Après six semaines d'examen des dossiers, ce sont finalement Google, numéro un mondial des moteurs de recherche et , fournisseur d'accès à Internet, qui remportent l'appel d'offres lancé par San Francisco pour mettre en place un réseau WiFi à l'échelle de la ville. Earthlink devrait proposer un accès payant (autour de 20 dollars par mois), alors que Google fournira gratuitement l'accès à internet et se rémunèrera grâce à la publicité. Six sociétés avaient répondu à l'appel d'offres, lancé en décembre dernier.
Bien sûr, l'offre gratuite de Google disposera de débits moins élevés que celle, payante d'Earthlink. La presse locale évoque un chiffre de 300 Kbps, soit un taux de transfert plus rapide qu'une ligne RTC mais moins intéressant qu'une ligne câble ou ADSL. Ces conditions répondent aux exigences de la ville, qui voulait que tous les résidents aient la possibilité de se connecter à Internet à moindre coût.
Il y a quelques jours, le bureau américain des brevets (USPTO) annonçait la ratification de trois brevets déposés par des employés de Google, portant justement sur les conditions de la fourniture d'accès à Internet gratuite, financée par la publicité. L'un d'eux concerne par exemple la possibilité d'adapter les couleurs ou les logos du navigateur aux couleurs de la société qui propose le point d'accès. On imagine aisément quels usages pourra faire Google de ces récents brevets grâce à ce projet et quelles importantes nouvelles sources de revenus pourraient en découler.
Pour le mener à bien, Google et Earthlink ont annoncé leur intention d'investir au moins 15 millions de dollars dans les infrastructures nécessaires. Certains pensent qu'une fois San Francisco équipée, et le modèle du point d'accès gratuit financé par la publicité bien rodé, Google pourrait avoir d'autres ambitions, bien plus importantes, comme par exemple la couverture en WiFi gratuit de l'ensemble des Etats-Unis.
A Mountain View, siège du moteur de recherche, déjà équipé en WiFi gratuit, on répond à ces rumeurs en disant que San Francisco était un choix logique, car de nombreux employés de la société y vivent, mais qu'aucun autre projet est en vue. Cependant, de nombreuses villes américaines cherchent actuellement à se couvrir en WiFi, et Google pourrait bien être tenté d'y porter son modèle gratuit.