La gamme Corsair One représente en quelque sorte le nec plus ultra de ce que peut nous préparer l’Américain en matière d’assemblage de mini-PC. Pour la fin d’année 2022, la société a préparé une nouvelle version de son « prodige », le Corsair One i300 que nous avons pris en main afin de voir ce qu’elle a dans le ventre.
- Performances de premier plan
- Élégance et compacité du boîtier
- CPU, GPU, SSD : la pointe du progrès
- Wi-Fi 6, Bluetooth 5.0
- Nuisances sonores contenues
- Le prix... forcément !
- Évolutivité plutôt limitée
- Peu de ports sur l'avant
Il y a deux ans de cela, nous avions déjà eu l’occasion de nous pencher sur le cas de ce Corsair One. Il s’agissait alors de la version a100 laquelle se distinguait par l’intégration d’un processeur AMD, en l’occurrence le Ryzen 9 3950X. En 2022, Corsair opère donc un retour vers Intel puisque sur notre i300 c’est un Core i9 qui est intégré. Notons toutefois d’emblée qu’il n’est pas question de la dernière génération Intel : sans doute Corsair a-t-il besoin d’un peu de temps pour trouver comment caser un monstre comme le 13900K dans les 12 litres de son minuscule boîtier.
Fiche technique Corsair One i300
Processeur | Intel Core i9 |
Taille de la mémoire | 64Go |
Carte graphique | NVIDIA GeForce RTX 3080 Ti |
Processeur | Intel Core i9 |
Type de processeur | Intel Core i9-12900K |
Fréquence du processeur | 3.2GHz |
Taille de la mémoire | 64Go |
Type de mémoire | DDR5 |
Fréquence(s) Mémoire | 4,800MHz |
Carte graphique | NVIDIA GeForce RTX 3080 Ti |
Mémoire vidéo | 12Go |
VR Ready (réalité virtuelle) | Oui |
Configuration disque(s) | SSD |
Disque principal | 2 To |
Disque secondaire | Sans disque secondaire |
Connecteurs panneau avant | Port USB 3.0 (x2), Port USB 3.1 Type C, Port Casque / Micro Jack 3.5mm |
Connecteurs panneau arrière | Port USB 3.0, Port USB 3.1 (x2), Thunderbolt 4/USB-C (x2), Port Ethernet, HDMI, Display Port |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 5 |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 6 |
Hauteur | 380mm |
Largeur | 200mm |
Profondeur | 176mm |
Poids | 7.18kg |
Une mini-tour toujours aussi élégante…
Si les premiers Corsair One accusent déjà quelques années, la marque reste fidèle au même design. Reconnu pour son élégance, ce dernier n’avait pas de raison de changer pour cette version i300 qui garde donc le format mini-tour compacte. L’emprise au sol est de 200 x 176 millimètres pour une hauteur de 380 mm. Notons en revanche que le poids est en baisse par rapport au a300 testé il y a deux ans : 7,18 kilogrammes aujourd'hui contre 7,38 kg à l'époque.
L’élégance de la bête est assurée par ce format extrêmement compact et cette silhouette de petite tour, mais aussi par le choix des couleurs : Corsair conserve l’esthétique sobre des précédents modèles avec une robre presque entièrement noire. Les seules fantaisies que s’est accordé le fabricant : des angles « cassés » pour éviter un aspect trop monolithique et la présence de deux longues bandes de LED placées sur la façade.
La connectique de l'arrière et, surtout, le petit bouton de ClearCMOS © Nerces
Une façade qui n’est guère fournie en connecteurs : 1 combo jack 3,5 mm (casque/micro), 2 USB-A 3.1 Gen 1 et 1 USB-C 3.2 Gen 2. L’arrière est mieux doté : 4 USB-A 3.2 Gen 1, 2 USB-A 3.2 Gen 2, 2 Thunderbolt 4, 1 RJ45 2,5 GbE, 5 jack 3,5 mm, 3 DisplayPort et 1 HDMI. Enfin, les parois du PC sont remarquables par leurs nombreux trous destinés à faire passer l’air aspiré vers l’intérieur du boîtier pour être expulsé via le ventilateur 140 mm situé au sommet. Ce dernier est protégé par un « couvercle » en métal que l’on retire via un bouton poussoir pour démonter la bête.
… à la conception toujours aussi stupéfiante
Nous l’avons dit, le volume du Corsair One n’est que de 12 litres. Le fabricant a bien sûr reconduit toutes ses astuces pour parvenir à loger la configuration évoquée plus haut dans si peu de place. Une fois le « couvercle » retiré, il faut encore débrancher le ventilateur pour ne pas être dérangé et retirer quatre vis avant de soulever légèrement les panneaux latéraux du Corsair One pour les faire basculer et ainsi révéler l’intérieur de la mini-tour.
