Sebastian Bubeck, vice-président de la recherche dans l'intelligence artificielle (IA) générative chez Microsoft, se fait la malle. Mais il ne s'éloigne pas totalement puisqu'il a obtenu un poste chez OpenAI, partenaire et rivale de la firme de Redmond.
Voilà qui devrait encore plus complexifier la relation déjà alambiquée qui lie les deux entreprises. Si Microsoft a investi près de 13 milliards de dollars dans OpenAI, elles sont en concurrence directe dans le secteur très prisé de l'IA. Dans le même temps, le géant des logiciels exploite les modèles de la start-up pour alimenter ses produits, tandis que cette dernière profite de l'immense capacité de calcul de la société de Redmond pour entraîner et faire tourner ses IA.
Récemment, elles ont réussi à mettre au point un système d'entraînement distribué sur plusieurs centres de données, ouvrant la voie à des modèles encore plus puissants.
Tête pensante derrière les modèles Phi de Microsoft
Dans un tel contexte, il n'est pas vraiment surprenant de voir certains employés passer d'une entreprise à l'autre, mis à part lorsqu'il s'agit d'un dirigeant du calibre de Sebastian Bubeck. Chez Microsoft depuis environ une décennie, il est l'un des principaux auteurs des documents décrivant les modèles Phi de Microsoft, une série de modèles de langage et de vision de très petite taille, destinés à favoriser le développement d'applications d'IA sur des appareils périphériques.
Des compétences qui devraient s'avérer très utiles chez OpenAI, alors que les grands modèles comme GPT-4o cèdent la place, sur certains marchés, à des modèles plus restreints, capables de fonctionner directement sur des appareils, en privé et hors ligne. Cette tendance s'observe dans les secteurs du PC et du smartphone, avec des produits toujours plus tournés vers l'IA.
Départs en cascade chez OpenAI
Un porte-parole de Microsoft a confirmé la nouvelle, expliquant que Bubeck avait pris cette décision dans le but de « pour poursuivre son travail de développement de l'intelligence artificielle générale », faisant référence à une IA capable d'apprendre pratiquement n'importe quelle tâche cognitive propre aux humains. C'est l'un des objectifs principaux de Sam Altman, le patron d'OpenAI.
L'arrivée de Sebastian Bubeck dans les rangs d'OpenAI intervient alors que la start-up fait face à une multitude de départs de sa direction. La dernière en date, Mira Murati, numéro 2 de la société.
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Source : Reuters