Le système de queue pivotante est l'élément clé qui permet la stabilité de l'avion-fusée avant son retour dans l'atmosphère © Virgin Galactic
Le système de queue pivotante est l'élément clé qui permet la stabilité de l'avion-fusée avant son retour dans l'atmosphère © Virgin Galactic

Pratiquement deux ans après les cabrioles du milliardaire Richard Branson, le petit avion-fusée VSS Unity a de nouveau grimpé à plus de 85 kilomètres d'altitude. Ce vol avec quatre passagers, tous employés de Virgin Galactic, prépare la tant attendue entrée en service commercial de l'appareil.

Reste à savoir à quel rythme l'avion va décoller.

Paraboler pour durer

L'aventure du VSS Unity va-t-elle enfin décoller ? Deux vols au-delà de 80 kilomètres d'altitude en 2019, puis deux ans d'absence… Deux vols au-delà de 80 kilomètres d'altitude en 2021, puis presque encore deux ans d'absence… L'enjeu en 2023 est donc de réussir à emmener régulièrement des passagers à la frontière de l'espace. Virgin Galactic affirme en tout cas être sur le bon chemin.

L'avion porteur (le VMS Eve) sort d'une période de révision et de renforcement, et le petit avion-fusée VSS Unity a lui aussi reçu quelques améliorations pour pouvoir voler à plus haute cadence. Ce 25 mai, l'entreprise voulait tester l'ensemble de son « expérience client » avec deux pilotes et quatre employés à bord, pour un vol depuis le Spaceport America. Pari réussi en tout cas côté technique, avec cette nouvelle parabole.

Petit carnet de route

Comme pour les vols précédents, l'avion porteur a décollé depuis le Spaceport America avant de prendre de la vitesse et de l'altitude sur un « circuit » au-dessus du désert du Nouveau-Mexique, jusqu'à atteindre 14 kilomètres d'altitude. Cette première étape a duré un peu plus d'une heure, puis le VSS Unity a été largué et a allumé son moteur-fusée durant une minute environ, accélérant d'abord au-delà de Mach 1 et levant ensuite le nez de l'appareil à la verticale.

Le moteur s'est par la suite éteint à un peu plus de Mach 3, et les six occupants de la cabine peuvent profiter de l'impesanteur et des nombreux hublots disposés sur les parois de l'appareil. Enfin, les deux pilotes, eux, sont restés aux commandes pour assurer la stabilité de l'avion jusqu'à 87,2 kilomètres d'altitude et préparer sa traversée retour à l'aide du système de queue pivotante. VSS Unity redescend ensuite se poser en planant jusqu'à la très longue piste d'où il a décollé, en 15 minutes environ.

Le VSS Unity, unique avion-fusée de Virgin Galactic pour l'instant (le VSS Imagine n'est toujours pas prêt) © Virgin Galactic
Le VSS Unity, unique avion-fusée de Virgin Galactic pour l'instant (le VSS Imagine n'est toujours pas prêt) © Virgin Galactic

Prévisions de vol

Virgin Galactic avait placé des pilotes expérimentés sur ce vol (Michael Masucci et CJ Sturckow, avec 3 paraboles suborbitales chacun), mais aussi une passagère particulière, Beth Moses. Responsable du programme des « clients astronautes » pour l'entreprise, cette dernière a fait partie de trois des cinq vols de l'appareil à la frontière de l'espace. Trois autres employés découvraient l'expérience (Luke Mays, Christopher Huie et Jamila Gilbert).

Si l'entreprise tient cette fois ses promesses, l'avion pourrait voler une nouvelle fois dès le mois prochain (éventuellement début juillet) pour un vol au service de l'Agence spatiale italienne (ASI) commandé depuis plusieurs années afin de faire voler un ensemble d'expériences en impesanteur. Et enfin, elle pourra commencer ses paraboles commerciales. Si elle ne lève pas rapidement des fonds, Virgin Galactic risque d'ailleurs d'avoir des problèmes financiers d'ici la fin de l'année.

Source : SpaceNews