En France, on le sait, l'année 2040 signera la fin des moteurs thermiques. En attendant, pour remplacer essence et diesel, on s'attendait à une ruée vers le lithium qui, semble-t-il, n'aura pas lieu, tant l'extraction est en avance.
Avec la fin des véhicules thermiques annoncée dans la plupart des pays pour 2040, les industries automobiles préparent le marché en lançant de plus en plus de modèles électriques. Pour répondre à cette demande, les mines de lithium se multiplient partout dans le monde pour trouver la fameuse matière première.
Une offre bien supérieure à la demande
Depuis 2015, l'ouverture de mines se multiplie et le prix augmente, allant jusqu'à tripler en 2018 lorsque le cap des 5 millions de véhicules à été atteint. C'est à ce moment là que les constructeurs ont commencé à s'inquiéter de l'approvisionnement. Le prix est monté jusqu'à 21 000 $ (19 000 €) la tonne d'hydroxyde de lithium venue d'Asie, forçant l'Australie à ouvrir six mines de lithium supplémentaires.Cependant, loin de voir l'offre exploser, la demande stagne, ou augmente lentement. De ce fait, nombreuses sont les exploitations à se retrouver avec du stock de lithium sur les bras.
Ainsi les analystes de Macquarie Capital comme Vivienne Lloyd déclarent dans leur rapport rendu en juillet : « Les dernières données concernant les véhicules électriques révèlent une lente augmentation ; en plus d'une offre excédentaire, la demande est maintenant un problème ».
Une chute du prix douloureuse pour les producteurs
Seulement voilà, la ruée vers la voiture électrique et donc le besoin de lithium n'arrive pas, ou alors trop doucement. Le prix du lithium a ainsi baissé de 30%, à 14 000 $ (12 000 €) la tonne pour les mines asiatiques d'hydroxyde de lithium. Cela inquiète le marché car personne ne sait encore quel prix minimum cette matière première pourrait atteindre.Durant le premier trimestre de 2019, les ventes de véhicules électriques ont augmenté de 90 % par rapport à l'année précédente. Et bien que ce chiffre puisse laisser présager des ventes bien portantes, la hausse était deux fois plus importante entre 2017 et 2018, selon Nikola Soulopoulos de BloombergNEF, à Londres.
Cette chute des ventes de lithium entraîne dès lors une baisse de la production. En Chine, les usines ont déjà annoncé des retards dans la production, ce qui est aussi dû aux difficultés causées par la transformation du minerai en lithium pour batterie. En Australie, les usines ont quant à elles évoqué un ralentissement du rythme de la production.
Les spécialistes de BloombergNEF Londres annoncent chaque année que le prix des véhicules électriques sera inférieur à celui des thermiques. D'abord annoncée pour 2026, et maintenant en 2022, il se pourrait que cette baisse du prix des voitures électriques soit encore accélérée par la chute du prix du lithium, une aubaine pour les futurs acheteurs.
Source : Autonews