Le site Coco.gg avant sa fermeture © Archive.org x Alexandre Boero / Clubic
Le site Coco.gg avant sa fermeture © Archive.org x Alexandre Boero / Clubic

Depuis la fermeture du site Coco.gg par la gendarmerie nationale, des clones de la plateforme pullulent sur la Toile. Attention aux arnaques.

Le mardi 25 juin, le célèbre forum, qui garantit l'anonymat de ses utilisateurs, a été fermé. Cette décision découle du travail conjoint de la gendarmerie nationale (UNCyber) et de l'Office national anti-fraude (ONAF), sous la direction de la Juridiction nationale en charge de la lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) du parquet de Paris.

Sous ses airs de plateforme obsolète et inoffensive, Coco.gg était en réalité exploitée par de nombreux prédateurs sexuels et trafiquants de drogue. Le site est impliqué dans 23 051 procédures judiciaires entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024. En France, 480 victimes ont été recensées.

De possibles extorsions

La mise hors ligne de Coco.gg suscite l'intérêt des acteurs malveillants. Dans une publication sur X.com, l'avocat numérique Alexandre Archambault met en garde contre une multiplication des copies de la plateforme. Certaines d'entre elles reprennent « à l'identique présentation et intitulé », prévient-il.

Selon l'expert, ces clones risquent d'être exploités par des cybercriminels pour « obtenir des données personnelles en vue de faire chanter » de potentielles victimes. Le phénomène semble, pour l'heure, contrôlé, les sites concernés étant bloqués plutôt rapidement. Il faut néanmoins redoubler de vigilance, car il est possible que des tentatives similaires de simulacres continuent d'émerger sur la Toile.

Un repère de prédateurs

La fermeture de Coco.gg a été saluée par les organisations de lutte contre la cybercriminalité. Selon le parquet de Paris, le site était utilisé pour mettre en œuvre, dissimuler ou faciliter des transactions illicites en bande organisée, notamment des « infractions relatives à la pédocriminalité, au proxénétisme aggravé, au blanchiment ». Aucun système de modération n'y était appliqué.

En avril dernier, Philippe Coopman, 22 ans, a été battu à mort à Grande-Synthe après être tombé dans un guet-apens orchestré sur la plateforme. À maintes reprises, elle a aussi été exploitée par des agresseurs pour appâter des personnes homosexuelles et les violenter.

L'administrateur de Coco.gg, âgé de 44 ans, a été arrêté en Bulgarie, où l'entité qui opère le site est implantée. Il a renoncé à sa nationalité française en 2023, et risque jusqu'à 10 ans de prison et 500 000 euros d'amende pour « fourniture d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée ».