© Volvo Cars
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L'impact carbone d'un véhicule ne se limite pas à sa consommation de carburant. En effet, dès que l'on prend en considération toutes les étapes de sa fabrication, de son entretien et de celui des infrastructures qui l'accompagnent, la facture pour notre environnement devient plus salée.

Cette observation est davantage mise en avant avec la démocratisation progressive des véhicules électriques, dont la fabrication a un bilan carbone plus important que celui d'un véhicule thermique. Mais les récentes innovations apportées à nos véhicules ne se limitent pas à cette nouvelle motorisation, et des chercheurs du MIT ont décidé de s'intéresser à la consommation de l'ordinateur embarqué dans les véhicules autonomes.

Une consommation d’énergie colossale…

Rendre un véhicule capable de se déplacer seul et sans risque, c'est la promesse que de nombreuses entreprises ont faite ces dernières années. Si la technologie est encore relativement jeune, de nombreux projets émergent, avec pour objectif d'être déployés rapidement. Si les législations suivent, ce sont des millions d'appareils, dès demain, qui devraient circuler en toute autonomie. Mais qu'il s'agisse d'un tracteur piloté par un système NVIDIA, d'un mini-véhicule pour livrer des repas ou d'un bus pour transporter des voyageurs sur le tarmac d'un aéroport, ils ont tous un point commun : un système informatique puissant à leur bord.

Un véhicule autonome est équipé d'un ordinateur qui fait fonctionner, pour simplifier, une IA qui traite les données provenant d'une foule de capteurs et qui en tire des déductions en fonction du contexte. Selon Soumya Sudhakar, étudiante diplômée du MIT, un tel système, en une heure de fonctionnement, effectue des millions de ces déductions.

Si le milliard de voitures dans le monde étaient autonomes, leur volume de calcul serait équivalent à l'énergie consommée par tous les datacenters de la planète. La chercheuse précise que son étude ne peut pas se fonder sur un scénario fiable, tant il est difficile de prévoir les usages quotidiens de ces véhicules et tant la technologie évolue. Néanmoins, elle a été surprise par le volume de calcul des systèmes déjà existants, et si le résultat n'est pas exhaustif, il donne un ordre de grandeur de la consommation énergétique d'une telle flotte.

… mais des solutions envisageables

Un collègue de Sudhakar explique que ces véhicules ont « une vue à 360 degrés du monde : alors que nous avons deux yeux, ils peuvent en avoir 20, regardant partout et essayant de comprendre tout ce qu'il se passe simultanément ». S'il est essentiel que ces systèmes soient aussi puissants, les chercheurs appellent également à ce qu'ils deviennent moins énergivores. Selon eux, un véhicule autonome ne devrait pas consommer plus de 1,2 kW d'énergie pour le calcul, loin de la réalité actuelle.

L'une des solutions proposées serait d'utiliser des équipements plus spécialisés, conçus pour effectuer des tâches très spécifiques et ayant donc une consommation plus faible. Toutefois, l'auteur souligne que « les voitures ont généralement une durée de vie de 10 à 20 ans, si bien que l'un des défis du développement de matériels spécialisés serait de les adapter aux futurs algorithmes ». Ces derniers, pour leur part, devraient être plus efficaces pour nécessiter moins de puissance de calcul, mais sans sacrifier leur fiabilité.

Sudhakar conclut : « Nous espérons que les gens considéreront les émissions et l'efficacité carbone comme des paramètres importants à prendre en compte dans leurs conceptions. La consommation d'énergie d'un véhicule autonome est vraiment déterminante, non seulement pour prolonger la durée de vie de la batterie, mais aussi pour la soutenabilité écologique. » Elle et ses collègues veulent pousser plus loin leurs études. Ils veulent notamment prendre en compte les émissions produites lors de la fabrication des véhicules, et en particulier de leurs capteurs, qui devraient voir leur production exploser dans les prochaines décennies.

Source : ScienceDaily