Test Motorola Edge 50 Pro : une bonne surprise sur le milieu de gamme

Année après année, Motorola muscle son jeu et propose des smartphones toujours plus perfectionnés. Rarement mis en avant dans les comparatifs de fin d'année, Motorola tient peut-être sa poule aux œufs d'or avec sa nouvelle gamme Edge 50.

Avec le Motorola 50 Fusion abordable, le Motorola 50 Pro milieu de gamme et le Motorola 50 Ultra qui cherche à se mesurer aux plus grands, le constructeur propose une nouvelle fournée d'appareils bien positionnés sur leur marché respectif. Cela fait un moment que nos équipes chez Clubic n'avaient pas touché un Motorola, alors partons sans plus attendre à la découverte de ce nouveau modèle !

Test réalisé sur un smartphone prêté par la marque.

Dans la boîte du Motorola Edge 50 Pro

• Adaptateur secteur 125 W ;
• Coque de protection en silicone ;
• Câble USB-A vers USB-C.

Design : un look tout en finesse

Le Motorola Edge 50 Pro n'est pas le smartphone de 6,7 pouces habituel. Déjà, il est l'un des rares à faire de la résistance avec des bordures incurvées. Un détail qui le fait passer pour plus fin qu'il ne l'est réellement (8,2 mm) et qui rend sa prise en main fort agréable.

Surtout, ce qui frappe, c'est le revêtement dorsal en cuir végétal. Très doux, il donne aussi un côté premium au smartphone. Récemment, on a pu apprécier ce type d'esthétique au dos du Xiaomi 14 Ultra ; un smartphone à 1 500 € !

L'intégration du bloc d'appareil photo, dans la continuité du reste du châssis, est aussi fort bien pensée. Elle nous évoque les OPPO FindX de ces dernières années — ce qui ne fait rien pour atténuer nos impressions de smartphone très haut de gamme.

En clair : de très bonnes impressions. Même si la courbure de l'écran nous donne un peu l'impression qu'elle sert à dissimuler des bordures un peu épaisses au sommet et sur le menton du téléphone.

Enfin, on retrouve les boutons d'allumage et de volume sur la tranche droite. Le tout tombe facilement sous les doigts. Plus facilement, en tout cas, que le capteur d'empreintes digital sous l'écran, situé trop bas pour une préhension parfaite.

Le Motorola Edge 50 Pro est certifié IP68 et son écran dispose d'un verre Gorilla Glass dont la génération n'est pas précisée dans la fiche technique communiquée par le constructeur.

Écran : une dalle surcadencée et très lumineuse

Comme les précédents mobiles de Motorola, l'écran du Edge 50 Pro est cadencé à 144 Hz. Une coquetterie, bien sûr, à laquelle il ne faut en réalité pas vraiment prêter attention. À moins de l'activer manuellement dans les réglages (et donc de dire adieu à toute notion d'autonomie), jamais le mode automatique ne vous permettra de dépasser les déjà généreux 120 Hz. Sauf dans les jeux compatibles bien sûr.

On apprécie en revanche l'adoption d'une définition dite 1,5K, plus fine que le 1080p habituel (on est ici à 1220p, pour une résolution de 446 ppp).

L'autre excellente impression vient de la luminosité de la dalle. Même si l'on a vu mieux sur des téléphones de gamme supérieure, on est impressionnés par la grande lisibilité du Edge 50 Pro en extérieur et en plein soleil. C'est clairement l'un des avantages du smartphone, surtout à ce prix.

Malheureusement, la colorimétrie n'est pas le point fort du mobile qui nous intéresse aujourd'hui. On s'en aperçoit dès le démarrage : l'écran est très bleu, très froid. Heureusement, un passage par les réglages permet de corriger un peu le tir en choisissant notamment le mode Couleurs Éclatantes — plus équilibré que Couleurs Saturées. Une roue chromatique permet d'aller encore plus loin dans la correction, mais retenez que par défaut, le compte n'y est pas tout à fait.

Performances : un Snapdragon qui peut le plus comme le moins

C'est la première fois que nous prenons en main un smartphone doté de la puce Snapdragon 7 Gen 3. Petite sœur de l'impeccable Snapdragon 8 Gen 3 qui équipe tous les smartphones Android haut de gamme du marché, comme le Samsung Galaxy S24 Ultra, cette puce gravée en 4 nm produit d'excellents résultats en navigation au quotidien.

Aucun ralentissement n'est à regretter, pas plus que des ralentissements dans l'éventualité où l'on passe rapidement d'une application à une autre. Dans l'ensemble, c'est du très bon. Il n'y a en réalité que dans l'application Caméra que les choses se gâtent un peu. En effet, passer d'un capteur à un autre prend parfois un temps étonnamment long. Et l'on ne parle même pas du déclenchement nécessaire pour le mode portrait. On se croirait par moments sur un téléphone d'entrée de gamme.

