Développement : Molotov : la "télé réinventée" disponible gratuitement
Jusqu'à présent, Molotov n'était qu'un énigmatique service, qui communiquait sur ses charismatiques fondateurs et sur ses belles ambitions. On sait et re-sait que ses fondateurs sont Pierre Lescure, fondateur de Canal+, Jean-David Blanc, fondateur d'AlloCiné, Jean-Marc Denoual, ancien directeur de l'innovation de TF1, et Kevin Kuipers, fondateur, entre autres, de SensCritique. Et on sait que le service se présente comme le Netflix ou le Deezer de la télévision.
C'est certes prometteur, mais c'est encore très abstrait.
Un bouquet de plus de 80 chaînes
Le service se concrétise finalement aujourd'hui. On ne sait toujours pas précisément comment il se matérialisera, mais on apprend au moins qu'il a conclu des accords de distribution avec les plus grandes chaînes.Molotov proposera un bouquet de « plus de 80 chaînes françaises et internationales » (liste complète ci-dessous1), soit 90 % de l'audience en France, comprenant notamment les chaînes de TF1, de France Télévisions, de M6 ou de NextRadioTV (BFM, RMC...). Le service n'a en revanche pas (encore) trouvé d'accord avec Canal+ et avec les autres chaînes du groupe Bolloré, un comble.
« Pensé numérique et pas cathodique »
Pour le reste on s'en tient aux déductions qu'on peut faire des précédentes révélations.Les fondateurs du service OTT répètent depuis le mois de juin qu'ils veulent remplacer la télécommande, inadaptée, et revaloriser « la richesse et la diversité des programmes télévisés (...) en changeant la manière dont elle est distribuée ». Ils expliquaient dans une tribune vouloir remettre en place « une linéarité des programmes dans la délinéarisation de l'accès ».
Ce qu'on en comprend, c'est que Molotov mettra un terme aux mille-feuilles que sont la liste des chaînes de télévision et le guide électronique. À la place, il présentera les programmes comme autant d'entrées sur un service de vidéo à la demande : sous la forme d'une mosaïque de vignettes, classées, à partir de multiples métadonnées, d'autres manières que par chronologie et numéro de chaîne. On peut imaginer que le service présentera côte-à-côte des programmes diffusés en direct ou proposés en rattrapage sur diverses chaînes, en fonction de recommandations personnalisées ou d'une recherche par genre.
Soit le fonctionnement de services délinéarisés tels que YouTube et consorts, sur lesquels on choisit quel programme regarder à partir d'une liste au lieu de zapper plus ou moins passivement à partir d'une première chaîne.
Une maquette illustrant un tweet qui a rapidement été supprimé
Molotov présentera pour la première fois le service le 4 novembre au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), auprès duquel il s'est déclaré opérateur de télévision cet été. Il devrait ensuite distribuer des invitations à ceux qui s'inscrivent sur son site internet, puis ouvrir au public d'ici la fin de l'année. Il sera accessible gratuitement sur le Web, sur mobile et sur téléviseur via des applications Android TV, Apple TV et consorts.
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