Dans quelques mois, le géant du streaming mettra un terme à sa toute première activité, refermant ainsi le plus long chapitre de son histoire, à l'origine de son succès.
C'est en 1999 que Netflix s'est lancé sur le marché de la location de DVD. Face à des acteurs bien établis comme Blockbuster, l'entreprise s'est appuyée sur un modèle économique original : l'envoi de DVD par courrier moyennant un abonnement mensuel.
Des enveloppes au streaming
Pari gagné pour l’entreprise, cette dernière écrase la concurrence qui n'a jamais réussi à suivre le mouvement. Depuis, près de 5,2 milliards de DVD ont été envoyés dans des enveloppes rouges très reconnaissables. Ce succès a été suivi dès 2007 par le service de SVoD que l'on connaît bien et qui est lui aussi difficile à égaler.
Dès 2009, le nombre d'abonnés au service de location est dépassé par celui du service de streaming et connaîtra ensuite une chute aussi inexorable qu'attendue. En 2016, il est transféré sous un nouveau nom de domaine, DVD.com, prouvant (pour ceux qui en doutaient encore) que Netflix est désormais un géant de la SVoD. D'autant plus que l'entreprise véhicule cette image dans le monde entier, car elle n'a jamais exporté son activité d'origine en dehors des États-Unis.
Cependant, ce n'est que dans les mois à venir qu'elle se débarrassera définitivement de son service de location. Le 29 septembre 2023, les derniers abonnés ne pourront plus commander de DVD, et les enveloppes dans lesquelles ils étaient transportés ne passeront plus entre les mains des services postaux. Après quasiment 25 ans de bons et loyaux services, imaginez !
Un géant en perte de vitesse
Si le colosse américain prend cette décision aujourd'hui, c'est parce que la baisse de la demande dans le secteur de la location ne lui permet plus d'offrir la qualité de service qu'il souhaite proposer. Mais plus encore, Netflix vit une période délicate.
En effet, 2022 a été une année morose, et l'époque glorieuse des confinements pour les géants du Web semble désormais très éloignée. L'entreprise peine à augmenter ses bénéfices, et la croissance du nombre d'abonnés reste plutôt modeste alors même que la concurrence se fait de plus en plus vive.
Si l'arrêt du service DVD s'accompagne d'une baisse générale des ventes physiques de films, il se noie également dans une série de mesures économiques prises par Netflix. Celles-ci vont de la simple restructuration à l'abandon tant redouté du partage de mots de passe. Alors que la plateforme reste numéro 1 dans le secteur de la SVoD, la voir se séparer de son activité originelle pourrait prendre une tournure symbolique. S'agit-il de la renaissance d'un géant ou du début de sa fin ?
Source : Engadget