Après Microsoft, IBM se retrouve dans le viseur du Département américain de la justice. La firme d'Armonk, New York, a-t-elle abusé de sa position dominante sur le marché du mainframe pour évincer la concurrence ? Le DOJ enquête. Cette investigation fait suite à une requête de la CCIA (Computer and Communications Industry Association).
Organisation américaine qui compte parmi ses membres Microsoft, Oracle, Red Hat, Google et Yahoo, la CCIA accuse IBM de refuser le renouvellement de licences aux clients qui pourraient lui faire de l'ombre ou qui souhaitent utiliser un système d'exploitation IBM sur d'autres machines que les siennes. La CCIA accuse également la firme quasi centenaire d'exercer des pressions, voire des représailles, sur ses partenaires considérés comme « déloyaux ».
Enfin, l'organisation estime qu'IBM a fait l'acquisition de Platform Solutions Inc (PSI) en 2008 « dans le seul but de freiner la concurrence sur le marché mainframe et de protéger sa vache à lait au détriment des consommateurs. » La CCIA n'est pas la seule à critiquer les pratiques d'IBM. T3 Technologies, ex-revendeur des logiciels PSI, après avoir déposé un recours antitrust devant la Commission européenne en janvier, a fait de même auprès d'une cour du district de Manhattan. La demande américaine a été rejetée fin septembre.
IBM domine le marché des serveurs mainframe, systèmes centraux pour grandes entreprises et administrations, depuis sa création il y a une quarantaine d'années. Aujourd'hui, le groupe informatique génère un quart des revenus annuels, environ 100 milliards de dollars, issus des ventes de matériel, logiciels et services associés.