L'impact des nanotechnologies, ces minuscules particules de quelques milliardièmes de mètre, est encore mal connu. Leur commercialisation ne serait pourtant soumise à aucune vérification sanitaire : « pas de traçabilité, pas de déclaration, pas de suivi des usages », précise Dorothée Benoit Browaeys, journaliste scientifique, fondatrice de VivAgora et auteur du livre « Le Meilleur des nanomondes ».
Leur utilisation ne se limite d'ailleurs pas à la microélectronique. Les nanoparticules d'argent sont des éléments antibactériens utilisés, par exemple, pour supprimer les mauvaises odeurs dans les chaussettes. Les dioxydes de titane sont, eux, largement utilisés dans les cosmétiques, en tant qu'écran solaire notamment. Ces produits n'entrent semble-t-il pas dans le cadre du règlement Reach (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques), mis en place en 2006 par l'Union européenne. Leurs particularités tenant à leur structure multi-échelles et non à leurs propriétés chimiques.
Reste qu'en France, comme aux États-Unis, les précautions sanitaires prises par les pouvoirs publics s'avèrent insuffisantes. C'est d'ailleurs ce que confirme une étude publiée dans le journal Environmental Science and Technology, par des chercheurs de l'University of Britsh Colombia et l'University of Minnesota. D'après leurs conclusions, le système américain actuel de régulation des produits commercialisés issus des nanosciences doit être changé. Un constat également partagé en France.