Dans les benchmarks, le SoC Snapdragon 7 Gen 3 s'en sort très correctement, atteignant presque les 900 000 points sur AnTuTu et délivrant un score en single-core très honorable sur Geekbench. Ce dernier met pourtant en lumière la faiblesse de ce processeur : les tâches impliquant plusieurs cœurs, et donc les calculs complexes, qui occasionneront des ralentissements. Sur Genshin Impact, le smartphone tient impeccablement les 60 images par seconde avec le preset de qualité Moyen.

En jeu, le Motorola Edge 50 Pro s'en sort pourtant très bien grâce à un GPU Adreno 720 qui délivre une prestation équilibrée. Plus impressionnant encore : la chauffe est maîtrisée de main de maître. Même plus d'une heure de benchmarks intensifs n'a pas rendu le téléphone brûlant au point de ne pas pouvoir le tenir. Le Xiaomi 14 ne peut pas en dire autant.

Interface : une surcouche discrète, proche du stock

Motorola s'est toujours montré raisonnable sur l'empreinte laissée sur ses smartphones. Contrairement à un Samsung, par exemple, qui met le paquet pour rendre One UI particulièrement reconnaissable, le constructeur offre une expérience Android proche du stock, sur laquelle il vient simplement greffer ça et là quelques services additionnels.

Des services… et des applis, bien entendu. S'il n'est pas aussi gourmand qu'un Xiaomi en matière de bloatwares, Motorola installe sur son Edge 50 Pro une petite dizaine d'applications dont on se passerait bien. Heureusement, toutes peuvent être désinstallées facilement en quelques clics. On passe l'éponge.

Rien à regretter côté fonctionnalités. Les bords incurvés du smartphone offrent même la possibilité d'être avertis d'une notification entrante par un rai lumineux, lorsque le téléphone est placé face au sol.

Point de fonctionnalités d'IA génératives au menu néanmoins. La marque inscrit tout juste la mention d'intelligence artificielle sur quelques slides de son site pour utiliser les buzzwords qui vont bien, mais il ne s'agit en réalité que d'ajustements automatiques dans le traitement de photos, ou d'un moteur de recherche interne plus performant qu'à l'accoutumée.

Enfin, pour aborder le cas des mises à jour, Motorola promet trois mises à niveau majeures d'Android et quatre ans de correctifs de sécurité. Un peu chiche, quand on sait que le concurrent direct Pixel 8 promet désormais sept ans.

Appareil photo : un bilan photo étonnant

Sans jugement aucun : ce n'est pas nécessairement sur la photo que l'on va venir chercher Motorola. Pourtant, le Edge 50 Pro a réussi à nous étonner. Malgré une interface dont la réactivité laisse à désirer, le bilan est, dans l'ensemble, très positif.

La configuration photo du Motorola Edge 50 Pro :

• Grand-angle : 50 Mpx ; 1/1.55" ; ƒ/1.4 ; PDAF ; OIS ;
• Ultra grand-angle : 13 Mpx ; ƒ/2.2 ; 120° ;
• Téléobjectif 3x : 10 Mpx ; ƒ/2.0 ; PDAF ; OIS ;
• Selfie : 50 Mpx ; ƒ/1.9.

Grand-angle

Le meilleur atout du grand-angle du Motorola Edge 50 Pro, c'est la très grande ouverture (ƒ/1.4) de son objectif grand-angle. Conjugué à un capteur de belle taille et à une matrice de 50 mégapixels, on obtient des clichés fourmillant de détail, au piqué vraiment impressionnant pour un smartphone à ce prix.

On remarque néanmoins que Motorola a parfois la main un peu lourde sur le traitement. Le micro-contraste (clarté) et la saturation sont généreusement rehaussés afin d'apporter un petit supplément d'âme à des clichés qui ne perdraient rien de leur superbe à être plus neutres.

Le Motorola Edge 50 Pro impressionne essentiellement pour la qualité de ses photos © Pierre Crochart pour Clubic

Ultra grand-angle

On est rarement surpris par un ultra grand-angle. Et pourtant, celui du Edge 50 Pro produit vraiment de bons résultats. On apprécie en particulier la quasi-absence de perte de netteté dans les angles. Une rareté absolue, surtout sur des téléphones milieu de gamme, qui ont pour habitude de tout miser sur le capteur standard.

Le seul véritable reproche qu'on peut lui faire est de proposer des photos bien plus froides que ne le sont celles du module grand-angle. À certaines occasions, on distingue également une teinte verdâtre désagréable. Un manque de continuité dans la colorimétrie qui ne dérangera cependant que nous, qui mitraillons une même scène avec les différents capteurs pour les éprouver dans différents scénarios.

