Cette décision coupe court au programme Uber prévoyant la commercialisation de véhicules autonomes en 2019.
Uber a foncé droit dans le mur
La stratégie agressive mise en place par le réseau VTC était plus que risquée. L'entreprise voulait à tout prix faire plus vite que les autres pour arriver la première sur le marché et mettre en vente, un an avant tout le monde, une série de voitures autonomes. En 2016, Uber avait déployé pendant plusieurs mois ses véhicules sur les routes, contre l'avis du Département des Véhicules à Moteur (DMV) de Californie. D'après des mails récupérés par The Verge, l'entreprise américaine n'ignorait pourtant pas que ses voitures autonomes ne respectaient pas les règlements californiens, selon lesquels les véhicules doivent être autorisés avant de circuler sur les routes publiques. Elle avait justifié ses essais en soulignant qu'un conducteur était au volant de la voiture et que la voiture n'était donc pas totalement autonome.Ce conducteur n'a cependant pas suffi à éviter l'accident mortel à Tempe le 19 mars 2018. A la suite de cet incident, le gouverneur d'Arizona Doug Ducey a immédiatement suspendu le permis d'Uber jusqu'à nouvel ordre. La réaction de l'opérateur VTC ne s'est pas non plus fait attendre. L'entreprise a fait profil bas afin d'éviter tout conflit politique et son porte-parole a annoncé qu'elle ne demandera pas le renouvellement de son permis en Californie obtenu un an plus tôt. Ses essais réalisés à Pittsburgh et Toronto ont eux aussi été interrompus.
L'entreprise a raté le coche
Cet accident a des conséquences immédiates plutôt lourdes pour Uber, dont la stratégie commerciale a échoué. L'opérateur ne pourra pas offrir des services de transport sans conducteur d'ici la fin de l'année comme il l'avait prévu, d'autant plus que ses voitures ont éprouvé quelques difficultés à fonctionner correctement en conditions réelles. A long terme, le PDG d'Uber Dara Khosrowshahi s'est même demandé s'il ne devrait pas se retirer du marché, mais a finalement décidé de reconduire le projet.L'échec de Tempe arrive au plus mauvais moment pour Uber, puisque le DMV s'est dit prêt à autoriser des tests de véhicules autonomes sans conducteur sur les routes dès le 2 avril, sans pour autant signifier qu'un constructeur répondait encore aux normes fixées par les autorités. Les chances qu'Uber obtienne un permis auraient alors été faibles, mais elles sont désormais nulles.
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