Carlos Tavares a évoqué auprès de Reuters les différentes raisons pour lesquelles le grand public ne franchit pas encore le cap de l'électrique. L'absence d'un réseau de bornes suffisamment dense en fait notamment partie, mais pas que.
Chez Peugeot, l'électrique a pris une place toute particulière depuis plusieurs années déjà. En accélérant ses projets en la matière pour devenir l'un des acteurs incontournables du créneau, la firme au lion entend convertir le maximum d'automobilistes. Mais pour Carlos Tavares, P.-D.G. du désormais quatrième constructeur mondial - ce depuis le rachat du groupe Fiat-Chrysler -, le secteur souffre de faiblesses encore criantes.
« Nos voitures électriques sont achetées par des green addicts »
Lors d'une entrevue téléphonique organisée en lieu et place d'une conférence prévue au salon automobile de Genève 2020, annulé à cause du coronavirus, l'intéressé s'est notamment exprimé sur les challenges à surmonter pour démocratiser l'électrique : « Le défi d'aujourd'hui, c'est que les véhicules zéro émission deviennent abordables d'ici 2025 » a-t-il indiqué à Reuters.Et M. Tavares de poursuivre : « Nos voitures électriques sont achetées par des green addicts », lance-t-il. Comprenez : des personnes accros aux technologies vertes. « Nous ne nous sommes pas encore positionnés sur les utilisateurs pragmatiques », affirme le chef d'entreprise portugais. « Quand des marchés suppriment certaines subventions, la demande s'effondre », tient-il également à signaler.
Autonomie limitée et prix de l'électricité
D'autres raisons rendant la popularisation de l'automobile électrifiée difficile ont été évoquées pendant l'échange, à commencer par un réseau de bornes de recharge jugé trop faible. Mais aussi l'autonomie encore trop limitée des véhicules catapultés sur le marché, bien que des améliorations ont eu lieu au cours des dernières années, ou encore les incertitudes entourant l'évolution des prix de l'électricité à long terme.Source : Electrek