Face à l'offre famélique de points de recharge destinés aux camions électriques, l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) demandent à l'Europe d'accélérer le déploiement des infrastructures pour donner la chance aux fabricants de respecter les nouvelles réductions d'émissions de CO2 mises en place pour les prochaines années.
Aujourd'hui, le nombre de bornes de recharge pour camions électriques s'approche de zéro, alarme l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) dans un communiqué de presse. C'est pourquoi l'organisme interpelle l'Europe quant au réseau d'infrastructures presque inexistant, malgré des nouvelles mesures visant à réduire les émissions de CO2 au cours des prochaines années.
98 % de diesel
L'année dernière, l'UE a en effet tablé sur une baisse de 15 % d'ici 2025, puis 30 % d'ici 2030, avec une limite d'émissions imposée aux camions. « Ces objectifs de CO2 imposés aux camions posent d'énormes défis pour atteindre une neutralité carbone. Pour effectuer ces réductions importantes, nous nous engageons et sommes prêts à commercialiser un nombre croissant de camions zéro émission sur le marché », assure Henrik Henriksson, Président du conseil d'administration de la section utilitaire de l'ACEA.Problème : sans point de recharge, cette mission se révèle bien compliquée. Pis, la majorité des poids lourds commercialisés aujourd'hui tournent encore au diesel, car plus pratique et moins cher pour les transporteurs. Les chiffres sont sans appel : 97,9 % d'entre eux utilisent encore un moteur diesel, contre 0,2 % passés à l'électrique. C'est dire le retard comparé aux objectifs susmentionnés.
Pour les atteindre, l'ACEA préconise une mise en circulation massive de camions zéro émission, 200 000 d'ici 2030. La route s'annonce longue au regard du nombre de modèles de plus de 3,5 tonnes vendus en 2019 : 700. Un chiffre qu'il faudrait donc multiplier par 28 au cours des dix prochaines années.
37 000 bornes pour 2025
« Nous avons urgemment besoin que l'Europe prenne des engagements pour le déploiement d'au moins 37 000 points de recharge, 50 stations hydrogènes et 750 stations GNL (Gaz Naturel Liquéfié) adaptés aux véhicules lourds d'ici 2025 », martèle le communiqué. « D'ici la prochaine décennie, ce parc doit même atteindre les 90 000 », demande l'association.Aujourd'hui, les poids lourds ne sont pas compatibles avec les infrastructures de recharge destinées aux voitures, en raison notamment de leur demande en électricité et en énergie beaucoup plus élevée. Autre problématique : les « exigences en matière d'espace, de stationnement et d'accès », peut-on lire.
Source : communiqué de presse