Le rachat de Waze par Google fait l'objet d'une enquête par la Federal Trade Commission, qui doit déterminer si la transaction ne serait pas constitutive d'une entrave à la concurrence et d'une limitation du choix pour les consommateurs américains.
L'information, confirmée par Google auprès du Guardian et du Wall Street Journal, fait suite à l'acquisition pour plus d'un milliard de dollars de la start-up israélienne. L'action de la FTC intervient après qu'un courrier a été adressé par l'association de consommateurs Consumer Watchdog ainsi qu'au département de la justice américain, un jour à peine après l'annonce du rachat. L'organisation craignait de voir Google abuser de sa position dominante. « Google domine déjà le marché de la cartographie en ligne, avec Google Maps », peut-on lire. « Le géant de l'Internet est en mesure de creuser l'écart de façon injuste en favorisant son propre service devant ses concurrents comme Mapquest sur son moteur de recherche ».
Les revenus de Waze sont trop faibles pour que la transaction fasse l'objet d'une enquête automatique de la FTC. Mais l'autorité demeure cependant fondée à entamer toute action concernant un rachat susceptible d'entraver la concurrence.
Waze, qui a développé une application de cartographie contributive, compterait 45 millions d'utilisateurs dans plus de 190 pays. En mai dernier, Noam Bardin, le patron de Waze, avait déclaré que son service était le principal concurrent de Google sur mobile. Il semblerait qu'il ait été pris au sérieux par les autorités de la concurrence américaine.
Avant le rachat, la start-up israélienne a fait l'objet de nombreuses supputations. Des intérêt émanant d'Apple, qui utilise déjà des informations collectées par Waze pour son appli Plan et surtout de Facebook avaient été relatés dans la presse. Microsoft, de son côté, a concédé avoir investi dans la société, sans toutefois faire état de velléités d'acquisition.
Les risques d'atteinte à la concurrence devraient dans un premier temps être limités par Google, du fait qu'il a déjà annoncé que le service conserverait son indépendance et son fonctionnement. Même si, à terme, l'objectif semble bien d'enrichir Google Maps de nouvelles fonctionnalités, voire de fondre les deux services.
Aux États-Unis, la FTC est engagée avec Google sur deux fronts : la détention abusive de brevets essentiels (brevets FRAND, pour « Fair, reasonnable and non-discriminatory terms », ndlr) suite au rachat de Motorola Mobility ainsi que sur d'éventuelles pratiques discriminatoires sur le marché de la publicité. En Europe, la firme fait l'objet d'une enquête pour abus de position dominante. Elle est suspectée d'abuser de son quasi-monopole sur la recherche pour mettre en avant ses propres services, au détriment de la concurrence.