Uber Eats va devoir faire face à une action collective en France

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 25 juillet 2019 à 17h42
Livreur Uber Eats
© LCV / Shutterstock.com

Plusieurs centaines de livreurs souhaitent obtenir la requalification de leur relation avec Uber Eats en contrat de travail.

La France va-t-elle remettre en cause le modèle économique du roi de la livraison de repas, Uber Eats ? La justice devra bientôt trancher cette épineuse question. Après le Lévothyrox, Linky et la privatisation de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, la plateforme MySMARTcab, sous l'impulsion des avocats Christophe Lèguevaques et Marlène Elmassian, s'attaque à la firme américaine par le biais d'une action collective d'une ampleur rare.

Un recours qui pourrait réunir jusqu'à 500 participants

« Subir Uber ? Non, agir ». La punchline est brève mais efficace. Le cabinet spécialisé MySMARTcab a décidé de lancer une action collective contre Uber Eats, ce 23 juillet 2019, pour défendre les intérêts des quelques 20 000 livreurs à vélo de France, qui sillonnent les rues de la centaine de villes où la compagnie est présente.


Alors qu'il souhaite convaincre un minimum de 500 livreurs de se joindre au recours collectif avant le 30 octobre prochain, plusieurs dizaines de participants se seraient déjà déclarés. Autant dire que les choses avancent vite et bien.

Pour encourager les livreurs à se lancer dans cette contre-attaque envers Uber Eats, maître Christophe Lèguevaques a fixé ses honoraires à 60 euros TTC. Ce tarif, peu élevé s'il en est, doit couvrir la procédure en première instance, au terme de laquelle le cabinet réclame un minimum de 10 000 euros de réparation par livreur. 18% des sommes obtenues par les plaignants (soit 1 800 euros) seront reversés au cabinet d'avocats.

Ce que demande le cabinet à Uber Eats

En se basant sur les conditions de travail des livreurs de la plateforme de livraison, le cabinet souhaite obtenir la requalification en contrat de travail de la relation qui unit Uber Eats à ses coursiers.

L'avocate Marlène Elmassian se fonde également sur une jurisprudence solide et récente, rappelant que la Chambre sociale de la Cour de cassation (plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français) a reconnu que le statut de travailleur indépendant des livreurs possédait toutes les caractéristiques d'un contrat de travail. Si Uber Eats nie tout état de subordination, affirmant que ses coursiers sont libres de se connecter ou pas à sa plateforme, la justice ne semble pas le voir de cette manière-là.


Cette volonté de recours est confortée par la situation de plus en plus tendue chez les livreurs Uber Eats, avec un déséquilibre entre l'offre et la demande.

Chez nos confrères de Challenges, Christophe Lèguevaques prend l'exemple d'un étudiant en droit toulousain, qui l'a contacté pour son cas personnel, indiquant que sa rémunération était passée de 700 euros par mois l'an dernier à 200 euros par mois, alors qu'il n'a pas réduit son activité Uber Eats. En cas d'action collective, les avocats pourraient bénéficier d'une vraie force de frappe en justice face à la compagnie américaine.

Source : My SMARTcab
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
Vanilla

Calculons rapidement, ils veulent 500 clients, et si ils gagnent ils auront 1800€ par client en honoraires, soit… 900000€ juste pour le cabinet d’avocat.

Il y a pas à dire, ça peut leur rapporter gros !

Ah, et si ils arrivent à convaincre les 20000 livreurs, la c’est le jackpot, ils peuvent partir en retraite directement !! (360 millions d’euros !!)

oXoshivas

la misère 200€
combien rapporte une livraison pour le livreur ?

Vanilla

Je pense entre 4 et 5 € brut, mais vu qu’il est indépendant, l’état doit prendre environ 50% d’impôts/charges/retraite etc.

AlexLex14

Un peu moins tout de même…

Un coursier Uber Eats est auto-entrepreneur, donc il donne entre 24,2 et 24,4% de ce qu’il touche à l’État.

9836376

En même temps moins de Uber heat c’est plus de tranquillité en bas des immeubles ou ils se regroupent à faire du bruit et des rodéos de scooter.

playAnth95

200 Euros pour combien de km parcourus à vélo ? Franchement ça relève de l esclavage moderne ce genre de pratique, mieux qu’il trouve un autre job étudiant bien mieux rémunéré et moins physique.

Vanilla

Et la cotisation retraite est incluse dans vos 24% ?

AlexLex14

Yes.

Et tu ne cotises qu’au-delà d’un certain revenu mensuel avec ce statut.

Pour le livreur qui touche 200 euros, c’est râpé par exemple. Mieux vaut qu’il exerce une autre activité à côté.

ketchupilevrai

les livreurs font ce qu’ils veulent, ils se connecten,t quand ils veulent, ils acceptent les courses qu’ils veulent c’est totalement débile de faire un proces à uber ! La france devient comme les USA… L’attrait du fric par la facilitée grace aux tribunaux…
Allez vous pendrent. Les livreurs à qui ca ne plait pas car pas assez payer vous avez juste a arreter et trouver autre chose.

K4minoU

lol j’ai eu le même réflexe =D

je vais me taire pour la suite des commentaires…

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