Intel l'a confirmé mercredi : il fera appel de la condamnation record à 1,06 milliard d'euros d'amende prononcée par la Commission début mai. Le numéro un mondial des semiconducteurs estime que la décision de Bruxelles n'est pas justifiée dans la mesure où elle ne tient pas parfaitement compte des réalités du marché des microprocesseurs.
« Nous estimons que notre politique et nos pratiques ont toujours été respectueuses de la loi », a déclaré Robert Manetta, un des porte-paroles d'Intel, « c'est pourquoi nous interjetons appel ».
Après huit ans de procédure, il a été reproché à Intel d'avoir proposé, entre 2001 et 2007, des remises « occultes » aux fabricants de matériel informatique de façon à ce que ces derniers privilégient ses propres produits au détriment de ceux de ses concurrents, au premier rang desquels le plaignant, AMD. Intel aurait également incité le grand distributeur Media-Saturn Holding (Media Markt) à vendre des ordinateurs équipés exclusivement de processeurs x86 de sa marque.
« Nous avons l'impression que la Commission a mal interprété, ou ignoré, certaines des preuves que nous lui avons présentées », a commenté Robert Manetta. Intel n'a pour l'instant pas payé les 1,06 milliard d'euros d'amende, mais a commencé à effectuer les provisions nécessaires, non sans impact sur ses résultats financiers du deuxième trimestre 2009. Le fondeur, qui avait annoncé dès sa condamnation son intention de faire appel, se dit prêt à collaborer avec Bruxelles pour avancer sur le dossier. La procédure d'appel pourrait prendre de 18 à 24 mois.