qualité des photos. On y trouve cependant deux avantages. Le premier est la possibilité de venir visser des filtres dédiés aux objectifs traditionnels (diamètre 67 mm). On peut donc complètement adjoindre au Xiaomi 14 Ultra une lentille anti-UV, ou même polarisante. L'autre avantage est d'avoir un contrôle plus direct sur l'exposition grâce à la molette dédiée, qui se présente directement sous l'index de l'utilisateur quand on tient l'ensemble à l'horizontale.
Maintenant, à vous de faire le calcul. À 1 499 € le téléphone, et 200 € le kit photo, on ne vous apprendra rien en disant que vous pouvez pour le même prix vous faire très plaisir avec un véritable appareil photo hybride. Un gadget dont on ne recommande pas forcément l'achat donc.
Grand-angle
Après des années à tester des smartphones haut de gamme, ce serait mentir si nous écrivions ici que nous sommes systématiquement impressionnés par les capacités photo des smartphones. La vérité est que seuls quelques produits, très rares, arrivent encore à tirer leur épingle du jeu tous les ans. La bonne nouvelle, c'est que le présent Xiaomi 14 Ultra en fait partie.
La qualité des photos est impressionnante © Pierre Crochart pour Clubic
Si c'est davantage ses atouts en longue focale qui nous ont impressionnés, impossible de rester de marbre devant l'incroyable qualité des clichés du grand-angle. À nos yeux, tout est parfait. Le piqué est hors du commun, les couleurs sont absolument sexy et l'exposition à l'équilibre. Rien n'est à jeter.
Xiaomi fait grand cas de la capacité de l'objectif du grand-angle de varier son ouverture entre ƒ/1.63 et ƒ/4.0. Dans les faits, difficile de vraiment se rendre compte de ce que ça change. Ce n'est qu'en forçant le mode manuel et en prenant des clichés à des ouvertures différentes que l'on remarque vraiment la différence. À ƒ/1.63, la profondeur de champ est logiquement plus courte et donc le bokeh assez prononcé — comme sur un portrait. À ƒ/4.0, le flou d'arrière-plan est plus doux, et laisse mieux distinguer les éléments au fond. On s'amusera quelques minutes avec ça avant de tout laisser en automatique ; le smartphone fait très bien sa tambouille tout seul pour nous proposer les meilleurs réglages selon les situations.
Ultra grand-angle
Nous avons rarement été soufflés par un module ultra grand-angle, mais le modèle du dernier Xiaomi coche toutes les bonnes cases. Définition généreuse, ouverture correcte, taille suffisante pour garantir un piqué satisfaisant… tout y est.
Observez donc ces couleurs magnifiques (par ailleurs très cohérentes avec celles du module principal) et cette détérioration à peine marquée de la netteté sur les bords de l'image. C'est absolument impressionnant.
Téléobjectif/Zoom
Notre mâchoire n'a pas fini de se décrocher. Le duo de téléobjectifs du Xiaomi 14 Ultra est fait du même bois que les deux autres capteurs de la configuration. Autorisant un zoom optique 3,2 x ou 5 x, et poussant sans aucun problème jusqu'à 30 x sans trop de perte visible en numérique, on a entre les mains un smartphone d'une polyvalence complètement folle.
Les mêmes adjectifs que ceux utilisés précédemment peuvent s'appliquer ici. Le piqué est tout bonnement exceptionnel, le niveau de détail hors de ce monde et les couleurs, encore une fois, explosent l'écran de leur richesse et leurs nuances. On a rarement vu d'aussi beaux clichés sortis d'un smartphone.
Forcément, il peut y avoir des ratés. Mais il faut aller les chercher ! Ce n'est que lorsqu'on se montre trop gourmands en matière de zoom numérique que les lois de la physique reprennent leurs droits. Xiaomi utilise un algorithme d'intelligence artificielle pour tenter de recomposer les images prises de trop loin, mais les résultats ne sont pas toujours très probants. En témoigne ce volatile qui tient plus de la peinture à l'huile que de la photo animalière.
Photos de nuit
Forcément, avec un attirail pareil, on pouvait s'attendre à ce que le Xiaomi 14 Ultra soit aussi un excellent photographe nocturne. Sans surprise, le compte y est donc également, avec des clichés fort bien exposés, au niveau de détail très élevé et au bruit quasiment imperceptible si une quelconque source lumineuse se trouve dans l'image. On note aussi l'apport du capteur 1" sur le grand-angle, qui retarde comme jamais le déclenchement du mode photo nocturne. Preuve que le bougre est capable de trouver suffisamment de lumière dans presque toutes les circonstances.
On fera tout de même remarquer que le téléobjectif 5x fait bande à part en matière de colorimétrie, avec des tons plus chaud que ses petits frères. On ne lui en tient pas trop rigueur, la prouesse est intacte.
Portraits et selfies
Comme le Xiaomi 14, le modèle Ultra embarque plusieurs profils de couleur et autorise l'usage de différentes focales pour trouver le réglage de mode portrait qui nous convient. Par défaut, le mode portrait Leica est un peu agressif sur les contrastes. C'est sûr, les photos sortent du lot, mais au détriment de leur naturel. Qu'on se rassure, un simple clic dans l'angle supérieur gauche de l'interface permet de passer de l'un à l'autre.
