En l'espace de deux jours, deux médias majeurs ont annoncé leur départ de X.com, anciennement Twitter. Ils citent, principalement, la prolifération de la désinformation et des discours haineux.
« Nous tenions à informer nos lecteurs que nous ne publierons plus de messages sur les comptes officiels de la rédaction du Guardian sur le site X (anciennement Twitter) », a écrit The Guardian, emblématique quotidien britannique, ce mercredi 13 novembre.
« La Vanguardia cessera de publier des tweets directement sur le réseau social X et suspendra ses comptes » a annoncé un jour plus tard La Vanguardia, quatrième journal généraliste espagnol.
Une chambre d'écho pour « la désinformation et la haine »
« Nous pensons que les avantages d'être sur X sont maintenant dépassés par les inconvénients et que les ressources pourraient être mieux utilisées pour promouvoir notre journalisme ailleurs » détaille The Guardian. Le média, considéré de centre gauche, dénonce la hausse des contenus haineux sur le réseau social appartenant à Elon Musk, « y compris les théories du complot de l'extrême droite et le racisme ».
De son côté, La Vanguardia dénonce un manque de « modération efficace et raisonnable », entraînant la prolifération de fausses informations via des bots. Le journal centriste mentionne une importante vague de désinformation ayant circulé sur la plateforme au sujet des terribles inondations qui ont récemment frappé la région de Valence.
« Les idées qui violent les droits de l'Homme, telles que la haine des minorités ethniques, la misogynie et le racisme, font partie du contenu viral distribué sur X, où elles gagnent en viralité et captent plus de temps d'utilisation pour gagner plus d'argent grâce à la publicité », dénonce le média basé à Barcelone.
Lorsqu'Elon Musk a pris les rênes de l'entreprise, il a licencié des milliers de travailleurs, dont un grand nombre dans le département de la modération de contenu. Depuis, X.com a également quitté un programme de l'Union européenne contre la désinformation. Le milliardaire a par ailleurs rétabli les comptes suspendus de personnalités ultra controversées, comme l'influenceur misogyne Andrew Tate.
La politisation de Musk dénoncée
Il ne s'agit pas des uniques médias majeurs à avoir abandonné X.com. L'Américain NPR a quitté la plateforme dès avril 2023, après qu'il ait été identifié comme une entité « contrôlée par l'État ».
La Vanguardia et The Guardian justifient également leur décision par la politisation controversée de la plateforme par son propriétaire, notamment en mettant en avant des discours pro-Trump. « La campagne électorale présidentielle américaine n'a fait que souligner ce que nous considérons depuis longtemps : X est une plateforme médiatique toxique et son propriétaire, Elon Musk, a pu utiliser son influence pour façonner le discours politique », résume le quotidien britannique.
Elon Musk, qui comptabilise presque 205 millions d'abonnés sur le réseau social, ne cesse de s'en prendre aux médias dits « mainstream », les accusant régulièrement de propager de fausses informations. Depuis l'élection de Donald Trump, il publie régulièrement des tweets indiquant aux utilisateurs qu'« ils sont les médias » désormais.
Outre les organes de presse, de nombreux usagers de X.com ont décidé de migrer vers Blusky, permettant au réseau social décentralisé de voir son nombre d'utilisateurs exploser.
31 octobre 2024 à 20h19
Sources : The Guardian, La Vanguardia