Tous les amateurs d'électronique qui s'intéressent peu ou prou au Japon connaissent, ne fût-ce que de nom, le quartier d'Akihabara à Tokyo. Mais ce n'est pas le seul haut-lieu spécialisé high-tech de l'archipel. A quelque 550 km à l'ouest de la capitale se trouve la mégapole d'Osaka, réputée comme étant une région industrielle et de marchands. Osaka, c'est là que siègent des sociétés aussi prestigieuses que Panasonic (ex-Matsushita Denki Sangyo) ou Sharp, pour n'en citer que deux. Non loin d'Osaka se trouve Kyoto, connue comme étant l'ex-capitale impériale ou la cité ou 2.000 temples et sanctuaires, qui est aussi la ville de Nintendo, de Kyocera ou d'Omron.
Revenons à Osaka: dans le centre de cette ville très commerçante se trouve le quartier de Nipponbashi (parfois écrit Nippombashi). Ce nom se transcrit en idéogrammes (kanji) de la même façon que Nihonbashi à Tokyo, mais sa prononciation est différente. Nipponbashi est à Osaka ce qu'Akihabara est à Tokyo: la ville électrique. Nous nous y sommes rendus samedi 15 novembre pour Clubic.
Contrairement à Akihabara qui apparaît d'emblée comme une vaste aire de hauts immeubles couverts d'affiches et néons, Nippombashi est plus proche de la traditionnelle "shotengai" (quartier commerçant), rues aux trottoirs couverts par une galerie et bordées de petites boutiques spécialisées.
Là où à Akihabara sautent immédiatement aux yeux les enseignes tape-à-l'oeil de grandes surfaces d'électronique comme Yodobashi Camera, Sofmap ou Laox (racheté par un groupe chinois), à Nipponbashi, les petites boutiques archi-spécialisées ("senmonten") sont encore très nombreuses, même si on constate un nombre croissant de rideaux fermés. Bien entendu, en regardant bien partout à la ronde, on finit quand même par apercevoir ici un gigantesque Labi (Yamada Denki) et là un immense Bic Camera.
Comparé à Nipponbashi, Akihabara, devenu un quartier touristique, semble avoir un peu perdu son cachet de "Mecque des composants électroniques" au profit des boutiques de jeux vidéos et produits dérivés des mangas et de l'animation. A Nipponbashi restent encore des pas de portes très visibles de magasins de vis, écrous et boulons (des milliers et des milliers de références), d'ampoules électriques, de caméras de vidéosurveillance et espionnage, etc.) ou autres pièces détachées pour lesquelles existent manifestement des clients.
Bien entendu, comme à Akihabara, il y a à Nipponbashi beaucoup de lieux plus ou moins visibles de la rue destinés aux surnommés "otaku", fans de "culture populaire japonaise": boutiques de jeux, de figurines, de tenues militaires, de robots, de vidéos en tous genres (parfois, voire surtout, licencieux) .
La plus grande surface d'objets pour « grands enfants » est appelée Kids Land qui s'étend sur deux emplacements et plusieurs étages dans la rue principale de Nipponbashi. Il y a aussi bien entendu des cafés à soubrettes dévouées corps et âme aux clients. De la même façon, n'a-t-on pas long à parcourir avant de trouver des salles de jeux vidéo ou des magasins spécialisés dans les ordinateurs et périphériques d'occasion.
https://usine.m6web.fr/editorial/publierV3/edit.php?refidarticle=739381&popup=&forceGroup=&refresh=1
Ce qui est intéressant dans ce type de quartier, c'est qu'on finit toujours par y découvrir aussi de véritables cavernes d'Alibaba. Pour les amateurs de films, CD et disques vinyle, il s'agit de . Là, les cinéphiles trouveront assurément leur bonheur, tant pour les films classiques (rétrospective Ozu ou Kurosawa) que pour les histoires glauques de yakuza.
Au 1er étage, les nostalgiques des microsillons passeront des heures à écumer une discothèque qui fait certes la part belle à la musique classique, au jazz et à la soul, mais qui enferme aussi des raretés aussi étonnantes que des 33 tours d'Edith Piaf ou, plus surprenant encore, la bande-originale du légendaire film Trafic de Jacques Tati.
Autre boutique où l'on serait bien resté des heures: une enseigne spécialisée audio, avec des amplis à ampoules, des enceintes à couper le souffle, des lecteurs de CD et disques vinyle et autres objets pour remplir ses oreilles de bons sons... et vider son compte bancaire.