Le portrait est un autre exercice dans lequel le Xiaomi 14 Ultra se sent particulièrement à son aise. Grâce à sa batterie d'objectifs performants, il y a vraiment de quoi s'amuser avec la profondeur de champ et les focales. Un autre point à mettre au crédit de la polyvalence de l'appareil.
Le module photo avant n'est pas en reste dans sa capacité à isoler le sujet et à le mettre en valeur avec de belles couleurs et un léger lissage. Une nouvelle fois, le mode portrait est peut-être un peu costaud sur les contrastes cependant.
Vidéo
Pour conclure cet épais chapitre dédié à l'image, un petit tour s'impose côté vidéo. Déjà, une petite contrariété nous frappe : l'enregistrement en HDR n'est pas disponible au-delà de 30 images par seconde. Une déconvenue sur un smartphone aussi bien doté, surtout que les iPhone proposent ce genre de configuration depuis l'iPhone 13 il y a deux ans.
Une fois que la moue nous est passée, on a toutefois pu se satisfaire des excellentes vidéos qui sortent de ce monstre de photophone. En 4K à 60 fps, les rushs sont d'excellente qualité, et la stabilisation optique absolument épatante sur toute la ligne. On déconseillera évidemment de trop se déplacer en filmant aux plus longues focales. Le système OIS a ses limites pour compenser les mouvements de marche.
Enfin, on trouve également un mode « Film », équivalent au mode cinématique des iPhone. Celui-ci permet d'appliquer un flou d'arrière-plan et d'adopter un format d'image plus cinématographique. Cependant, on est ici limités à du 1080p à 24 fps, avec aucune possibilité de contrôle.
Autonomie : on reste sur notre faim
On ne l'avait pas vu venir, mais le Xiaomi 14 nous aura finalement laissé une meilleure impression que son grand frère en matière d'autonomie. Rien, a priori, n'explique cette différence de ressenti (même configuration, batterie plus généreuse qui compense l'écran de plus grande taille…), mais le fait est qu'on n'a rarement pu tirer plus d'une journée d'utilisation dans notre scénario « agressif » de test. Comprendre : accumuler plus de 5 h de temps d'écran la même journée en cumulant du jeu, des réseaux sociaux, de la vidéo et un long shooting en extérieur.
Le fait est qu'après une journée, il ne nous restait plus que 25 % de batterie (19 % le lendemain au réveil). Assumer une deuxième journée avec si peu, c'est difficile. Maintenant, remettez ces chiffres en perspective : si vous ne cumulez que 3 h de temps d'écran ou moins, il sera évidemment possible de tenir deux jours. Surtout si vous évitez les jeux et les tournages à rallonge.
Le chargeur 90 W inclus permet à un Xiaomi 14 Ultra éteint d'être pleinement rechargé en un peu moins de 45 minutes. En 20 minutes seulement, on avait déjà atteint les 60 %. C'est évidemment très rapide, mais on s'étonne que Xiaomi commence déjà à délaisser ses chargeurs 120 W dont il avait pourtant fait tout un foin il y a un an. Pas une si bonne idée, la recharge ultrarapide ?
Xiaomi 14 Ultra : prix, disponibilité et concurrence
Le Xiaomi 14 Ultra est officiellement disponible depuis 18 mars au tarif unique de 1 499,90 € (16 + 512 Go).
C'est écrit dessus, le Xiaomi 14 Ultra, c'est le très haut du panier. En l'occurrence, il va jouer des coudes avec les modèles les plus premium du marché actuel. Il confronte naturellement le Samsung Galaxy S24 Ultra, le Honor Magic 6 Pro et l'inévitable iPhone 15 Pro Max.
Xiaomi 14 Ultra : l'avis de Clubic
Smartphone exceptionnel, le Xiaomi 14 Ultra n'usurpe pas sa future réputation de roi de la photographie. On a rarement été aussi impressionnés devant des photos capturées au smartphone et pris autant de plaisir à en examiner les moindres détails. Des couleurs au piqué, en passant par la générosité de la définition des images, aucun aspect n'a été laissé au hasard par Xiaomi, qui doit définitivement être pris très au sérieux en matière de photographie.
Solidement équipé, le Xiaomi 14 Ultra ne manque de rien et propose à la fois la meilleure expérience photo du marché, mais aussi des performances de haut vol et un écran somptueux.
Maintenant, demeurent toujours quelques incorrigibles points noirs au tableau du smartphone. Des publicités, notamment, dans l'interface d'un terminal vendu presque 1 500 €. Inacceptable, selon nous, d'autant que le fabricant n'a pas suivi ses concurrents Samsung et Google sur le support logiciel étendu à sept ans, rendant de fait le Xiaomi 14 Ultra moins durable qu'un Galaxy S24 Ultra ou Pixel 8 Pro.
- Une qualité photo hors du commun
- Un smartphone remarquable sur toute la ligne
- Des performances de haut vol
- Écran super lumineux
- Pas de HDR en 4K60 fps
- Toujours "que" 5 ans de MàJ
- Des pubs sur un téléphone à 1 500 €
- Autonomie perfectible