Test Sihoo Doro S300 : cette chaise ergonomique "antigravité" a su nous convaincre

Marque chinoise encore méconnue, Sihoo gagne en popularité grâce à des chaises gaming à tous les prix. Nous testons aujourd'hui la Doro S300, un modèle haut de gamme qui se veut ergonomique sans atteindre les sommets tarifaires des marques les plus en vue sur ce segment, Razer pour ne pas la nommer.

Un carton particulièrement volumineux… et lourd

Sur le papier (enfin, sur les photos d'Internet), la Doro S300 ne semble pas fondamentalement plus grande, plus grosse ou plus lourde que des chaises gaming et ergonomiques comparables, comme la Fujin Pro signée Razer que nous testions il y a quelques mois. Sur le papier certes, mais dans les faits, le carton est imposant, en comparaison ! En regardant sa fiche, on comprend pourquoi : la chaise est donnée pour 26,2 kilogrammes.

Imposant, le carton renferme les éléments, bien rangés © Nerces pour Clubic

Les habitués auront noté que c'est tout de même moins que la Razer Fujin Pro évoquée précédemment, mais cela reste sensiblement plus que de nombreux autres modèles. Cela ne tarde d'ailleurs pas à se ressentir, élément par élément, dès lors que l'on ouvre le carton. Là, on remarque d'abord que Sihoo a plutôt fait du bon travail pour organiser les choses avant de découvrir qu'un effort aurait toutefois pu être fait sur la notice afin qu'elle soit un peu plus grande. Mais ce n'est rien de grave.

Ce n'est effectivement pas un réel problème, car le montage de la Doro S300 est au moins aussi simple que celui de la Fujin Pro avec, notamment, l'identification très facile des différentes vis, lesquelles ne sont d'ailleurs pas nombreuses. Les choses débutent par l'étoile de la base, qui doit toutefois recevoir les tubes de pied, un pour chaque « bras », avec deux vis de fixation. Ils sont souvent prémontés, mais pas ici.

Les « bras » doivent être assemblés un à un © Nerces pour Clubic

Dans un second temps (remarquez, on peut aussi inverser), les roues s'attachent sur leur bras respectif, et comme souvent, cela se monte aussi simplement que cela se démonte. L'étape suivante implique la fixation du vérin hydraulique et du petit cache de décoration. Il est alors possible de s'attaquer au « gros » du chantier : l'insertion du dossier dans l'assise. Cela se fait sans réelle difficulté, mais pour gagner du temps, le faire à deux est un plus.

Sihoo détaille la procédure de montage et les réglages © Sihoo

Trois vis viennent solidariser l'ensemble, et on peut dès lors saisir les accoudoirs pour les placer sous l'assise. On a deux vis pour chaque accoudoir, et par rapport à Razer, on peut simplement regretter que lesdites vis ne soient pas prémontées. Enfin, dernière étape avant de jouer avec les réglages : il faut prendre le combo assise/dossier pour le fixer sur la roue et son vérin hydraulique. C'est un regret pour nous à ce niveau, car il est, comme toujours, extrêmement difficile de démonter le vérin.

Seuls accessoires livrés par Sihoo : une paire de gants © Nerces pour Clubic

La chaise Doro S300 est maintenant prête, car il nous faut souligner l'absence presque totale d'accessoires. Sihoo a effectivement décidé d'intégrer le soutien lombaire à son dossier, et il n'est pas non plus question d'appui-tête. Ce même dossier dispose en effet d'un réglage sur quatre hauteurs. En réalité, le seul accessoire livré par Sihoo est une paire de gants : pas indispensable, mais pourquoi pas, après tout.

Des réglages en pagaille, mais peu de verrouillages

Par rapport à de nombreuses autres chaises gaming, Sihoo a opté pour un design tout en chromes. Question de goûts évidemment, mais nous préférons quelque chose d'un peu plus sobre à Clubic, d'autant que cela marque facilement et se salit bien plus vite qu'une autre matière. Nous avons par ailleurs reçu la version blanche de la Doro S300, mais une chaise noire est aussi au catalogue.

Autre point à souligner et dont on se rend compte dès le montage, Sihoo a opté pour des mécanismes relativement « lourds », avec des ressorts imposants et un important boîtier de commandes au niveau de l'assise. Ces points se remarquent aussi d'emblée dès lors que la chaise est montée. En fin de compte, la Doro S300 affiche un design assez original, au moins pour une chaise gaming, s'entend, avec un mélange d'éléments massifs pour les commandes et les contrôles, et d'autres plus fins, plus épurés, sur le dossier ou les accoudoirs.