Peut-être juste un reproche : proposer des photos bien plus froides que ne le sont celles du module grand-angle © Pierre Crochart pour Clubic

Téléobjectif/Zoom

Malgré ses modestes 10 millions de pixels, le téléobjectif du Edge 50 Pro a du répondant. Comme les autres capteurs, il impressionne par son piqué. Toutefois, on observe aussi quelques hésitations sur l'autofocus. Un défaut qui, on le verra, pose d'autant plus de problèmes en intérieur et en faible luminosité, le capteur ayant grand-peine à trouver où faire le point malgré son ouverture à ƒ/2.0.

En revanche, n'attendez pas trop des capacités de zoom numérique du smartphone (jusqu'à 30x). La qualité de l'image se détériore très rapidement, au point de donner de la bonne vieille bouillie de pixels. Dépendant de la distance qui vous sépare de votre sujet, un grossissement 10x peut toutefois s'envisager.

Le téléobjectif a vraiment du répondant © Pierre Crochart pour Clubic

Photos de nuit

En basse lumière, les choses se corsent un peu pour les capteurs secondaires. En effet, difficile de rivaliser avec le grand-angle et son ouverture ƒ/1.4. Sur l'ultrawide et le téléobjectif, les résultats sont très bruités et manquent de finesse. On pourrait toutefois reprocher au grand-angle d'être un peu trop généreux avec la correction d'exposition — il fait bien plus noir que cela au moment où l'on prend la photo.

Portraits et selfies

Les portraits, c'est la grosse déception du Motorola Edge 50 Pro. Il a parfois fallu nous y reprendre à cinq reprises pour obtenir une photo avec le sujet qui est net, et pas l'arrière-plan. Quel dommage, car pour l'essentiel les clichés sont diablement bons ! Toujours aussi soignés en matière de détails et de finesse.

Les défauts du mode portrait sont selon nous à imputer au Snapdragon 7 Gen 3, qui ralentit l'interface du Edge 50 Pro. Il se passe parfois quelques longues secondes entre le moment où vous déclenchez l'obturateur et le moment où vous pouvez découvrir le portrait dans votre photothèque. Rien de rédhibitoire ici, simplement une piqûre de rappel : nous sommes sur un téléphone milieu de gamme.

Le mode selfie est quant à lui de très bonne qualité. Grâce à son capteur 50 mégapixels, il offre des autoportraits au niveau de détail excellent — même si on lui reprochera également quelques lacunes en matière de mise au point.

Vidéo

On espère que vous aimez la couleur ! Parce que le Motorola Edge 50 Pro a tendance à pousser la saturation au maximum lorsqu'on pratique le mode vidéo. Plafonné à de la 4K à 30 images par seconde, ou du 1080p à 60 images par seconde, le smartphone de Motorola impressionne pour la qualité de sa stabilisation. Les mouvements de l'utilisateur sont très harmonieusement compensés et facilitent les transitions fluides.

C'est un petit peu plus saccadé en 4K, mais on recommande vraiment de préférer cette résolution. L'image en 1080p est trop brouillonne pour vraiment mettre en valeur le sujet de vos vidéos.

Autonomie : dans la moyenne

On ne s'attendait pas à des miracles de la part du Motorola Edge 50 Pro, côté autonomie. Sa batterie de 4 500 mAh paraît presque modeste de nos jours. Et pourtant, le smartphone a largement rempli son contrat en nous restant fidèle pendant tout juste une intense journée.

Au total, ce sont environ 5 h 30 de temps d'écran qui ont pu être accumulés, et répartis entre de la photo, du jeu, de la vidéo et d'interminables sessions de scrolling sur les réseaux. Un bon bilan.

Mais ce n'est pas tout. Avec le chargeur 125 W inclus, le Motorola Edge 50 Pro est même capable de se recharger intégralement en seulement 20 minutes. Prodigieux — et une nouvelle fois, aucune chauffe inquiétante à signaler.

Motorola Edge 50 Pro : prix, disponibilité et concurrence

Le Motorola Edge 50 Pro est d'ores et déjà disponible dans les coloris noir, gris cendré et lavande. En France, le smartphone n'est commercialisé que dans une seule édition 12 Go de RAM et 512 Go de stockage, pour 699 €.

Un tarif plutôt accessible, qui le confronte directement à des références comme le Google Pixel 8 ou le OnePlus 12R. Mais gardons aussi en tête la bonne surprise Nothing Phone 2(a) qui, a seulement 349 €, a rebattu les cartes du milieu de gamme ces derniers mois.

Motorola Edge 50 Pro : l'avis de Clubic