Pas de jaloux : waterblock sur le CPU et sur le GPU © Nerces
Chacun des deux panneaux accueille donc un radiateur de bonne taille (180 mm côté CPU et 240 mm côté GPU) relié à un waterblock. Sans surprise, on retrouve le logo Corsair sur ces deux pièces, le fabricant ayant repris la structure de ses kits de watercooling. Si le refroidissement du Core i9-12900K ressemble beaucoup à celui du Ryzen 9 3950X, on voit que la GeForce RTX 3080 Ti chauffe davantage que la RTX 2080 Ti du a100 : un ventilateur de plus est mis en place.
Derrière la présence des deux circuits de watercooling, l’idée est d’aboutir à la mise en place de deux chambres distinctes : une pour le CPU, l’autre pour le GPU. La partie basse du boîtier est réservée à l’alimentation qui reste, une fois encore, un modèle Corsair, mais que le fabricant a musclée par rapport au a100 : nous passons à une SF750 certifiée 80 Plus Platinum quand il n’était question que de 600 Watts il y a deux ans. Le SF est pour « SFX » un format d'alimentation plus compact.
De l’agencement des composants internes
La fiche technique et plusieurs points de la description du boîtier nous ont amenés à évoquer les composants ici mis en place par Corsair. Il est important de noter que tous sont finalement des produits que l’on peut trouver quasiment à l’identique dans le commerce. Ainsi, la carte mère au format mini-ITX est un modèle MSI : l’excellente MEG Z690i Unify. Elle dispose d’un chipset Z690 et de deux emplacements pour mémoire DDR5.
La conception interne du Corsair One est un pur bijou © Nerces
Notons que ces deux emplacements sont d’ores et déjà occupés et que, chose surprenante, ils le sont par des barrettes Micron, de la DDR5-4800 en 2x 16 Go. Autre surprise, le SSD n’est pas davantage un modèle Corsair : le fabricant a jeté son dévolu sur un produit estampillé Samsung, le PM9A1 en version 2 To. Il est réputé pour ses excellentes performances, mais aussi pour son échauffement limité et trouve sa place dans de nombreux portables haut de gamme.
Inutile de revenir sur le cas du processeur – un Intel Core i9-12900K – que nous avons déjà testé dans nos colonnes, mais attardons-nous sur la carte graphique. Corsair a effectivement opté pour ce qui se fait de mieux – ou presque – en génération Ampere avec l'impressionnante GeForce RTX 3080 Ti. Peut-être aurons-nous bientôt un Corsair One en RTX 4000, mais sur une machine d’une telle compacité arriver un loger un monstre comme la 3080 Ti est déjà un miracle.
Qu’est-ce qu’il a dans le ventre ?
Nous avons gardé les réglages par défaut, mais le BIOS de la carte mère MSI MEG Z690i Unify regroupe toutes les options imaginables © Nerces
À la lecture des composants embarqués par Corsair, vous aurez compris que l’objectif du fabricant était aussi de montrer qu’une machine aussi compacte ne nécessitait pas forcément des éléments spécifiquement travaillés pour le projet. Puisque tous ces composants sont bien connus, il ne nous semblait pas utile de nous éterniser sur le côté performances, mais il fallait tout de même vérifier que la promesse de Corsair était tenue.
AIDA 64
En premier lieu, c’est le sous-système mémoire qui nous intéresse avec ses barrettes de DDR5. Petite déception : si les résultats ne sont pas mauvais, ils sont loin des meilleurs débits relevés en la matière et la latence est dans la moyenne basse. Une explication à cela : sans doute pour préserver la machine, Corsair n’a pas poussé les réglages des composants.
3DMark
Performances observées sur 3DMark © Nerces
Nous enchaînons avec 3DMark sur lequel nous avons fait tourner les deux scènes TimeSpy Extreme et Port Royal. Pas grand-chose à redire, avec 9 453 points sur la première et 12 652 points sur la seconde, nous sommes « dans les clous ». Il va sans dire que la machine ne devrait être en difficulté sur aucun jeu vidéo.
Blender Benchmark
Performances observées sur Blender © Nerces
Les tests se poursuivent avec deux itérations de Blender : la première pour tester le processeur et la seconde pour tester la carte graphique. Cette dernière est évidemment bien plus performante sur le rendu 3D, mais dans un cas comme dans l’autre, les résultats sont conformes aux attentes.
Cinebench R20/R23
Le Core i9-12900K du Corsair One méritait des tests « pour lui tout seul » et le duo Cinebench est là pour ça. Sur le R20, les choses sont étonnantes avec des performances en single thread plus élevées que ce que nous attendions et, en revanche, plus faibles en multi thread, mais rien de dramatique.
Sur Cinebench R23, les résultats sont moins « originaux » et, avec 23 998 points en multi thread ainsi que 1 962 points en single thread, le Core i9 du Corsair One se comporte exactement comme il est supposé le faire.