Le montage ne pose aucun problème particulier © Nerces pour Clubic

Ces accoudoirs ne nous ont pas complètement convaincus. Initialement, ils sont bien pensés, avec cette conception dite « 6D ». On peut les ajuster en hauteur (sur 6,5 centimètres), en avant et en arrière (sur 4,5 centimètres), vers l’intérieur et l'extérieur (sur 8 centimètres), mais on peut aussi en modifier l'angle horizontal (sur 72 degrés) autant que vertical (sur 35 degrés). Enfin, Sihoo insiste sur le fait que les accoudoirs sont coordonnés avec le dossier… comme à peu près toutes les chaises, en réalité.

Si nous n'avons pas été complètement convaincus par ces accoudoirs, c'est d'abord à cause de la forme des mousses légèrement incurvée, mais surtout du fait de leur largeur relativement limitée. Nous aurions aimé quelque chose d'un peu plus ample pour nos coudes. Il en va d'ailleurs de même pour l'assise, un peu étroite pour des gabarits costauds. Un problème de « taille » qui fait regretter l'absence de modèle « XL » au catalogue de Sihoo.

Les commandes de contrôle sont plutôt bien placées © Nerces pour Clubic

En revanche, soulignons l'excellente conception de cette assise ultra-confortable grâce au mécanisme « antigravité » imaginé par Sihoo. La firme va un peu loin dans les superlatifs, mais la paire d'élastiques en fibre de verre utilisée conjointement à quatre ressorts prévus pour absorber les chocs assure effectivement une « suspension » remarquable quand on prend place dans la chaise. Rares sont les modèles aussi confortables, d'autant plus à ce niveau de prix.

La paire d'élastiques en fibre de verre autorise aussi une inclinaison intéressante et tout en souplesse du dossier. Là, cependant, nous avons ressenti une pointe de déception. Sihoo a prévu un déverrouillage du dossier pour que l'on choisisse n'importe quelle inclinaison. Hélas, il n'est ensuite possible de verrouiller que sur trois positions (100, 110 ou 130 degrés). Il en va d'ailleurs un peu de même pour les ajustements des accoudoirs ou du dossier : ils fonctionnent avec un système de crans, pas totalement libre, donc.

Deux des orientations possibles des accoudoirs © Nerces pour Clubic

Heureusement, le contrôle est tout de même de mise, et en plus des réglages des accoudoirs, de la hauteur du dossier et de l'inclinaison du dossier, on peut donc ajuster la position (en profondeur) de l'assise (sur 7 centimètres) et en modifier, bien sûr, la hauteur (sur 8,5 centimètres). L'un dans l'autre, et en dehors des grands gabarits donc, il sera simple de parfaitement ajuster les choses. Le côté « ergonomique » mis en avant par Sihoo n'est pas le moins du monde usurpé.

À l'usage d'ailleurs, cette Doro S300 ergonomique est effectivement très convaincante. Elle n'est pas au niveau d'une Herman Miller Embody, le nec plus ultra dans le genre, mais n'a pas à rougir de la comparaison avec la déjà très bonne Fujin Pro de Razer. L'effet antigravité vanté par Sihoo donne un peu impression de « flotter » au moment de s'asseoir, ce qui est plutôt agréable. Le tissu maillé est impeccable, tant dans son maintien que dans la respirabilité qu'il procure… en particulier lors des fortes chaleurs !

Vérin et charnière robustes pour l'inclinaison du dossier © Nerces pour Clubic

Rien à redire non plus sur la forme du dossier ou l'intégration du soutien lombaire. Là encore, c'est une question de goûts, mais les deux « palettes » sur lesquelles les lombaires viennent s'appuyer font effet. Un réglage permet d'en ajuster à la fois la force et l'inclinaison. Cela dit, insistons bien sur la notion de « goûts », car plus encore que beaucoup d'autres périphériques gaming, une chaise est quelque chose de très personnel.

Pour terminer, mentionnons ainsi l'absence d'appui-tête : pas de petit « dossier » dédié ou de coussin à ajouter. Sihoo estime que la hauteur de son dossier est suffisante pour remplir ce rôle, mais nous ne sommes pas tout à fait d'accord. Dès 175 centimètres, ça peut être juste. Nous irons d'ailleurs un peu plus loin que Sihoo dans ses restrictions de taille : la marque parle d'usagers mesurant de 150 à 190 centimètres, mais dès 185 centimètres, ça paraît compliqué. Côté poids en revanche, les 136 kilos annoncés et la robustesse générale de la chaise inspirent confiance.

Sihoo Doro S300, l'avis de Clubic