Google remplace progressivement Assistant par Gemini sur Android. Cette nouvelle mouture qui repose sur l'IA promet des interactions plus naturelles, mais n'est visiblement pas à la hauteur de son prédécesseur. Certaines tâches quotidiennes ou l'intégration avec les services Google sont encore mal comprises.
Google a décidé de mettre son fidèle Assistant en retraite anticipée en faisant place aux jeunes. En l'occurrence, Gemini, un chatbot dopé aux grands modèles de langage. Il s'agit d'offrir des conversations plus fluides et des réponses plus pertinentes. Sur le papier, après tout, pourquoi pas ?
Mais si Gemini brille par ses capacités de dialogue, il peine à égaler son prédécesseur dans les tâches du quotidien. Recherches locales relativement précises, prise de notes défaillante, voire impossible, ou encore météo aléatoire ; la liste des griefs s'allonge. Entre promesses d'avenir et fonctionnalités manquantes, Gemini divise. Faut-il que jeunesse se passe, ou Google a-t-il mis la charrue avant les bœufs, histoire de damer le pion à Apple, qui repousse encore la sortie de son IA aux calendes grecques ?
Gemini : le successeur high-tech de Google Assistant
Toujours plus vite pour Google, qui a décidé de faire évoluer son écosystème d'assistants vocaux en remplaçant progressivement Google Assistant par Gemini sur ses appareils Android. Une sorte de transition technologique dans la lignée du géant de Mountain View, qui dope tous ses services à son l'IA.
Contrairement à Google Assistant, qui repose sur des règles prédéfinies et une base de connaissances structurée, Gemini s'appuie sur de grands modèles de langage. Cette technologie lui permet de comprendre et de générer du texte de manière plus contextuelle, et donc d'avoir des interactions plus fluides et des réponses plus nuancées avec son interlocuteur.
L'ambition de Google est claire et assumée : Gemini sera l'assistant capable de rivaliser avec ChatGPT d'OpenAI, tout en conservant les fonctionnalités pratiques qui ont fait le succès de Google Assistant. Gemini se dote de nouvelles fonctionnalités, comme le mode « Gemini Live », sorte de « booster » de la version classique grâce à un abonnement premium. Les propriétaires des futurs Pixel 9 bénéficieront d'ailleurs d'un an d'accès gratuit à ce service.
Du côté des intégrations, le descendant de l'assistant historique se veut compatible avec l'écosystème existant et prend en charge des routines de Google Assistant, malgré quelques limitations pour l'instant. Mais cela n'empêche pas la firme de plancher sur des extensions pour connecter Gemini à des services tiers, comme Spotify.
Tout ce déploiement d'avancées connaît tout de même quelques ratés à l'allumage. Car si Gemini excelle dans les tâches conversationnelles, il a du mal à arriver à la cheville de Google Assistant dans certaines actions du quotidien. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que pour certains utilisateurs, ça ne va pas le faire.
Gemini qui remplace Google Assistant : pourquoi ça coince
Comme bien souvent, c'est à l'usage que l'on se rend compte de l'efficacité d'une nouveauté ou de ses incompatibilités avec nos besoins. Et Gemini n'échappe pas à la règle. Passée au crible par des habitués à l'efficacité de l'ancien assistant, l'IA embarquée est vertement critiquée pour ses lacunes. Sur le site Fast Company, un article particulièrement virulent qualifie même ce remplacement de « désastre », pointant du doigt un Gemini qui recule de deux pas là où Assistant avançait de trois.
La liste des reproches est longue, mais on notera par exemple des résultats de recherche locale approximatifs. Quand Google Assistant fournissait des informations précises et contextualisées sur les commerces à proximité, Gemini se contente souvent du minimum syndical. On pourra donc s'asseoir sur les horaires détaillés, les boutons d'appel ou les itinéraires Google Maps en un clic.
La gestion des routines pose également un problème. Gemini peine à prendre des notes vocales ou à gérer efficacement les listes de tâches, des fonctionnalités pourtant essentielles pour de nombreux utilisateurs que Google Assistant savait parfaitement suivre. Quant aux sacro-saintes prévisions météo, que tout utilisateur consulte au moins une fois par jour, elles sont aléatoires. Il vous faudra prévoir autant le parapluie que les lunettes de soleil avec votre col roulé par-dessus le crop top.
Quant à l'intégration avec les services Google et tiers, l'utilisateur note une belle régression. Pour l'heure, Gemini ne se connecte qu'à YouTube Music, là où son prédécesseur gérait une multitude de services de streaming. Les podcasts et les sons d'ambiance ont disparu. Même la recherche de photos dans Google Photos, autrefois si pratique, n'est plus au rendez-vous.
Et comme on est toujours pressé par le temps, le moins que l'on puisse attendre d'un assistant IA comme Gemini, c'est d'être réactif. Déception là encore, selon les utilisateurs qui notent une latence de quelques secondes par rapport à son prédécesseur.
Comme le dit le proverbe, faute de grives, on mange des merles. Google tente de sauver les meubles en attendant de déployer des mises à jour de Gemini, en déléguant certaines tâches à l'ancien Assistant. De quoi faire réagir les déjà récalcitrants au changement. « À quoi bon ? » pourraient-ils se demander.
- Un modèle de génération puissant
- Une base de connaissances actualisée en temps réel
- Gratuit et intégré à l'écosystème Google
Sources : Android Police, Fast Company