À New York, une nouvelle plainte collective vise Uber depuis hier. La plateforme de VTC est accusée par 96 000 chauffeurs d'avoir déduit de leur rémunération un montant correspondant à des taxes que l'entreprise est censée payer elle-même.
Depuis quelques mois, Uber est confrontée à des difficultés croissantes, en particulier à New York. Alors que la société a dû augmenter le salaire minimum de ses chauffeurs, entraînant une baisse de son activité dans la ville, elle fait désormais face à une plainte au sujet... de la rémunération de ses travailleurs.
Déduction de la « Black Car Fund »
L'action en justice est portée par la Taxi Workers Alliance de New York, qui regroupe aussi bien des chauffeurs de taxi que de VTC. Affirmant représenter plus de 96 000 conducteurs Uber, elle a déposé hier une plainte devant une Cour fédérale à Manhattan, dénonçant, une nouvelle fois, les conditions de travail de la plateforme.D'après les plaignants, l'entreprise de Dara Khosrowshahi aurait indûment amputé une partie de la rémunération de ses chauffeurs entre 2013 et 2017. Cette déduction correspondrait en réalité à des taxes dont la société doit s'acquitter, en particulier la « Black Car Fund ». Celle-ci, créée en 1999, vise à couvrir les frais médicaux et les pertes de revenus des travailleurs, en cas d'accident ou de maladie. Concrètement, il s'agit d'une redevance de 2,5 % sur chaque course Uber, Lyft ou via d'autres services.
Remboursement exigé
De plus, la Taxi Workers Alliance conteste le système de prix de l'application. D'après elle, il permettrait à Uber de faire payer les utilisateurs davantage que le tarif communiqué aux chauffeurs.En conséquence, les plaignants demandent réparation, notamment à travers le remboursement de tous les frais prélevés par la société sur leur rémunération. « Les patrons d'Uber empochent des millions, tandis que les chauffeurs peinent à nourrir leur famille », dénonce Bhairavi Desai, Directeur exécutif de la Taxi Workers Alliance de New York.
De son côté, la firme n'a pas souhaité commenter l'affaire. Elle se serait néanmoins sans doute passée de cette nouvelle polémique, après celle sur le statut d'employé accordé à ses travailleurs en Californie. Dans un tel contexte, pas sûr que le nouveau programme de fidélité « UberPro » suffise à calmer la grogne des chauffeurs.
Source : The Verge