Le président du conglomérat sud-coréen Samsung, Lee Kun-Hee, vient de démissionner, cinq jours après avoir été inculpé d'évasion fiscale et d'abus de confiance. Lors d'une conférence de presse organisée dans l'optique d'annoncer les changements d'orientation du groupe Samsung pour faire face au scandale qui entache actuellement son image, son principal dirigeant, âgé de 66 ans, a donc annoncé sa démission. Pour bien comprendre l'ampleur du scandale il faut se souvenir que Samsung réalise à lui seul près de 20% des exportations de la Corée du Sud. Dans sa déclaration, Lee Kun-Hee a indiqué : « Aujourd'hui, j'ai décidé de démissionner de ma fonction de président du groupe Samsung. J'exprime mes plus sincères excuses pour le tort que j'ai causé ».
En janvier dernier, un procureur spécial a ouvert une enquête sur les accusations de corruption qui pèsent sur le premier groupe sud-coréen, un groupe au fonctionnement particulièrement opaque. Son principal dirigeant a été inculpé pour avoir détourné 4500 milliards de won soit environ 3 milliards d'euros alors qu'il avait déjà été reconnu coupable dans le milieu des années 1990 de financement illicite lors de la campagne présidentielle. Dans le cadre de la même enquête, neuf autres dirigeants de Samsung sont dans l'oeil du cyclone, dont le vice-président du groupe.
Samsung annonce par ailleurs la démission de quatre autres de ses dirigeants alors que Lee Kun-Hee a déclaré que son fils n'était pas encore prêt à prendre le contrôle du groupe. En attendant, Lee Kun-Hee risque une peine comprise entre cinq ans d'emprisonnement et la perpétuité s'il est reconnu coupable. Toutefois, la plupart des analystes doutent que Lee Kun-Hee soit sévèrement puni.