Intel à l'amende en Europe ? Bruxelles a confirmé jeudi avoir transmis au fondeur américain une nouvelle communication de griefs (statement of objections).
La Commission européenne aurait accumulé les preuves attestant du non-respect des règles communautaires en matière de concurrence par le fabricant américain de microprocesseurs. Dans ce contexte, après avoir étudié la réponse d'Intel à une première communication de griefs transmise l'été 2007, puis ordonné en février 2008 une intervention dans les locaux européens d'Intel et de plusieurs de ses revendeurs, Bruxelles lance une nouvelle alerte.
Pour mémoire, Intel est soupçonné de pratiques anticoncurrentielles sur le segment des processeurs x86. La multinationale aurait pratiqué des tarifs inférieurs aux coûts et proposé de nombreuses ristournes aux fabricants de matériel informatique pour mieux évincer du marché son principal concurrent : Advanced Micro Devices (AMD). Dans un communiqué, l'UE précise : « la Commission considère à ce stade de son analyse que les différentes conduites (reprochées à Intel) font partie d'une même stratégie anticoncurrentielle destinée à exclure ou à limiter l'accès d'AMD au marché ».
Intel a 8 semaines pour répondre à la nouvelle communication de griefs transmise par Bruxelles, la société pourra ensuite être entendue par l'exécutif européen pour assurer sa défense. Si l'abus de position dominante est confirmé, l'exécutif européen pourrait infliger une amende allant jusqu'à 10% du chiffre d'affaires global du numéro un mondial des microprocesseurs.