PCMark
Comme toujours, nous utilisons PCMark pour vous donner une idée des performances « globales » de la machine. L’indice général s’établit à 8 583 points et se décompose en 11 238 points pour la partie essentials, 9 381 points sur la productivity et 16 273 points pour le digital content creation. Inutile de dire que le Corsair One i300 pulvérise ici le modèle a100.
CrystalDiskMark
Performances observées sur CrystalDiskMark © Nerces
Alors que nous testons beaucoup de SSD sur Clubic, c’est la première fois que nous disposons du Samsung PM9A1. Son passage sur CrystalDiskMark vient confirmer l’excellente réputation de ce modèle que Samsung a tendance à réserver aux intégrateurs : que l’on parle des débits en Mo/s ou des IOPS, il se classe aisément parmi les meilleurs modèles PCIe 4.0.
Shadow of the Tomb Raider
Pour conclure cette partie réservée aux performances, nous avons décidé de faire tourner un jeu un peu ancien, Shadow of the Tomb Raider : il a le mérite d’être utilisé par de nombreux testeurs et vous simplifiera les comparaisons.
Avec une telle configuration, même en 4K détails au maximum, la fluidité ne pose bien sûr aucun problème : 154 images par seconde tout de même !
Échauffement, nuisances et consommation
Compte tenu du volume du Corsair One, les performances ne sont qu’un élément à prendre en compte : l’échauffement est au moins aussi important. Sans surprise, l’i300 monte rapidement en température avec un Core i9 qui atteint un maximum de 91°C et un GPU qui monte jusqu’à 72°C.
Notez toutefois que sur la carte graphique, la mémoire grimpe jusqu’à 96°C. Cela dit, tout reste dans les normes pour de tels composants et le throttling ne s’est jamais invité à la fête. En revanche, l’air chaud qui se dégage du haut de la tour a frôlé les 50°C et nous ne sommes pas en plein été. Enfin, sur les tâches les plus légères, la ventilation est inaudible (le 140 mm est même coupé) : en revanche, le PC se fait entendre, mais le bruit est plutôt sourd et, finalement, pas bien gênant.
Accompagnement logiciel
Corsair Diagnostics rassemble pas mal d'outils bien pratiques © Nerces
Avant de conclure sur ce Corsair One i300, faisons un petit tour sur l’accompagnement logiciel. Nous l’avons dit, Windows 11 est de la partie, mais de manière étonnante aucun autre logiciel « majeur » n’est au programme : pas de suite bureautique ou d’encombrant partenariat « de sécurité ». Corsair préfère mettre l’accent sur ses solutions avec le Corsair Diagnostics qui permet, comme son nom l’indique, d’établir un diagnostic de la machine.
Rien d’extraordinaire, mais c’est un bon moyen de faire le point sur le PC. De plus, l’interface est claire et de nombreuses explications intégrées. À côté, Corsair livre son iCUE. Là, nous sommes plus partagés. Avec le temps, le soft s’est amélioré, mais nous ne le trouvons pas toujours clair. Cela dit, sur le Corsair One, il sert principalement à gérer les LED pour les harmoniser avec celles d'autres composants RVB ou pour les faire réagir à la température du CPU par exemple.
Corsair One i300, l’avis de Clubic
Sans surprise, malgré ses qualités, le Corsair One i300 ne peut faire oublier son colossal défaut : à plus de 5 000 euros la configuration testée, il va sans dire que la bête restera un rêve inaccessible pour la majorité d’entre nous. Cela dit, pour que le rêve soit complet, il ne suffit pas d’aligner les zéros et de présenter une fiche technique délirante, il faut aussi savoir organiser tout ça.
Vous l’aurez compris, c’est une réussite. Les composants sont donc une succession de références dans leur domaine respectif depuis le processeur Intel jusqu’au SSD Samsung en passant par la carte mère MSI, la carte graphique NVIDIA ou l’alimentation Corsair et la mémoire Micron. Mais au-delà, c’est la conception du Corsair One qui laisse sans voix. Le boîtier de 12 litres est suffisant pour faire cohabiter ce petit monde grâce au génie des designeurs qui usent magistralement du watercooling.
Bien sûr, l’échauffement de la configuration est important, mais nous restons dans les limites prévues pour ces composants et les nuisances sonores sont mesurées. Mieux, malgré la complexité de la bête, de nombreux éléments restent accessibles. Voilà, l’investissement de 5 000 euros a un côté surréaliste, mais que le résultat est flatteur. Un remarquable travail ou plutôt, une remarquable vitrine technologique.
- Performances de premier plan
- Élégance et compacité du boîtier
- CPU, GPU, SSD : la pointe du progrès
- Wi-Fi 6, Bluetooth 5.0
- Nuisances sonores contenues
- Le prix... forcément !
- Évolutivité plutôt limitée
- Peu de ports sur l'avant