Interrogés, les deux services expliquent que le retrait d'une vidéo problématique n'est immédiat que si elle présente un caractère « manifestement illégal ». Comme celui-ci n'est pas avéré, YouTube et Dailymotion placent le clip d'Orelsan en accès restreint : il est donc nécessaire de créer un compte et d'indiquer un âge supérieur à 18 ans pour pouvoir la consulter. Tous deux garantissent que la suppression serait immédiate en cas de réquisition judiciaire.
« De toute évidence, les filtres appliqués quand il s'agit de pédopornographie, d'incitation à la haine raciale et d'homophobie ne sont pas applicables à l'appel au viol et au meurtre envers les femmes ! », s'insurge Valérie Létard dans une interview publiée par le gratuit Metro, parlant d'un potentiel « vide juridique ».
« Mon souci n'est pas de pénaliser les hébergeurs, mais de leur donner les outils de leur propre régulation », tempère la secrétaire d'Etat. « Si le filet de sécurité fonctionne pour la pédopornographie et le racisme, pourquoi ne s'appliquerait-il pas aux propos incitation aux crime sexistes ? », s'interroge-t-elle encore.
Reste à déterminer où se situe la limite entre la simple provocation - ce que revendiquent la plupart des artistes à qui l'on reproche des textes violents - et la véritable incitation susceptible de revêtir un caractère criminel. De Sade à Orange Mécanique, l'Histoire a montré que la démarcation n'était pas claire...