Camions électriques : les constructeurs européens veulent 90 000 points de charge d'ici 2030

Grégoire Huvelin
Publié le 09 avril 2020 à 16h35
Camion électrique

Face à l'offre famélique de points de recharge destinés aux camions électriques, l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) demandent à l'Europe d'accélérer le déploiement des infrastructures pour donner la chance aux fabricants de respecter les nouvelles réductions d'émissions de CO2 mises en place pour les prochaines années.

Aujourd'hui, le nombre de bornes de recharge pour camions électriques s'approche de zéro, alarme l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) dans un communiqué de presse. C'est pourquoi l'organisme interpelle l'Europe quant au réseau d'infrastructures presque inexistant, malgré des nouvelles mesures visant à réduire les émissions de CO2 au cours des prochaines années.


98 % de diesel

L'année dernière, l'UE a en effet tablé sur une baisse de 15 % d'ici 2025, puis 30 % d'ici 2030, avec une limite d'émissions imposée aux camions. « Ces objectifs de CO2 imposés aux camions posent d'énormes défis pour atteindre une neutralité carbone. Pour effectuer ces réductions importantes, nous nous engageons et sommes prêts à commercialiser un nombre croissant de camions zéro émission sur le marché », assure Henrik Henriksson, Président du conseil d'administration de la section utilitaire de l'ACEA.

Problème : sans point de recharge, cette mission se révèle bien compliquée. Pis, la majorité des poids lourds commercialisés aujourd'hui tournent encore au diesel, car plus pratique et moins cher pour les transporteurs. Les chiffres sont sans appel : 97,9 % d'entre eux utilisent encore un moteur diesel, contre 0,2 % passés à l'électrique. C'est dire le retard comparé aux objectifs susmentionnés.

Camion électrique

Pour les atteindre, l'ACEA préconise une mise en circulation massive de camions zéro émission, 200 000 d'ici 2030. La route s'annonce longue au regard du nombre de modèles de plus de 3,5 tonnes vendus en 2019 : 700. Un chiffre qu'il faudrait donc multiplier par 28 au cours des dix prochaines années.


37 000 bornes pour 2025

« Nous avons urgemment besoin que l'Europe prenne des engagements pour le déploiement d'au moins 37 000 points de recharge, 50 stations hydrogènes et 750 stations GNL (Gaz Naturel Liquéfié) adaptés aux véhicules lourds d'ici 2025 », martèle le communiqué. « D'ici la prochaine décennie, ce parc doit même atteindre les 90 000 », demande l'association.

Aujourd'hui, les poids lourds ne sont pas compatibles avec les infrastructures de recharge destinées aux voitures, en raison notamment de leur demande en électricité et en énergie beaucoup plus élevée. Autre problématique : les « exigences en matière d'espace, de stationnement et d'accès », peut-on lire.

Source : communiqué de presse
Grégoire Huvelin
Par Grégoire Huvelin

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Commentaires (10)
Paul_Haig

Un grand pas dans la bonne direction.

carinae

Ha l’Europe … Pas foutu de s’entendre sur des budgets, une entraide famélique alors avant d’avoir des bornes dans toute l’Europe… Ce n’est pas gagné :woozy_face::woozy_face:

Blade102

?? La bonne direction ?? Un désastre écologique la fabrication des batteries, et désastre humain l’extraction des matières premières.

bmustang

la solution serait peut être de scinder le pack batterie à puissance égal à une voiture pour utiliser le réseau de bornes de ces dernières ?

Paul_Haig

Un « désastre » 100 fois moins pire que les monstrueux dégâts des carburants fossiles.

BRABUS900

Merci pour ce fou rire.

En Belgique, tous les parkings d’autoroutes sont bondés. Chaque soir. Continuellement.

Les camions grignotent la bande d’arrêt d’urgence un peu plus chaque jour qui passe.

Il devient même difficile de juste s’arrêter à la pompe et repartir aussitôt. Ça devient une catastrophe.

Et vous voulez me faire croire que vous allez tranquillement installer des points de charge ici et là sans la moindre difficulté en ce qui concerne le choix de l’emplacement et la disponibilité de ces derniers ?

Les emplacements bus et voitures sont déjà pris d’assaut par les camions. Le seul point de charge dispo sera directement transformé en emplacement pour une nuitée, soyez-en sûr…

philouze

« ?? La bonne direction ?? Un désastre écologique la fabrication des batteries, et désastre humain l’extraction des matières premières. » la com des pétroliers et des polémistes a super bien fonctionnée, en 2020 on trouve encore du monde pour croire que les batteries sont un désatre pire que le prétrole.
l’efficacité des réseaux sociaux est sans limite

nordic16

Réseaux sociaux ou asociaux, on se le demande tellement ils ont un pouvoir de transmissions de théories conspirationnistes, réalités alternatives et faussetés. Par contre pour ces gros camions vaudrait peut-être mieux envisager la solution de la pile à hydrogène.

philouze

« Par contre pour ces gros camions vaudrait peut-être mieux envisager la solution de la pile à hydrogène »

Et bien … encore moins que pour une voiture : à ces vitesses et pour ces dimensions on maximise l’usage de la batterie, avec un rendement sur-optimal. A ces vitesses stabilisées, batteries chaudes, moteur au régime idéal, un camion électrique peut théoriquement friser les 100% de rendement (atteindre 95% de rendement en situation réelle est tout à fait jouable)

donc depuis la « sortie de la centrale » on a que les pertes réseau (10%) et chargeur haute puissance (inconnu, mais difficilement plus de 10%) à rajouter.

Alors que la pile à hydrogène va rajouter direct 45% de pertes énergétique, la compression de l’hydrogène encore 20%, l’électrolyse 30%

Vaut mieux une grosse batterie exploitée à fond sur 8 ans, réutilisée encore 10 ans en statique puis recyclée, n’ayant gâchée quasi rien de l’énergie qu’on y a mis, qu’une pile hydrogène à la même durée de vie mais non réutilisable, et ayant « couté » 4 ou 5 fois l’énergie se sa concurrence.

zoup01

100% de rendement MDR…et pourquoi pas le mouvement perpétuel tant qu’on y est ?

Et les 38% de rendement pour produire de l’électricité, vous en faites quoi ?

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