16% des courses Uber sont accompagnées d'un pourboire pour le chauffeur, d'après une étude de la NBER.
D'après une étude menée par le National Bureau of Economic Research (NBER), une association privée à but non-lucratif américaine, les pourboires ont la vie dure chez Uber. Sur les 40 millions de courses étudiées en 2017, 60% ne sont jamais accompagnées d'un pourboire. Les personnes qui en versent un systématiquement ne représentent qu'un client sur cent.
La culture du pourboire, pas la même partout
Pour les auteurs de l'étude, l'explication tient dans l'expérience utilisateur de l'application. Avec Uber, le règlement d'une course est automatisé. Une fois la course achevée, le client est invité à noter le chauffeur. À ce moment il peut aussi choisir de lui verser un pourboire, dématérialisé lui aussi. Une pratique qui va à l'encontre du pourboire traditionnel, versé directement au chauffeur en espèces : « Je pense que les chauffeurs Uber reçoivent moins de pourboire que les chauffeurs de taxi parce que le pourboire s'effectue une fois le trajet terminé, et non face à face », confirme le chercheur Uri Gneezy.Peu pratiqué en France, le pourboire est très ancré dans la culture américaine. Pour le client, c'est un moyen de souligner la qualité du service commandé. Économiquement, le pourboire représente une source de revenus supplémentaire pour les personnes occupant des emplois à bas revenus.
Le pourboire, source d'inégalités pour les chauffeurs
Premier constat : les passagers Uber sont peu nombreux à verser des pourboires. Mais qui sont les généreux clients ? L'analyse de la base de données met à jour une clientèle « Premium » : d'après l'étude, les passagers notés 5 étoiles par les chauffeurs versent deux fois plus de pourboires que ceux notés 4,75 étoiles. Le montant des pourboires serait aussi plus élevé de 14%. Quant à leur profil, l'étude indique que les hommes sont plus enclins à verser des pourboires que les femmes.Dernier enseignement : les femmes chauffeurs reçoivent plus de pourboires que leurs collègues masculins, peu importe si le passager est homme ou femme. Une inégalité de fait qui se rencontre dans d'autres secteurs et sur laquelle s'appuyait Uber en 2016 pour justifier le fait de ne pas proposer d'option de pourboire sur son application. A l'époque, l'entreprise indiquait de cette option engendrerait des inégalités de revenus pour les chauffeurs, et ce malgré un niveau de service équivalent.
Finalement intégrée à l'application en juin 2017, l'option aura permis aux chauffeurs américains et canadiens de recevoir près de deux milliards de dollars de pourboires en deux ans.
Source : The Verge .