Philippe Jeudy : "la capacité technologique et financière de la Silicon Valley est immense"

Jérôme Bouteiller
Publié le 28 août 2008 à 17h10
Après l'organisation du Mobile WebCamp à l'automne dernier, Philippe Jeudy s'est expatrié aux Etats-Unis pour prendre les rênes d'Altaide Valley, véritable tremplin pour les jeunes pousses de part et d'autre de l'Atlantique.

JB - Phillipe Jeudy bonjour, Quelle est l'ambition de Altaide Valley ? Que proposez vous concrètement à vos clients ?

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Philippe Jeudy
PJ - L'ambition d'Altaide Valley est double : tout d'abord être un acteur reconnu pour sa capacité à accompagner les startups Françaises (et pour certaines Européennes) à s'exporter dans la Silicon Valley, mais également d'être identifié par les startups américaines comme une référence pour les aider à constituer leur équipe lors de leur implantation en Europe et en France en particulier.

Pour le premier volet, nous proposons un accompagnement adapté et personalisé, avec une implication qui varie selon les besoins de la startups (études, création, recrutement, représentation commerciale). Pour le second, nous nous appuyons sur l'expertise d'Altaide en terme de recrutement dans le domaine des startups et de la High Tech (presque 10 années d'existence aujourd'hui).

JB - Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontées les jeunes pousses hexagonales souhaitant se lancer sur le marché américain ?

PJ - Les difficultés essentielles rencontrées par les startups Françaises sont le virage de la croissance, et la rapidité à laquelle elles le prennent. Je m'explique : il y a d'excellents projets et produits développés par les entrepreneurs en France. Toutefois, il est nécessaire de penser à exporter sa technologie pour trouver les relais de croissance et de financement nécessaire pour rester en compétition dans une économie qui laisse peu de place pour l'immobilisme ! La France, voir même l'Europe, ne peuvent souvent plus suffire pour assurer ce développement.

JB -Malgré près de 30 ans d'expérience dans les services en ligne, le web français entretient parfois un complexe d'infériorité vis à vis du web américain. Selon vous, est-ce encore justifié ?

PJ - Il ne doit pas être question d'un quelconque complexe d'infériorité. Un certain nombre d'entreprises (comme Netvibes par exemple aujourd'hui ou Business Objects par le passé) ont clairement fait parler d'elles hors de France et d'Europe. De nombreux Français se trouvent aux commandes chez de gros acteurs (par exemple Patrick Chanezon chez Google ou encore Henri Moissinac chez Facebook). Les entrepreneurs Français commencent même à s'exporter aux Etats-Unis comme Loic Le Meur. La liste est longue (Philippe Kahn avec Borland, etc.). Les aides à la création d'entreprises en France, et la qualité de formation des écoles d'ingénieur en Frances ont une chose, mais la capacité technologique et financière de la Silicon Valley est immense. ll y aura surement des startups qui sauront émerger et percer, trouver des financements en France, mais n'en déplaise à une campagne d'auto-persuasion récente Il n'en demeure pas moins qu'une technologie "disruptive" aura beaucoup de mal à émerger.

Philippe Jeudy, je vous remercie.
Jérôme Bouteiller
Par Jérôme Bouteiller

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