20 ans après la bataille des systèmes d'exploitation opposant Microsoft et , 10 ans après celle des navigateurs opposant Microsoft et Netscape, c'est au tour de Google de déclencher une nouvelle guerre de normes dans l'informatique, à nouveau contre Microsoft ou , en annonçant la disponibilité de ses « widgets » sur n'importe quel site et n'importe quel blog.
L'essor du widget
En anglais, Widget signifie « machin », mais le mot peut aussi faire office de contraction pour « Windows Gadget », un petit morceau de programme destiné à compléter le bureau Windows ou Mac OS de l'ordinateur, en diffusant des informations issues de l'internet : horaires, météo, informations pratiques, jeux, etc... Intégrés par Apple dans Mac OS X 10.4 au sein d'une application baptisée Dashboard et annoncés dans le futur Windows Vista de Microsoft, les widgets intéressent également les acteurs de l'internet puisqu'il transforment le bureau de l'ordinateur en véritable portail web. Yahoo a par exemple racheté Konfabulator (rebaptisé depuis Yahoo! Widget Engine), un spécialiste du widget tandis que Google a profité du lancement de son Desktop Search, un moteur de recherche sur disque dur, pour proposer à son tour des dizaines de widgets à ses utilisateurs.
Vers une nouvelle guerre des plates-formes ?
A l'image de la stratégie Windows Live de Microsoft, la frontière entre le « online » et le « offline » s'estompe et derrière cette question des widgets se dessine en fait une véritable guerre de normes entre des acteurs revendiquant le statut de « plate-forme », que celle-ci soit un système, un navigateur ou une page d'accueil personnalisable. En effet, les widgets de Yahoo, Google ou Microsoft ne sont pas compatibles entre eux et chacun de ces acteurs cherche à attirer les développeurs pour enrichir son propre environnement.
A ce jeu, l'un des plus efficaces semble avoir été NetVibes, le pionnier des pages d'accueil personnalisables, créé par le français Tariq KRIM. Grâce à ses 5 millions d'utilisateurs et à une politique très active vis-à-vis des développeur, NetVibes revendique déjà près de 4600 modules, flux et autres podcast pour son propre écosystème tandis que Google n'en annonce que 1220 et que Microsoft plafonne pour le moment à 394...
Élargir l'audience pour attirer les développeurs
C'est dans ce contexte que la stratégie de Google est intéressante. Après le desktop et la page d'accueil personnalisable, Google vient en effet d'annoncer que l'ensemble de ses widgets pourront désormais être repris sur un blog ou un site web, reprenant ainsi une piste déjà explorée par WidgetBox.com qui entend « widgétiser le web ». « En rendant les Google Gadgets accessibles à tous, nous voulons relier les développeurs avec les consommateurs les plus enthousiastes et rendre l'information accessible et utiles à tous » explique Adam Sah, Gadget Architect chez Google. Pour le moment, cette reprise se limite à un simple copier coller du code mais beaucoup d'analystes anticipent l'arrivée des Google Gadgets sur l'ensemble des outils de publication du groupe : Blogger, Writely voire AdSense, un programme particulièrement apprécié des webmasters...
Tout comme Microsoft, qui travaille sur le portage de ses Gadgets sur les blogs Windows Live Spaces, l'heure est donc au rapport de force entre les grands portails et aucun standard de widgets ne s'est encore imposé. Reste à savoir si cette guerre des widgets ne se fera pas aux dépends de l'interopérabilité des applications internet, une interopérabilité pourtant à l'origine du succès de ce réseau.
La page dédiée à l'intégration des gadgets aux blogs / sites Web se trouve sur cette page. L'internaute a juste besoin de choisir le widget de son choix et différentes options. Il obtiendra ensuite un code HTML qu'il devra placer sur son site pour afficher le widget sur les pages de son choix.