Persuadés de contribuer à l'amélioration du trafic en réduisant le nombre de voitures privées en circulation, Uber et Lyft ont commandé une étude qui prouve finalement tout le contraire.
L'étude commandée par les deux opérateurs de mise en relation de chauffeurs et passagers ne les dédouane pas vraiment, pire encore : elle met en évidence la responsabilité leurs véhicules dans la congestion routière de différentes villes américaines.
Une étude commandée par Uber et Lyft, à propos de 6 villes américaines
Lyft et Uber sont deux acteurs importants dans le domaine des voitures de transports avec chauffeur. Les deux sociétés ont commandé une étude faisant l'état des lieux des congestions routières dans quelques grandes villes américaines.Les deux sociétés étaient jusque-là persuadées qu'elles contribuaient à réduire l'utilisation de voitures privées et ainsi qu'elles participaient à la réduction des embouteillages. C'était sans compter sur l'étude dévoilée par le cabinet Fehr & Peer qui, de son côté, note que Lyft et Uber participent à la congestion des centres-villes.
Tandis que l'étude a été menée au sein de six villes différentes, Boston, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Seattle, Washington DC et leur périphérie, c'est le nombre de kilomètres parcourus par les véhicules qui a été source d'information. À noter que la ville de New-York n'a pas été sélectionnée pour l'étude en raison de son faible taux de propriétaire de véhicules.
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En centre-ville, l'impact des VTC est trop important
En périphérie des différentes villes, l'impact des VTC n'est pas problématique, Uber et Lyft ne représentent que 1 à 3 % du trafic en fonction des zones.Le problème se trouve plutôt en centre-ville : à San Francisco, les VTC représentant 12,8 % du trafic, 7,7 % à Boston ou encore 6,9 % à Washington. Leur impact est là beaucoup plus important.
D'autant plus qu'en moyenne, et toujours en fonction des villes, environ 30 % des kilomètres sont réalisés par les chauffeurs attendant une course et 10 % sont parcourus pour récupérer un passager.
Malgré la présence de nombreux VTC au sein des différentes villes, on note que l'autosolisme, à savoir un particulier qui circule seul dans sa voiture, est une part importante dans la congestion des villes. Ainsi, selon l'étude menée par le cabinet Fehr & Peer, les voitures de particuliers avec une seule personne à bord représentent environs 87 à 99 % des kilomètres parcourus par un véhicule.
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L'autosolisme reste donc un souci majeur dans la concentration de véhicule et les embouteillages en villes, et cela pourrait clairement être solutionné, au moins partiellement, si le covoiturage était favorisé même pour des trajets quotidiens.
En tout cas, si Lyft et Uber avaient l'habitude de remettre les études en question quant à leur responsabilité dans les embouteillages et d'accuser les particuliers, ils n'avaient que partiellement raison et occupent eux aussi une place dans cette concentration de véhicules.
Source : The Verge