En Australie, un recours collectif engagé par plus de 6 000 taxis et chauffeurs de VTC vise Uber, accusé d'avoir opéré illégalement sur le territoire australien. Cette action regroupe des chauffeurs exerçant dans quatre États : le Victoria, la Nouvelle-Galles du Sud, le Queensland et l'Australie-Occidentale, ajoute le quotidien britannique The Guardian.
Uber va devoir s'expliquer devant la justice australienne. La firme américaine est à nouveau visée par une action en justice, et cette fois c'est à un recours collectif qu'elle doit faire face. L'action porte sur le statut des chauffeurs employés par l'application de VTC : ces derniers ne seraient pas détenteurs de licences valides selon la loi australienne. Une situation qu'Uber connaissait, d'après les plaintifs, et à laquelle rien n'aurait été fait, rendant alors son activité illégale sur place.
Un procès dont les conclusions pourraient faire jurisprudence
« Soyons clair, c'est une décision historique au regard des activités illégales d'Uber en Australie et de l'impact considérable qu'elles ont eu sur le parcours des travailleurs respectueux de la loi », estime notamment Andrew Watson, chargé de représenter les plaintifs au niveau national pour le compte du cabinet juridique Maurice Blackburn.« Il n'est pas acceptable qu'une entreprise se place au-dessus des lois et qu'elle opère illégalement au détriment d'autrui », ajoute-t-il.
La class action entreprise à l'encontre du géant californien du VTC progresse, bien qu'Uber aurait mis en place un programme permettant d'éviter les contrôles des autorités sur ses activités. Un moyen pour Uber, s'il est avéré, de prendre l'avantage sur ses concurrents qui appliquent la loi, explique The Guardian.
« Uber a adopté une politique visant à opérer sur n'importe quel marché où les régulateurs l'ont tacitement approuvé en négligeant de prendre des mesures d'application directes des lois, et ce au mépris total de toute réglementation en vigueur », lit-on des pièces déposées vendredi 26 avril auprès de la cour fédérale de Victoria.
Uber se contente des déclarations habituelles
Contactée par The Guardian, une porte-parole d'Uber a déclaré que la société n'avait pas encore reçu de notification quant à ce recours collectif. Aussi, l'entreprise s'en tient, pour l'heure tout du moins, à sa ligne habituelle.« Plus de 3,8 millions d'Australiens utilisent régulièrement Uber comme moyen de transport fiable pour se rendre d'un point A à un point B et les autorités à travers le pays ont reconnu (les services d'Uber) comme faisant partie de l'offre de transport », a-t-elle indiqué.
« Nous concentrons nos efforts pour délivrer un service de qualité à nos clients comme à nos chauffeurs dans les villes où ils se situent », a-t-elle conclu.