L'information a été publiée dans le Wall Street Journal, sur le blog destiné aux DSI. « Pour tout ce qui concerne le streaming et l'utilisateur final, nous étions déjà 100% cloud depuis un moment. Maintenant nous préparons la mise à la retraite complète de nos data centers, un peu plus tard cet été. »
L'annonce a de quoi surprendre. Beaucoup de DSI restent attachés à leurs serveurs. Ils aiment les savoir bien au chaud au sous-sol ou dans un centre d'hébergement, sur le territoire national, qu'ils peuvent visiter à tout moment. Pour eux, basculer totalement sur du cloud public serait comme « remettre les clés du coffre à un inconnu ». D'où la multiplication des approches hybrides : cloud privé pour l'informatique stratégique, cloud public pour le reste.
Pour Netflix, en revanche, cette bascule n'est que la conclusion d'un processus démarré sept ans plus tôt. Tout a commencé en 2008, après une grosse panne matérielle dans un de ses data centers. Pour éviter que cela ne se reproduise, la direction informatique bascule alors progressivement vers Amazon Web Services (AWS) : lecteur de vidéos web, applications mobiles puis moteur de recherche. Le système de recommandation, lui, bascule en 2013. La facturation et les paiements en 2014. La fermeture du dernier data center met donc un terme au processus.
Une dépendance totale à Amazon Web Services
Ironie du sort, Netflix devient l'un des plus gros clients d'Amazon, son concurrent sur la vidéo par abonnement. Mais il assume : « nous sommes totalement dépendants d'Amazon Web Services pour nos serveurs. » la société a d'ailleurs publié des dizaines de documents sur la façon dont ils utilisent la plate-forme. D'aucuns le considèrent aujourd'hui comme une référence sur la façon d'opérer une grande entreprise sur le cloud. Ils notent par exemple sa capacité à rester fonctionnel malgré les diverses interruptions d'AWS.Netflix continue par ailleurs à gérer lui-même son réseau de diffusion de contenu (CDN). Une activité critique puisqu'en heure de pointe, ses vidéos accaparent jusqu'à 30% de la bande passante aux Etats-Unis. Ces équipements ne basculent pas chez Amazon. Ils restent connectés au plus près des fournisseurs d'accès internet et des grands centres d'échange de données internationaux.
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