En Angleterre aussi, on aimerait bien mettre fin au téléchargement illégal sur Internet, et l'on réfléchit à la mise au point d'un dispositif similaire à ce que prévoient, en France, les deux volets de la loi Hadopi. Pendant que le Parlement britannique planche sur la question, le fournisseur d'accès Virgin Media va conduire quelques tests sur son réseau, afin de mesurer le volume de données illégales échangées par le biais des réseaux P2P.
Le FAI a en effet annoncé jeudi dernier qu'il ferait appel à une technologie de monitoring du réseau baptisée Cview. Editée par la firme Detica, elle repose sur le principe de l'inspection de paquets, et permet de détecter si les données qui circulent font appel à un protocole d'échange de fichiers : BitTorrent, Gnutella ou eDonkey (eMule). Si la réponse est oui, le paquet est détourné, et analysé, pour voir s'il correspond à un contenu qui serait échangé illégalement.
« Comprendre comment le comportement du consommateur change est un pré-requis important pour la future offre musicale de Virgin Media ainsi que, si elles devaient être avalisées, pour les propositions de loi émises par le gouvernement, qui nécessiteront également que l'on mesure le niveau de téléchargement illégal sur les réseaux des FAI », explique dans un communiqué Jon James, directeur exécutif en charge du haut débit chez Virgin Media.
Pour procéder à cette étude, Virgin Media entend bien se passer du consentement de ses abonnés. L'opérateur s'engage toutefois à ce que les données récoltées soient rendues anonymes avant traitement, dans la mesure où elles ne doivent servir que des fins statistiques. L'initiative devrait toutefois faire grincer des dents, notamment au niveau européen où l'on a déjà rappelé au Royaume Uni que selon les règles communautaires, les états membre devaient s'assurer de la confidentialité des communications électroniques de leurs citoyens.