Un petit pas pour Apple, un grand pas pour l'interopérabilité
Cette décision s'est néanmoins faite au détriment d'une grosse concession, l'abandon du prix unique, un principe cher à Apple. Certaines nouveautés et morceaux fortement convoités sont désormais vendus 1,29 euros, tandis qu'à l'inverse d'autres fonds de tiroirs et vieilleries le sont pour 0,69 euros. Les morceaux iTunes Plus présentent deux avantages : ils sont encodés en AAC à 256 kbps et ne sont pas limités à un nombre limité de transferts, de conversions ou de gravures, contrairement aux morceaux protégés qui étaient par ailleurs encodés en 128 kbps.
L'interopérabilité, une des grandes attentes des consommateurs qui ne se satisfaisaient pas de la complexité des offres légales, fait ainsi un grand bon en avant. Les baladeurs supportant l'AAC sont légion, tandis que seuls les iPod et iPhone supportent les fichiers AAC protégés.
Réveil d'une polémique
L'annonce de l'abandon des DRM a toutefois été ternie par le réveil d'une polémique qui avait déjà fait rage au moment du lancement de l'iTunes Plus. Cet élan de liberté n'épargne effectivement pas vos achats d'être clairement identifiés. L'identité de l'acheteur est ainsi renseignée dans les métadonnées de chacun des fichiers, qui ne sont donc pas complètement libres et anonymes comme peuvent l'être de véritables CD audio ou les fichiers MP3 en vente sur d'autres boutiques ou disponibles sur des réseaux de partage illégaux. Gare à ne pas égarer l'un d'eux... Bien que des méthodes de contournement n'aient pas tardé à faire leur apparition.
Vers l'absence de protections anti-piratage
Le cru 2009 de la conférence Apple du Macworld sonne le glas d'un autre système de protection anti-piratage, qui sont d'une manière générale parfois jugés contraignant par les acheteurs légitimes. Le magazine en ligne spécialisé MacGeneration relève que la version boite de la suite bureautique iWork '09, compatible exclusivement avec les Mac, s'émancipe de tout système de protection. Celle-ci ne s'encombre ni d'un numéro de série autrefois indispensable, ni d'un quelconque système d'activation par Internet ou par téléphone.
Techniquement, rien n'empêche donc un utilisateur d'installer la suite bureautique sur un nombre illimité d'ordinateurs. Le respect de la licence, qui autorise l'installation du logiciel sur deux machines mais pas son utilisation en simultanée, n'est désormais du ressort que de l'acheteur. L'achat en ligne conserve quant à lui l'ancienne politique et dépend d'une clé, qui permet de faire passer la version d'évaluation limitée à 30 jours d'utilisation à la version complète.
En conclusion, Apple semble avoir tiré des conclusions de la corrélation que certains font entre la mise en place de protections contraignantes et le nombre de téléchargements illégaux d'un jeu vidéo, d'une application ou d'un morceau de musique. Reste à libérer les vidéos qui sont toujours protégées.