Annoncée de façon officielle en juillet dernier, la plateforme « Microsoft Online Services » est donc plus que jamais destinée à accueillir l'ensemble des outils de collaboration et de communication de Microsoft, commercialisés non plus comme des licences permanentes mais sur le mode de l'abonnement. Exchange, Sharepoint, Office Communicator, Office Live Meeting et Dynamics CRM comptent parmi les premières applications hébergées, au choix, en interne, dans les centres de données de l'éditeur ou chez un prestataire tiers. Afin de ne pas fâcher ses partenaires, l'éditeur rappelle qu'une commission de 6% par an sur les ventes réalisées auprès de leurs propres clients leur est proposée.
Reste à Microsoft, comme à ses concurrents spécialisés dans le logiciel d'entreprise, à trouver comment bien combiner le modèle traditionnel de la vente de licences et l'accès en ligne sur le modèle de l'abonnement. Marc Jalabert, désormais directeur du marketing et des opérations chez Microsoft France, a par ailleurs indiqué que des annonces en matière de cloud computing et s'inscrivant dans cette logique devraient être faites fin octobre, à l'occasion de la Professional Developpers Conference (PDC).
Les canaux de distribution traditionnels semblent toutefois loin d'être taris. En France, Microsoft se félicite de la progression enregistrée par des produits comme Office (+ 17%), Sharepoint (+ 80%) ou Dynamics (+ 24%), et rappelle qu'entre 60 et 70% de son chiffre d'affaires proviennent encore de ses activités entreprise. Un secteur sur lequel l'éditeur compte bien consolider ses positions, en adressant par exemple les besoins des petites entreprises en virtualisation avec le lancement des versions Small Business Server et Essential Business Server de son système Windows Server 2008.
Sans négliger la sphère professionnelle, Microsoft entend toutefois mettre un accent tout particulier sur le développement de ses activités grand public, auxquelles il consacrera la moitié de ses investissements en 2009. Eric Boustouller, président de Microsoft France, a ainsi admis une certaine « déception » pour deux des fers de lance de l'éditeur : le système d'exploitation Windows Vista tout d'abord, bien mal accueilli, et le moteur de recherche Live Search ensuite qui, en dépit d'une 2e place sur le marché français, doit se contenter de 3,2% des requêtes, très loin derrière le numéro un, Google.
Bien que les différents sites, portails et services de Microsoft enregistrent une audience importante en France (26 millions de visiteurs uniques selon Médiamétrie), l'éditeur peine à faire décoller son moteur de recherche. Live Search profiterait pourtant aux activités publicitaires de Microsoft, désormais intégrées pour 22 pays dans une nouvelle division baptisée Consumer & Online, et réunissant, outre la régie, les activités Windows grand public, Windows Mobile et Internet.