Accusée « d'espionnage » la présidente du conseil d'administration d'HP, Patricia Dunn (photo ci-contre), devra quitter son poste en janvier 2007. Comment en est-on arrivés là ?
Début 2006, Patricia Dunn charge une agence de détectives privés d'obtenir des informations sensibles sur les membres du conseil et d'identifier les fuites « liées à la vie en interne de l'entreprise » destinées à la presse et aux journalistes américains. Mouchard présumé, George Keyworth a été sommé, en mai dernier, de démissionner mais a refusé, avant de jeter l'éponge mardi 12 septembre 2006. Thomas Perkins, un autre membre du conseil, scandalisé par les pratiques internes, a quitté son poste dès le printemps et l'a fait savoir.
La presse américaine a relayé l'information. Initiatrice de cette affaire, Patricia Dunn a notamment obtenu un relevé précis des communications effectuées par ses collègues. Par ailleurs, des données concernant des journalistes ont également été demandées. AT&T, opérateur historique américain, a confirmé.
Quant aux inquiétudes sur d'éventuelles fuites relatives aux délibérations du conseil, elles précèderaient l'éviction, en 2005, de Carly FIORINA ex-CEO du groupe. Acculée, la direction générale de Hewlett-Packard a été dans l'obligation d'informer la Commission américaine en charge des opérations de bourse (SEC) de la situation interne.
La publication des explications du groupe, le 6 septembre dernier, et l'enquête officielle ouverte par le comité en charge de la gouvernance d'entreprise et des nominations chez HP, ont eu raison de Patricia Dunn. Celle-ci sera remplacée à la tête du conseil d'administration d'HP par Mark Hurd, actuel CEO du groupe, le 18 janvier prochain.
Patricia Dunn devra cependant se présenter, accompagnée de son avocat, devant un sous-comité congressionnel afin de s'expliquer sur ces pratiques d'espionnage... Va-t-on vers un « HP Gate » ? Cela en a tout l'air !