Autrefois simple moteur de recherche qui aurait pu se faire avaler par Yahoo!, Google a su diversifier ses activités sur le web mais également dans le domaine des logiciels. Cet empire numérique n'est pas pour plaire à tout le monde, et outre les procès relatifs à Google Books ou Google News, la société est également accusée d'entretenir une politique relativement floue concernant les données personnelles des utilisateurs. Pour certains, l'avenir du web passe d'ailleurs par la fin de l'anonymat.
De la transparence d'une société...
Au cours d'un entretien recueilli la semaine dernière par le magazine Der Spiegel, la ministre de la justice allemande Sabine Leutheusser-Schnarrenberger a partagé ses craintes vis-à-vis de Google en expliquant qu'au fil des années la firme de Mountain View avait accumulé beaucoup trop de puissance. « Globalement, ce qui se passe ici, c'est la naissance d'un nouveau monopole comparable à Microsoft », explique la ministre avant d'ajouter : « je veux créer plus de transparence et m'assurer que les internautes savent où vont leurs données ». Pour Mme Leutheusser-Schnarrenberger Google doit changer immédiatement sa politique sans quoi elle n'hésitera pas à avoir recours à « des actions en justice ».
Interrogé par le magazine, Philipp Schindle, vice-président du département des ventes en Europe chez Google, explique : « nous ne vous espionnons pas, nous ne vendons pas vos données à des sociétés tierces. Nous ne sommes pas intéressés par vous en tant que personnes. Nous ne connaissons ni votre nom ni vos données personnelles, ni votre compte en banque (...) seul votre fournisseur d'accès à Internet possède votre vrai nom ».
Cependant ces positions ne garantissent pas pour autant la sécurité des informations personnelles. Le 7 décembre dernier, Eric Schmidt, le PDG de Google, rappelait que les moteurs de recherche retenaient des informations pendant un certain temps et que selon la loi en vigueur dans le pays, certaines données pouvaient être partagées avec les autorités.
... à celle de l'utilisateur
Lorsque l'on parle de transparence, il semblerait que les sociétés souhaitent plutôt recentrer la question sur les internautes eux-mêmes. C'est ainsi que Marissa Mayer, vice-présidente du département de la Recherche chez Google, expliquait au mois de juillet que le monde virtuel suivrait la même évolution que le monde physique. « Il y a très peu de choses que vous pouvez faire sous le couvert de l'anonymat dans le monde physique. Je pense qu'avec le temps, sur Internet, il y aura également de moins en moins d'anonymat, et je pense que c'est une bonne chose », déclare-t-elle en ajoutant qu'il s'agit aussi de responsabiliser les internautes.
Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, partage des positions similaires. Au mois de décembre, le réseau communautaire a changé sa politique en matière de vie privée. Si de nouveaux paramètres ont été ajoutés afin de régler plus finement les droits de lecture et d'écriture de ses contacts, le profil de quelque 350 millions d'internautes est soudainement devenu public par défaut. Interrogé ce weekend à ce sujet par le magazine Techcrunch, M. Zuckerberg explique qu'il s'agit-là de « la nouvelle norme sociale ». Il ajoute que ces 5 ou 6 dernières années, les internautes ont pris l'habitude de partager des informations personnelles via les blogs ou les réseaux sociaux. « Les gens sont devenus plus enclins non seulement à publier des informations de différentes natures, ils le font également de manière encore plus ouverte et avec plus de personnes. La norme sociale a évolué avec le temps ».
Chez Google ou Facebook, la vie privée, c'est du passé
Publié le 11 janvier 2010 à 11h31
Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.
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