C'est à Lyon qu'une découverte accidentelle pourrait bel et bien se transformer en une petite révolution écologique : réussir à recycler des batteries électriques usées grâce à la captation de CO2.
La transition vers les véhicules électriques avance à toute vapeur, et l'UE s'est engagée officiellement à en finir avec le thermique d'ici 2035. Décision éclairée pour certains ou idéalisme mal placé pour d'autres, les avis divergent fortement. Ce qui est sûr c'est que cette transition doit être pensée en pleine conscience de nombreux autres facteurs. Parmi ceux-ci, le recyclage des batteries de voiture. C'est une petite start-up lyonnaise qui pourrait avoir trouvé un élément de réponse à cette question épineuse.
Une découverte fortuite
L'histoire a commencé il y a dix ans, dans l'un des laboratoires de l'Université Claude Bernard-Lyon 1. Un chimiste, Julien Leclaire, en dissolvant des métaux grâce à une nouvelle technique, a découvert qu'il était possible de capturer les métaux des batteries en utilisant du CO2 précédemment capté. Ce gaz, pointé du doigt à juste titre pour son effet délétère sur l'atmosphère, pourrait ainsi être une ressource exploitable pour valoriser les déchets de batterie.
La technique développée dans ce laboratoire de Lyon est de plus très peu polluante et son empreinte carbone est minime : aucune utilisation d'acides ou d'effluents (résidus fluides d'origine industrielle), le tout en utilisant des machines de taille réduite. Les métaux ainsi traités finissent en poudre, que Julien Leclaire et ses partenaires ont ensuite réutilisée pour fabriquer électrodes et batteries.
De la théorie à la réalité industrielle
Une découverte, c'est beau, mais développer cette technologie hors des murs du laboratoire, c'est encore mieux ! Fort de sa découverte, Julien Leclaire est passé à l'action et a fondé une start-up avec des associés. Il s'agit désormais pour lui de transformer son innovation en réalité industrielle. Grâce au Plan France 2030, ils sont soutenus à hauteur de 23 millions d'euros pour leur projet.
Ainsi, l'équipe envisage de fonder une unité opérationnelle dans la Vallée des Batteries, un pôle industriel spécialisé en cours d'édification dans les Hauts-de-France. Les objectifs de Julien Leclaire sont ambitieux, mais réalisables : la construction de deux usines entre 2026 et 2028 (une pour le traitement des batteries et une autre pour les déchets de production) et au moins cinq usines en Europe d'ici 2030.
Trouver de nouvelles méthodes de recyclages des cellules électriques est aujourd'hui indispensable tant la transition vers ce mode d'énergie s'accélère. Si le dioxyde de carbone se transforme en allié puissant dans ce processus, sa capture à grande échelle devra elle aussi être repensée. Un projet comme celui des aspirateurs géants à CO2 aux États-Unis peut être une solution complémentaire à celle trouvée par Julien Leclaire.
Source : France Info