La question de l'impact des ondes électromagnétiques sur la faune fait débat © CoreRock / Shutterstock
La question de l'impact des ondes électromagnétiques sur la faune fait débat © CoreRock / Shutterstock

Patrick Pilon, ancien éleveur de lapins dans la Sarthe, dénonce l'impact des ondes électromagnétiques sur sa défunte exploitation. Il se bat pour la mise en cause de l'antenne relais, et la reconnaissance des risques.

Dans la Sarthe, un drame agricole et animal se joue presque en silence. Le malheureux Patrick Pilon, qui était autrefois à la tête de l'un des plus importants élevages de lapins de France, a vu son exploitation disparaître, tout simplement. La cause, selon lui ? Les ondes électromagnétiques émises par une antenne relais installée à 300 mètres de l'élevage, comme nous l'apprennent nos confrères de Le Perche (Actu.fr). Depuis, l'homme, qui a aussi perdu son épouse, lutte pour la reconnaissance de ce phénomène et obtenir des indemnisations. Il révèle, au-delà, un problème plus large, qu'une partie de la population agricole notamment dénonce depuis plusieurs années.

Un élevage de lapins possiblement décimé par les ondes électromagnétiques

Patrick Pilon est passé du succès, après la création de son élevage de lapins en 2004, au cauchemar. En 2014, une année qui coïncide avec l'arrivée de la 4G autour de chez lui, son exploitation fut frappée par une hécatombe. Plus de 200 000 lapins sont morts, de façon inexplicable encore aujourd'hui, aux yeux des autorités.

L'éleveur avait, lui, rapidement fait le lien avec l'antenne relais située à seulement quelques centaines de mètres du cheptel. Selon monsieur Pilon, les ondes électromagnétiques traversant le sous-sol avaient contaminé les cours d'eau souterrains. Et l'intervention des vétérinaires et techniciens, pendant quatre ans, n'y changea rien. Car un an après la coupure d'électricité, l'agriculteur mesurait encore du courant continu dans les cages à lapin les jours de pluie.

Pour notre éleveur, ce fut hélas la liquidation judiciaire en 2019. Mais il n'a pas baissé les bras pour autant. Les dossiers et alertes auprès des autorités et élus se sont multipliés. Patrick Pilon souhaite à présent faire reconnaître le problème à l'échelle nationale et ainsi obtenir une indemnisation, non pas que pour lui mais pour l'ensemble des éleveurs touchés.

La reconnaissance d'un problème, mais pas de solution

Voilà que le combat de Patrick dépasse aujourd'hui largement son propre cas. Selon lui, la Chambre d'agriculture, qui a à son tour sollicité toutes les chambres régionales, aurait recensé plus de 2 000 cas similaires. Et pourtant, le sujet reste tabou dans le monde agricole, où la pression et la peur de parler règnent.

L'ancien éleveur souligne le paradoxe de la situation : pour lui, le problème est connu, mais les rapports des géobiologues, spécialistes appelés sur le terrain, sont souvent ignorés, car leur profession n'est pas officiellement reconnue. On tourne donc en rond.

Patrick Pilon a même rencontré des ministres, et s'est carrément entretenu avec le président Emmanuel Macron, en 2023. Si la reconnaissance du problème est une étape de franchie, l'éleveur aimerait que la responsabilité soit établie et que l'on puisse « trouver une solution ». Alors que le déploiement des réseaux 5G se poursuit, la question des ondes électromagnétiques et de leur impact sur le monde rural risque de devenir de plus en plus pressante.

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Source : Actu.fr