Finalement, la grève hollywoodienne n'a pas eu de conséquences dramatiques pour Netflix, a confié Ted Sarandos, co-P.-D.G. de la plateforme. Elle n'a toutefois pas été sans répercussions pour le secteur du streaming.
Le mouvement de grève, débuté au mois de mai, est considéré comme l'un des plus importants de l'histoire de Hollywood. Face à l'essor du streaming, auteurs, puis scénaristes ont manifesté leur mécontentement face à la précarisation de leur profession. Ils ont également dénoncé l'émergence de l'intelligence artificielle (IA) générative, qui représente une nouvelle menace pour leur activité. Après plusieurs sessions de négociations, un accord a finalement été trouvé avec les grands studios de l'Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), mettant fin à plusieurs mois de grève.
Des retards, mais pas d'interruptions
Lors de la conférence mondiale UBS sur les médias et la communication, Ted Sarandos, qui figurait à la table des négociations, a modéré l'impact de l'événement. S'il a admis que la plateforme ne dispose pas « de contenu en surplus », il a expliqué qu'elle n'avait pas connu « d'interruption » dans la livraison de ses œuvres. Selon lui, la pandémie de COVID-19 a eu des effets bien plus préjudiciables.
Le service sera en mesure de lancer ses titres à succès sans report. Dès 2024, de nouvelles saisons de Bridgerton, Cobra Kai et Emily in Paris sont à prévoir. Deux films à fort potentiel, Rebel Moon et Maestro, sont également programmés dès ce mois de décembre. « Nous sommes surtout ravis que les grèves soient derrière nous. Je m'en réjouis vraiment », a confié le dirigeant.
Malgré tout, Netflix a vu certaines de ses productions originales retardées par les grèves pendant une grande partie de 2023. Cependant, l'entreprise vise toujours un budget de contenu de 17 milliards de dollars pour 2024, traduisant sa bonne santé par rapport à certains de ses concurrents.
Un secteur en difficulté
D'ailleurs, Ted Sarandos n'a pas hésité à tacler ses rivaux. Alors que Netflix « ajuste ses prix à chaque étape », a-t-il déclaré, « nos concurrents semblent réduire le contenu et augmenter les prix ».
Le secteur du streaming est actuellement en proie à d'importantes difficultés, après une croissance exponentielle pendant la période de pandémie. Netflix a particulièrement été touchée, avec une perte de ses abonnés inédite en 2022. Le service a su rebondir, notamment en mettant fin au partage de comptes, en lançant une offre soutenue par la publicité et en réajustant ses tarifs.
Plus que jamais, Netflix assoit sa position du leader du secteur face à des concurrents qui tentent de s'adapter. « Le streaming est une bonne affaire, mais elle est difficile », a conclu Ted Sarandos.
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Source : Variety