La consultation de vidéo en ligne de manière légale aurait même dépassé l'utilisation traditionnelle des réseaux d'échanges et de partage de pair à pair (P2P). Sandvine estime que la catégorie du divertissement en temps réel (streaming) représenterait à ce jour 49,2 % du trafic sur le continent nord-américain. La société précise même dans son étude que cette part pourrait grimper à 55 voire 60 % du trafic total d'ici la fin de l'année.
Pour rappel, Netflix est un service qui permet non seulement de commander en ligne des DVD mais également de consulter en ligne des films. La société californienne fondée en 1998 par Marc Randolph et Reed Hastings est désormais cotée en bourse et affiche une belle réussite.
En novembre dernier, Netflix a même lancé sa première offre de vidéo à la demande sur abonnement au tarif de 7,99 dollars par mois. Par contre, le service de location de film reste réservé à l'Amérique du Nord (États-Unis et Canada), où la fonction « Instant Watch » est accessible depuis un grand nombre de dispositifs en tous genres : ordinateurs, téléviseurs connectés, consoles de jeu, disques durs multimédias ou encore smartphones...
Le service n'étant pas présent en Europe, la problématique devrait être a priori légèrement différente sur nos terres. Pour autant, certains internautes se sont déjà plaints de ralentissements lors de connexions au site de partage de vidéo en ligne YouTube. Concrètement, certains sites sont régulièrement consultés par les internautes et s'avèrent gourmands en bande passante. Logiquement, un fournisseur d'accès se doit donc d'allouer des ressources plus importantes à ces services sur son réseau.
Côté opérateurs, SFR a déjà annoncé qu'il comptait dévoiler d'ici la fin 2011 son propre réseau de diffusion de contenus (CDN). Le FAI pourra donc proposer des services à destination des éditeurs comme l'adaptation dynamique du débit pour l'utilisateur, le multicast pour les flux en direct. La part du trafic dédiée à la vidéo, par exemple, pourrait ainsi être ajustable.
Par cette méthode, un opérateur serait donc en mesure de garantir une certaine qualité de connexion à ses propres abonnés. Par principe, l'instauration de telles différences de traitement serait contraire à la notion de neutralité du réseau. Cette dernière pose comme idée principale la non-discrimination à l'égard de la source, de la destination ou du contenu de l'information transmise...